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Critique de Soul Drinker par Maestitia

Publié le Samedi 3 mai 2014 | 6 révisions avant publication | 4 corrections après publication

La douleur était partie. L’Enfer aussi, il n’en avait plus besoin désormais. Ici, l’Architecte du Destin le bénissait d’une nouvelle forme, agile et létale, un symbole de l’explosion de tout ce qui était prisonnier à l’intérieur de lui. Sarpedon se dressa sur ses pattes, hautes de quatre mètres et les plongea à travers Gorgoleon. Les deux griffes avant transpercèrent la poitrine du Maître de Chapitre et le hissèrent dans les airs. Sarpedon planta ses doigts dans les joints d’armure du torse de Gorgoleon, le fixa de ses yeux brillant et tira.
Le pouvoir, la grandeur. Sarpedon n’avait jamais ressenti pareille puissance.
Le corps de Gorgoleon se sépara en deux devant lui, répandant viscères et organes dans une fontaine de sang. Sarpedon jeta les restes sur le sol de la pièce, respirant lourdement, les oreilles sifflantes.
Le bruit dans ses oreilles mourut lentement. Il restait le silence, brisé uniquement par le bruit du sang dégoulinant sur le sol et sur les épaulières de Sarpedon. Il regarda autour de lui et vu les Soul Drinkers amassés en cercle autour du cadavre ensanglanté. Graduellement, l’ouïe lui revint et à travers les gouttes de sang et la fumée, un millier de voix résonnèrent de plus en plus fort, emplissant l’âme de Sarpedon.
Ils étaient en train de chanter.
Ils étaient en train de chanter son nom.

Il y a des sagas qui vous attirent plus que d’autres sans que vous ne sachiez pourquoi. C’est ce qui m’est arrivé avec les Soul Drinkers de Ben Counter.
Suite à la réédition de 2013 en omnibus de leurs récits (le premier datant tout de même de 2002), j’ai succombé volontiers à cette saga qui compte pas moins de six romans plus une novella. Alors que je m’initiais à cette hexalogie, l’épopée des Soul Drinkers avait fait déjà saliver bien des lecteurs anglophones avant que je ne pose mes mains dessus.

Alors, de quoi s’agit-il ?
Et bien je me dois dès lors d’être franc. En effet, les personnes qui ont déjà entendu parler du Chapitre des Soul Drinkers se sont sûrement d’ores et déjà fait spoiler la saga, ou du moins le premier tome. Pour faire simple et court, les Soul Drinkers sont estampillés renégats, mais ce n’est pas pour autant qu’ils rejettent l’Empereur-Dieu, bien au contraire.
Alors oui, des Chapitres  loyaux-renégats il y en a déjà une belle pléthore, mais les Soul Drinkers sont loin d’avoir leurs semblables dans l’univers de Warhammer 40 000.
Bien qu’ils aient le même pourpre que les Emperor’s Children pré-hérésie sur leurs armures, ils sont bien plus sauvages et sont réputés pour leurs assauts massifs en drop pods.
De plus, ils sont des descendants de Dorn, ce qui leur confère un beau potentiel d’entêtement que nous verrons plus tard dans la critique.

Les Soul Drinkers sont de nobles et fiers Space Marines, mais leur désir obsessionnelle de retrouver la Soulspear (relique sacrée qui fût remise au Chapitre par Rogal Dorn) va les conduire devant un choix qui n’en est pas un. Autant dire que le résumé promet de belles choses.
En effet, Sarpedon, grand Archiviste des Soul Drinkers n’a qu’un seul but : retrouver cette relique qui symbolise à elle seule le Chapitre. Son voyage l’emmènera sur le Fort de l’Étoile où des mutants la garde comme trophée de collection. Le Mechanicum sera présent bien qu’en retrait pour cette opération.
Sarpedon et ses trois compagnies investiront les lieux et écraseront toutes formes de résistance avant d’atteindre la salle où l’artefact repose.
Une fois en face de l’objet tant convoité, les agents de l’Adeptus Mechanicus déroberont en un éclair la Soulspear et fuiront à travers le warp avec leur larcin.
Bien que cette introduction paraisse comique, les Soul Drinkers ne prendront pas cette trahison à la légère et c’est ainsi que le roman débutera réellement.

