Critique de Courage et Honneur par Priad
Publié le Lundi 9 décembre 2013 | 3 corrections après publication— Sans renforts, nous n’avons qu’à prier pour pouvoir tenir assez longtemps, ajouta Gerber une fois qu’il se fut calmé. C’est aussi simple que cela.
— Dans ce cas, je pense que tes prières sont exaucées, fit remarquer Poldara en pointant du doigt l’immense pont dans leur dos.
Loïc se retourna et vit un convoi terminer de remonter le pont à contre-courant de la foule. Des transports de troupes, des tanks, et tout un ost de Space Marines qui progressaient sous une bannière azur arborant un poing serré. Deux Dreadnoughts les accompagnaient aussi et quelques land speeder bleus fonçaient à basse altitude. Un guerrier dont la cape verte tourbillonnait dans son dos, maintenue en place par une attache en forme de rose blanche, marcha vers le groupe d’officiers, une main posée sur la garde d’une épée.
Le capitaine Space Marine arriva près d’eux et il enleva son casque.
— La quatrième compagnie est prête à défendre Olzetyn, leur annonça le capitaine Uriel Ventris.
Rescapé de l’Oeil de la Terreur, et ayant survécu au Champ de Mort, Uriel Ventris se voit réassigner son rôle de Capitaine de la 4ème Compagnie des Ultramarines. De retour sur Pavonis, Uriel et les siens devront de nouveau apporter tout leur soutien afin de sauver ce monde de la perdition, car les Tau rôdent.
Cinquième tome d’une série dont l’inégalité n’est plus à prouver, Courage et Honneur reprend les mêmes artifices présents dans les romans précédents afin de nous les servir à la sauce Tau. Il est malheureux de noter que rien n’a été fait pour donner un peu plus de vie et de charisme à Uriel, qui fait ici bien pâle figure tout au long du roman. N’arrivant ni à convaincre ni à surprendre. Comme si cela ne suffisait, pas notre héros se verra aussi amputer de son compagnon, Pasanius, quasi absent du roman. La scène d’au-revoir aurait d’ailleurs pu avoir plus d’importance entre nos deux compères afin d’attendrir nos glandes progénoïdes. Au lieu de cela, même le plus petit sentiment d’empathie sera absent du lecteur, qui préfèrerait encore retrouver Uriel un bolt à la main.
Contrairement au tome 4, dont le résumé de ce tome ne fait même pas mention, il n’y a pas que des ombres au tableau. Ce livre avait quelques idées prometteuses, comme le fait que l’aventure se passe sur Pavonis, lieu d’action de Nightbringer, le premier tome de la saga. Intéressant de prime abord, ce détail finira par décevoir. Le sujet de la reconstruction de Pavonis étant abordé maintes fois sans jamais vraiment convaincre. Où sont passés les complots et les rebondissements que l’on avait pu trouver dans le premier tome ?
McNeill ravivera aussi en vous un sentiment de nostalgie grâce à la présence de personnages secondaires déjà croisés auparavant. Malheureusement l’usage de visages connus semble être au préalable une bonne idée, avant de découvrir que ces derniers étaient devenus bien peu attachants. Néanmoins, la réelle bonne surprise, quant aux protagonistes, est de revoir Learchus. Il est d’ailleurs surprenant que le personnage ayant dénoncé les choix stratégiques d’Uriel Ventris dans Les Guerriers d’Ultramar se voit ici contraint d’agir en opposition au Codex Astartes. Une approche intéressante pour ce personnage qui a toujours envié la position de notre héros. La question sera d’ailleurs abordée, mais peu développée.
Les reproches que l’on pouvait faire à la lecture des tomes précédents, comme le manque de relief des personnages, referont ici leur apparition, McNeill ayant tout de même réussi à donner vie à un certain Winterbourne qu’il m’a plu de suivre.
Au rayon de l’action, McNeill fait fort avec de très nombreuses batailles. Les Tau seront des adversaires coriaces et à la mentalité unique. Le respect du fluff est là, même si la prise de risque est quasi nulle. Pourtant les meilleurs affrontements contre les xenos resteront à mes yeux ceux présents dans Les Guerriers d’Ultramar. L’esprit de la Ruche étant plus captivant qu’un certain Bien Suprême. Néanmoins le débat est ouvert.
Il semblerait qu’avec son tome 5 Courage et Honneur, McNeill ait enfin écrit le tome 4 que nous méritions. Malheureusement le livre passionnera difficilement les foules malgré un réel effort de renouveler la série avec son bestiaire et de l’approfondir en mettant en jeu une planète déjà sauvée par notre Ultramarine.
Les plus
- Un retour à l’action plutôt réussi.
- Des Tau assez bien développés.
- La présence de Learchus.
- Pavonis en guerre.
Les moins
- Uriel essaie vraiment, mais n’arrive jamais à être charismatique.
- La quasi absence de Pasanius.
- Une histoire et des réactions pas toujours très plausibles.
- Un Codex Astartes qui perd toute crédibilité.
McNeill revient dans la course en nous offrant un vrai tome. Mais les promesses de départ ne seront pas tenues et la déception risque de poindre une fois de plus.