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Critique de The Seventh Serpent par Priad

Publié le Jeudi 29 janvier 2015 | 6 révisions avant publication | 2 corrections après publication

Cybus acquiesça et serra son poing au dessus de son épaule. Tyro étendit sa main et ils attrapèrent leur bras comme les guerriers de la Xème l’avaient fait depuis siècles. Poignée contre poignée, fer contre fer. C’était étrange en réalité de ne pas pouvoir sentir le contact d’un gantelet de fer, mais même cela avait été dissimulé.
 — Nous te suivrons. dit Tyro. Cinq-Cent mètres.
Cybus acquiesça de nouveau avant de poursuivre.
 — Te souviens tu de ce que j’ai dit sur Iydris après que nous ayons fait face à Perturabo ?
 — Je m’en souviens oui, dit Tyro, prenant la main du vétéran. Tu m’as dis que après avoir été confronté à un Primarque, n’importe quelle autre mort ne serait rien en comparaison. Et te souviens-tu ce que je t’ai dit ?
 — Ne meurt pas. Vis pour l’éternité, répondit Cybus. C’était un bon conseil.
Le champion Avernii se retourna est commença à mener les guerriers du Sisypheum dans ce brouillard chimique.
 — Marches avec la tête haute, Méduson leur cria. Ici vous êtes l’Alpha Légion. Laissons croire l’ennemi cette duperie et tout se passera comme prévu.
Les Iron Hands déguisés disparurent dans le brouillard.
 — Tu as entendu, Thoic, dit Tyro. Aujourd’hui un Primarque meurt !

Seventh Serpent fut disponible pour la première fois durant le Black Library Weekender III, avant d’être en vente sur le site de la Black Library quelques mois plus tard. L’éditeur n’avait d’ailleurs pas forcément communiqué sur le contenu de ce livre ni même vraiment annoncé, mais nous avions pu en apprendre plus lors de l’interview de Graham McNeill nous ayant confirmé la sortie prochaine d’un récit réunissant le duo Wayland/Sharrokyn s’opposant à une légion nous étant décrie comme une Hydre. Il ne nous en fallait pas plus pour mettre la main sur un exemplaire afin de dénouer le vrai du faux par nous même concernant ce nouveau récit sur l’Alpha Légion.

Avant de vous donner de plus ample détails en ce qui concerne cette histoire, sachez qu’il me serra extrêmement difficile d’en dire beaucoup car comme tout bon récit de l’Alpha Légion, rien n’est ce qu’il semble être et chaque révélation est donc un spoil que je me garderai bien de partager. L’extrait ci-dessus n’en n’est d’ailleurs pas un (même s’il m’a fallu découvrir le twist de fin pour m’en rendre compte).
L’Alpha Légion a fait son apparition dans la série de l’Hérésie d’Horus il y a plusieurs année de cela, et alors que certains (dont moi le premier) avait eu du mal à comprendre le roman what the fuck qu’était Légion, il faut reconnaître qu’une seconde lecture était aussi efficace que nécessaire. Pourquoi ? Tout simplement car la trame de l’Alpha Légion est d’une grande complexité et n’était encore qu’à ces débuts à ce moment là.
Le twist Omegon en a surpris plus d’un mais a depuis laissé place à des questions encore plus ambigües car le problème avec la Vingtième ce n’est pas ce qu’elle dit, mais ce qu’elle ne dit pas. Tout est sous-entendu, tromperie, et chaque mot et phrase a un double sens. Si ce sentiment vous dérange, alors le livre d’aujourd’hui ne vous plaira certainement pas car là aussi une seconde lecture sera nécessaire pour comprendre toute l’ampleur et le sens de cette histoire.

Seventh Serpent prend place après L’Ange Exterminatus en compagnie des héros de l’Imperium que nous avions laissé à bord du Sisypheum, j’ai nommé Cadmus Tyro, Atesh Tarsa et le duo le plus charismatique de la série jusque là, Sabik Wayland et Nykona Sharrowkyn (le Raven Guard qui restera à mes yeux ‹celui qui a tiré au bolt dans la tête de Fulgrim›). Avec cette courte histoire de 150 pages environs, on peut dire que Graham McNeill n’a pas chômer car Seventh Serpent se présente comme une suite plus ou moins directe à L’Anges Exterminatus (un peu comme ce dernier faisait suite à Fulgrim), mais pas seulement. Le Maitre McNeill ira au delà de vos attentes en implémentant le livre dans la trame globale de l’Alpha Légion mais aussi en tant que tease/transition vers The Crimson King. Il sera fait mention de Magnus en effet et l’auteur soulèvera encore de nouvelles questions à son sujet.

