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Critique de Ahriman : The Dead Oracle par Maestitia

Publié le Samedi 26 juillet 2014 | 5 corrections après publication

La haine bouillonna en silence à l’intérieur de moi, partagée entre la volonté de rétorquer et de supplier. Cette soudaine et éclatante émotion me surpris. C’était comme si la vie que j’avais chassée revenait.
Ce fut cela. Exactement cela.
« Qu’ai-je à t’offrir Ctesias ? finit-il par dire à voix basse. Je t’offre tout ce que tu as toujours recherché. »
Je sais que mes yeux s’écarquillèrent suite à cette phrase car il acquiesça.
« Je t’offre tes rêves. »
Je compris plus tard pourquoi Ahriman avait réellement besoin de moi. Cela n’avait aucun lien avec la confiance ou le pouvoir, du moins, pas comme je l’avais imaginé. Il me connaissait mieux que moi-même, mieux qu’il ne se connaissait lui-même en fait. Il a toujours su lire les autres clairement mais si faiblement en lui. À ce moment, je voyais son offre simple et démodée : la promesse d’une récompense et la menace d’un châtiment en cas de rébellion. C’était suffisant.
« Libère-moi et je servirai. »

Ahriman, sorcier le plus puissant et tellement représentatif des siens, les Thousand Sons, mais aussi de son terrible fléau. Nous avons la chance d’avoir ce personnage mythique à la fois écrit par Graham McNeill qui s’occupe de sa version Horus Heresy et John French pour sa version plus récente.

En effet, depuis que ce dernier a pris le flambeau, cet auteur nous a gratifié d’un excellent premier tome sur notre cher Ahzek et sa funeste destiné étroitement liée à sa légion (ou du moins ce qu’il en reste). The Dead Oracle est un entre-deux.
Pour nous faire patienter jusqu’au second opus (pas encore sorti au moment où je rédige cette critique), cette nouvelle se glisse parfaitement au bon moment ! Evidemment, qui ne voudrait pas découvrir la suite des événements de Ahriman : L’Exilé, un récit hautement recommandé.

Je vais résumer rapidement pour les retardataires, Ahriman est désormais puissant et a repris du poil de la bête, et ce qu’il s’est mis en tête d’accomplir est grand, très grand.
Nous suivrons le récit à travers les yeux de Ctesias, lui aussi puissant psyker mais spécialisé dans une tout autre discipline qu’Ahriman. Ce sorcier est prisonnier au début de l’histoire : scellé psychiquement et physiquement. Incapable de faire quoique se soit, même de rêver.
C’est alors que notre Ahriman entre en jeu pour lui proposer un marché, ou plus exactement lui donner un ordre : celui de le rejoindre afin de capturer l’âme de l’Oracle pour l’utiliser à ses fins.

La nouvelle sera donc menée par Ctesias avec le je comme tête de proue. L’avantage de l’emploi de la première personne du singulier dans cette nouvelle, est sa façon de nous rendre Ahriman de nouveau mystérieux et insondable. Le fait d’être dans les pensées de ce sorcier, permet au lecteur d’avoir une autre vision d’Ahzek : plus froide, mystérieuse et redoutable. Car bien que Ctesias connaisse Ahriman, ce dernier reste toujours une énigme.
Une fois tout ce beau monde réuni (on retrouvera aussi Astraeos), ils parcourront les étoiles afin de mettre la main sur l’Oracle. Encore une fois la tâche sera bien plus complexe et inattendue que ce que Ctesias aurait pu imaginer.

Avec John French, on a toujours droit à un style très fluide qui jongle adroitement entre les dialogues, les descriptions et l’action. Facile à lire, l’auteur profitera de cette nouvelle pour nous présenter les pensés de Ctesias afin que nous puissions le cerner davantage. De plus, il permet aussi de montrer au lecteur le changement qu’Ahriman a opéré à la fin du tome précédent.
Je regrette peut-être le peu d’implications d’autres personnages secondaires.

Je me répète peut-être, mais le point fort lorsqu’on lit du Thousand Sons c’est la présence systématique de démon. Je prends toujours beaucoup de plaisir à lire et à imaginer les démons ainsi que les autres créatures extraordinaires que les auteurs nous offrent.
Certes, on nous sert souvent les mêmes stéréotypes, mais je trouve que John French s’en sort mieux que les autres à ce niveau.
L’action quant à elle, est peu présente, car c’est véritablement l’intrigue et donc les dialogues/monologues qui nous tiendront en haleine. Cela n’empêche pas d’avoir des combats vifs et prenants et des batailles psychiques comme on les aime.

Bien que la nouvelle se lise rapidement, l’auteur nous lancera malgré tout un indice pour le prochain cap. Cet indice est d’ailleurs brillamment glissé dans un retournement de situation placé en fin de récit. D’une pierre deux coups, on relèvera la tête de notre livre avec un sourire en coin et une impatience réveillée.

Les plus

  • Lecture riche et fluide, un vrai bonheur.
  • Ahriman impose toujours le respect malgré ses mystères.
  • Un nouveau personnage dans le goupe du Sorcier.
  • L'Oracle et sa destiné.
  • Un twist final efficace.

Les moins

    5/5

    Avec The Dead Oracle, John French parvient avec brio à nous offrir un interlude au prochain tome de la Saga d'Ahriman grâce à l'apparition d'un nouveau personnage dont le rôle s’avèrera essentiel pour la suite. Sans trop en dévoiler, l'auteur nous gratifie en plus d'une plume fluide et agréable, un retournement de situation final prometteur.