Critique de Champ de Mort par Priad
Publié le Lundi 5 novembre 2012 | 3 corrections après publication– Les Falcatas étaient une armée d’occupation, répondit Uriel. Le droit de coloniser un monde annexé est le plus grand honneur que l’Imperium puisse accorder à un régiment de la garde qui livre bataille depuis des décennies. Barbaden était le colonel du régiment, donc les fonctions de gouverneur lui ont naturellement échu, et je serais surpris si la majorité des hauts postes hiérarchiques n’étaient pas tenus par des anciens de la garde.
– Des soldats qui combattent inlassablement, années après années, dans les zones de guerre les plus effroyables de la galaxie, et qui se retrouvent soudain en charge d’une planète ?
— Exactement, confirma Uriel, toutes ces années de boucherie, et subitement, plus rien.
– Il s’agit alors de savoir étouffer les instincts qui t’ont permis de survivre toutes ces années.
– Sauf que c’est impossible, avança Uriel.
Pasanius poussa un soupir en secouant la tête.
– Tu m’étonnes que leur planète soit un bordel sans nom !
Utilisant une machine des plus instables pour fuir l’Oeil de la Terreur, Uriel Ventris et son compagnon de toujours Pasanius, vont alors débarquer dans un monde dont ils ignorent tout. Le chemin qui les ramènera chez eux s’annonce dès lors semé d’embuches. Ne sachant pas sur quelle planète ils sont arrivés, ni à quelle époque, nos héros devront faire face à la vérité du Champ de Mort. Même en essayant de rendre honneur au livre au travers de ce résumé, il convient d’affirmer qu’un lecteur ne connaissant pas ce quatrième tome serait incapable de savoir à quoi s’attendre. Dès lors, le livre s’annonce tout aussi jouissif qu’il peut être décevant.
Après une entrée en matière percutante dont Mcneill nous a déjà habitué à maintes reprises, le livre se poursuit on ne sait trop comment. La présence des décharnés dans ce tome fût accueillie avec grande joie, avant que mon intérêt retombe face à la bêtise de leur utilisation dans le scénario. En réalité, l’auteur nous offre deçà-delà quelques vagues explications sur le pourquoi du comment. Inutile de tergiverser néanmoins car l’histoire ne tient pas debout.
Le monde de Salinas est sous le joug de la loi impériale, mais il n’en est pas du goût de tout le monde. Dès lors, habitants et rebelles tentent de s’opposer aux soldats impériaux afin de récupérer leur indépendance. Sous ce contexte de crise (ayant quelques ressemblances avec Nightbringer), nos deux héros devront apprendre dans quel camp se ranger afin d’obtenir leur salut, et de rentrer chez eux au sein de leur Chapitre. Ils se rangeront rapidement du côté du gouverneur pour lequel ils devront se mettre à disposition afin d’effectuer de sales besognes.
Peu d’action sont au programme, remplacé ici par un ennui et un désintérêt croissant pour ce récit qui fait clairement office de transition entre 2 tomes. La première scène de guerre est bien trop courte pour être appréciée. Néanmoins, pour le plus valeureux des lecteurs qui ira jusqu’au bout, sachez que le dernier quart du livre remonte un peu le niveau, grâce entre autre à la présence en guest star d’un certain Chapitre, sans qui le roman s’enfoncerait dans le néant de l’inutile.
Et le champ de mort dans tout cela ? Et bien ce n’est qu’une partie de l’intrigue mise en avant de manière poussive afin de nous souffler lors des révélations. Ainsi le livre s’étire inlassablement, ne nous offrant aucun indice durant les 200 premières pages, avant de nous annoncer la vérité au sujet du champ mort. Une réalité finalement sans surprise et qui sonna à mon oreille comme une déception ineffable.
Difficile d’égaler l’excellent troisième tome, en effet. Mais Champ de Mort n’égale rien. La comparaison avec tous les autres tomes de la série enfonçant d’avantage ce livre dans le gouffre de l’oubli. Car ce que l’on pouvait pardonner aux premiers tomes est difficilement acceptable maintenant. Reste un livre très moyen et n’ayant aucune saveur (même pas la charmante odeur d’un bolt).
Les plus
- La saga a définitivement un style plus agréable à lire qu’à ses débuts.
- La présence (artificielle) d'un Chapitre invité pour l’occasion.
Les moins
- McNeill nous a habitué à mieux, mais rarement a aussi mauvais d’un point de vue du rebondissement.
- Le livre traine en longueur et justifie un certain nombre d’évènements de manière grossière.
- Suivre le chemin retour de nos héros fût des plus inintéressants.
- Uriel et Pasanius m’ont semblé creux de bout en bout.
Entre un Graham McNeill peu inspiré et un Uriel Ventris sans relief, il n’y a définitivement que très peu à sauver dans ce livre qui aurait bien mieux fonctionné sous forme de nouvelle. L’auteur nous prouve ici qu’il est toujours possible de désapprendre de ses erreurs