Si vous avez du mal à suivre c’est normal car Graham McNeill fera ici plusieurs liens vers d’autres récits de l’Hérésie d’Horus, un peu comme Dan Abnett et son Imperium Secundus en son temps. Entre Délivrance Perdue, Le Serpent en Dessous de Rob Sanders que nous retrouvions dans le recueil de nouvelles Les Primarques, ainsi que L’Autre Horus la nouvelle de Dan Abnett disponible dans L’Age des Ténèbres, le tout va demander toute votre attention.

L’auteur nous racontera comment notre bande de héros s’opposera au force de la vingtième au travers de combats spatiaux dans la première moitié, avant de nous emmener sur Lerna-Deux-Douze, une base volante du Mechanicum. Ce site sera d’une grande importance puisqu’en plus d’être un objectif stratégique militaire (la base recyclant l’air de Eirene Septimus afin de la transformer en prométhium), il accueillera aussi Alpharius. Une bonne occasion de tenter un assassinat.

A la fois lent et rythmé, Graham réitère son style habituel, déjà vu dans Un Millier de Fils. L’action sera au rendez-vous, tout comme les lignes de dialogues à la fois très pertinentes et badass pour nous faire avancer dans la trame, avec classe. L’humour sera aussi bien présent, une chose bien trop  rare pour être souligné car cela ne viendra jamais décrédibiliser les personnages, toujours d’une grande profondeur.
Par exemple, l’entrée en scène de Sharrokyn était un sacré spectacle, car c’est au moment où l’on attend le moins que Graham frappe par surprise pour nous étonner.

et l’Alpha Légion dans tout ça ?

A ce niveau là nous ne pouvons être sûr de rien car même si l’Alpha est une légion infiltrée dont seul les xenos en ont connaissance, il faut aussi lui reconnaître que ses objectifs sont plutôt inconnus. Veut-elle vraiment sauver l’Empereur ou bien tenter autre chose étant donné qu’elle est la seule à avoir toute les pièces du puzzle (encore que John Grammaticus soit un autre casse tête) ?
Certains fans parlent des paradoxes de l’Alpha Légion. Le premier étant que si l’Empereur est victorieux, la galaxie ne sera pas sauvée pour autant avec l’émergence du Chaos. Le second étant que connaissant cela, l’Alpha Légion peut jouer son propre jeu pour arriver à ses propres fins et ainsi bénéficier de cette situation. Le dernier paradoxe est une conséquence directe du second. L’Alpha Légion doit nécessairement jouer un double jeu et donc se diviser (avec d’un côté Alpharius et de l’autre Omégon). Il n’aura échappé à personne que nos deux Primarques semblent de moins en moins en accord au fil de la saga, créant deux manières de penser bien différentes.
Est-ce là un plan ou bien une vraie scission ? Ce n’est pas Seventh Serpent qui répondra à cette question mais c’est dans cette approche que Graham McNeill se propose de nous plonger en nous offrant un récit à la fois rythmé et mystérieux.

Le récit se lit en réalité à deux niveaux et alors que comprendre le premier vous donnera la satisfaction d’avoir parcouru une histoire Horus Heresy très bien équilibré et de qualité, le second par contre laissera votre cerveau fumant, tel un prêtre de Mars dans l’impossibilité de traiter toutes les données. C’est à ce moment là qu’il vous faudra effectuer une seconde lecture de l’ouvrage car connaissant la fin, vous allez pouvoir maintenant vous apercevoir des indices.

Il sera difficile de noter le roman dans sa globalité comme le second niveau de lecture est un sacré challenge et vous demandera de bien fouiller votre mémoire (ou internet) pour recoller les morceaux. Le récit est à la fois très bon dans sa narration mais aussi très bon dans la manière dont il s’insère dans la trame de l’Alpha Légion.

Les plus

  • Alpharius n'a pas un second rôle !
  • L'histoire s'inscrit parfaitement dans la trame de l'Alpha Légion est progresse même un petit peu.
  • L'action est à toutes les sauces entre l'Alpha, les Iron Hands et la Raven guard.
  • Wayland et Sharrokyn mérite un plus à eux tout seul.
  • L'humour de nos héros à coup de private jokes.
  • Même en connaissant les méthodes de l'Alpha Légion l'auteur arrivera à vous retourner le cerveau.
  • C'est rythmé, on ne s'ennuie pas un seul instant avec ce découpage en deux parties.
  • Ah oui parce qu'il y a aussi le Kryptos dedans.

Les moins

  • L'attente jusqu'à la sortie de The Crimson King va être longue.
  • Une seconde lecture à envisager.
5/5

Avec Seventh Serpent, Graham McNeill a pris les devants pour son Crimson King mais a aussi donné suffisamment au fan de l'Alpha Légion pour le faire patienter et continuer de spéculer. Ajouter à cela des personnages captivants comme Alpharius, Wayland et Sharrokyn et vous avez une histoire qui vaut son prix en édition limitée.