Ce livre d’ouverture à la saga a été très difficile à noter pour moi et ce, pour deux raisons : la première est que le roman en lui-même est très agréable à lire. L’action est présente, les combats sont très bien ancrés et offrent au lecteur de très bons moments lors de ces scènes. De plus, l’auteur s’attarde sur des descriptions de classes comme le Techmarine, l’Apothicaire, etc… Pour un novice, ces lignes sont un régal et procurent au débutant de bonnes bases pour appréhender l’univers Astartes en général.
Là où le bas blesse repose sur l’évènement déclencheur sur lequel toute l’intrigue est basée. Je n’en dirai pas plus et chacun aura sa propre interprétation, mais leur entêtement dans la stupidité et leur aveuglement total restent absurdes selon moi.
Par ailleurs, n’ayant lu que le premier tome, il se peut que mon avis évolu. Il n’en reste pas moins que certaines invraisemblances greffées au dénouement principal de l’histoire me fassent encore grincer des dents à l’heure où j’écris.

Un point fort de Soul Drinker est sa faculté à nous faire voyager en très peu de temps. En moins de 300 pages on visitera un fort impérial, un Space Hulk, un monde démon et bien d’autres. Cette diversité est bien entendue très agréable car elle rend l’ouvrage très riche et permet au lecteur de ne pas se lasser et de découvrir d’autres lieux de l’univers.
L’auteur nous offrira aussi une réelle profondeur en ce qui concerne la mentalité et le fluff des Soul Drinkers. Je pense notamment au rituel du Chapitre qui consiste à boire le sang des adversaires afin d’en assimiler leurs secrets. Grâce à ces détails, on sera plus enclin à croire à la chute du Chapitre.
L’auteur pose les bases de ce Chapitre et on n’en attendait pas moins pour un premier opus.

Malgré le style de l’auteur que j’ai trouvé très (trop?) simple à lire, c’est véritablement le manque d’explication de certains évènements qui pousseront le lecteur à se poser des questions sur la pertinence de ce Chapitre. Difficile d’accrocher à la quête d’une bande de neuneus.
Nous subissons donc cet effet en dent de scie concernant l’affection du lecteur pour le Chapitre. On passe de scènes d’action géniales ou de dialogues bien pensés à des choix complètement stupides de la part de ceux qui se targue d’être l’élite de l’Imperium.
Idem pour Sarpedon qui reste le personnage principal. Tantôt badass, tantôt crétin, on aura du mal à se placer de son côté.
Les personnages secondaires quant à eux, sont classiques mais efficaces. On regrettera leur manque de richesse mais on espère évidemment que leur personnalité soit plus approfondie dans les prochains opus.

Soul Drinkers fait une entrée fracassante pour un premier tome, en bien comme en mal. Certes ce roman détient la palme d’or de l’absurde, mais il n’en reste pas moins un excellent roman pour novice et une lecture très bien rythmée et captivante.

Les plus

  • Un style facile à lire, idéal pour un novice.
  • Un Chapitre atypique, background très détaillé.
  • Des descriptions et combats géniaux.
  • Un décompte des effectifs des Astartes très intéressant.
  • L'orgueil des membres du Chapitre.

Les moins

  • La naïveté improbable de Sarpedon et des Soul Drinkers.
  • Un Magos de Mars stupide.
  • Une tournure en fin de roman plutôt douteuse.
  • Des évènements trop peu narrés.
  • Trop court vis à vis du contenu.
2.5/5

Laborieux premier tome de la Saga Soul Drinker. Bien qu'il apporte des descriptions captivantes, des combats alléchants et un fluff succulent, on restera coit devant les invraisemblances que le roman s'amuse à nous bombarder. La suite nous en dira plus...