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Critique de Flesh of Cretacia par Priad

Publié le Jeudi 6 décembre 2012

Le coup brisa la joue du peau verte. Il se renversa au sol dans un râle, ses dents jaunies s’éparpillant à même la terre. Tamir enjamba le torse de la bête et frappa son crâne encore et encore, stimulé par le sang l’éclaboussant de manière éparse. Il continua d’écraser le crâne de la bête, l’enfonçant encore davantage dans la terre, jusqu’à ce que les spasmes cessent.
La respiration de Tamir s’intensifia soudainement alors qu’il chancelait sur ses pieds. Ses membres étaient trempés par les fluides de la créature, colorant la boue qui s’agglomérait sur sa peau d’un rouge sombre et viscéral. Tamir se redressa, renforcé par son armure cramoisie, et leva son arme vers le ciel.
« Ruta, ruta namuna, ar-a ! » cria Tamir.
Ses parents faisant écho à son crie. Ils étaient les écorcheurs de peau, les mangeurs de chairs.

Ce nouveau tome de la saga Space Marine Battles nous raconte la bataille pour la planète Cretacia (dont les fans connaissent l’importance), les Flesh Tearers ayant été envoyé afin de la débarrasser de la menace Ork. En arrivant sur place cependant, ils s’apercevront rapidement qu’ils devront se confronter à quelque chose de plus gros et de bien plus féroce que les peaux vertes. Mais seront-ils suffisamment vaillant pour ne pas succomber dans le même temps à leur malédiction génétique, la rage noire.

Flesh of Cretacia est le premier livre d’Andy Smillie à avoir été édité. Ayant déjà montré de quoi il était capable avec sa nouvelle Beneath the Flesh, c’était avec un plaisir non dissimulé que je souhaitais lire ce roman. Un bien grand mot lorsque l’on sait qu’il ne dépasse pas les 125 pages. Néanmoins ce court livre (ou cette longue nouvelle) est parfaitement structuré, avec une entrée en matière percutante, quelques agréables rebondissements, et une fin qui nous plonge dans un assaut final qu’il sera difficile d’oublier tant le cocktail est épique.
Ce dernier mot prend d’ailleurs un tout nouveau sens avec Smillie car il réussit toujours à nous apporter une touche de diversité qui semble bien mieux mettre en valeur les scènes d’actions. Oubliez les batailles brouillonnes et répétitives que l’on a pu voir, ici tout est transcendé par la plume de l’auteur. Comment ne pas avoir des frissons lorsqu’Andy Smillie nous décrit la descente dans l’atmosphère de nos héros, bien attaché dans leurs thunderhawks alors qu’une pluie de débris les accompagne, une bataille d’une autre ampleur faisant rage au dessus d’eux.
L’atterrissage accueillera d’ailleurs quelques surprises de taille qu’il faudra prendre en compte dans la stratégie de combat de nos Space Marines.
Et si une fois encore on pourra se plaindre d’avoir droit à des peaux vertes, on comprendra rapidement que ce ne sont pas les véritables ennemis auxquels vont être confrontés nos héros.

Ces héros parlons en d’ailleurs, car rarement un auteur à su remplir ses personnages d’autant de caractère et de réalisme. On appréciera que chacun des Flesh Tearers est droit à sa petit description durant ce que j’appellerais la descente aux enfers, nous gratifiant ainsi de détails nous permettant par la suite de mieux cerner les protagonistes.

En plus de maitriser son récit à la perfection, nous aurons la chance d’aborder aussi un autre point de vue que ceux des Space Marines, mais je n’en dirais pas plus, l’extrait parlant de lui-même. Et alors que l’on pense que la confrontation est inévitable, Smillie nous re-confirme que sur cette planète, dont le seul mot « hostile » ne suffit pas à résumer les dangers qu’on y trouve, rien n’est ce qu’il semble être. Le lieu du récit est donc parfaitement en phase avec nos Flesh Tearers, qui malgré le fait qu’ils soient des Space Marines cachent eux aussi une malédiction d’une rare violence. Sans divulguer l’intrigue, la rage noire sera bien présente parmi nos héros, nous faisant nous interroger sur le réel control qu’ils peuvent avoir sur eux-mêmes. D’autres détails viendront bien sûr embellir le portrait des Flesh Tearers, dont le fluff, plutôt méconnu, se verra mis en avant par petites touches pertinentes.

Vous l’aurez compris, Flesh of Cretacia est ce genre de roman qui ne fait pas la confiture dans les mêmes pots. Très bien mené et nous offrant des scènes de batailles d’un gore exquis, l’auteur met en plus au centre de l’histoire Amit, déjà protagoniste dans Fear to Tread, le Flesh Tearer ayant été le confident de Sanguinius avant sa mort. On le retrouvera donc meurtri et parfois sans repère alors que la situation requerra toute son attention.  Ce sentiment que même un Space Marine peut être fragilisé et en difficulté se verra encore dans les combats que nos héros ne remportent jamais haut la main… lorsqu’ils les remportent.

Les plus

  • Tout va très vite et les scènes se succèdent sans temps mort et sans écœurement.
  • Les personnages sont bien développés et les frictions entre eux ne les rendent que plus crédibles.
  • Le style de l’auteur se confirme, sanglant et gore, convenant terriblement bien au Chapitre des Flesh Tearers.
  • Les scènes d’action sont à mes yeux ce qui se fait de mieux dans l’univers de Warhammer 40K avec Abnett, très visuelles et détaillées.
  • Le fluff les amis… le fluff.
  • Amit est loin d’être un ajout superficiel et profite une fois de plus d’une grande profondeur.

Les moins

  • Trop court. Avec un tel potentiel on se demande comment l’auteur n’a pas pu nous en raconter d’avantage.
  • Quelques incohérences mineures sont présentes, et encore Smillie utilise son talent pour les justifier.
4.5/5

Andy Smillie n’écrit pas sur les Flesh Tearers, il les fait vivre. En enchainant les scènes d’action et en ponctuant son récit de dialogue parfois très tendus, l’auteur nous plonge dans un livre où même la puissance d’un Space Marine peut se voir insuffisante. Pas d’assaut chevaleresque, ici chaque passage est critique, pour notre plus grand plaisir.