Critique de Portés Disparus par Priad
Publié le Mardi 21 mai 2013 | 4 corrections après publicationJe percutais violemment l’encadrement de la porte, arme à la main, sur le point de crier de nouveaux ordres. Mais il n’y avait personne dans la pièce.
Un amas de débris composé de briques et de morceaux de toiture recouvraient le sol, laissant apercevoir un trou béant dans le toit lui-même. Une arme à feu à l’apparence usée gisait parmi les décombres. A l’opposé de la pièce se trouvait les fenêtres brisées depuis lesquelles Bequin avait remarqué le toit de la tannerie.
Je fonçais vers l’une d’entre elle. Tout en dessous, une intimidante forme évoluant dans l’ombre courait pour se mettre à l’abris. Le tueur, fuyait de la même manière que l’avait fait sa dernière victime, au travers des fenêtres donnant sur le toit de la tannerie.
La distance était bien trop importante pour utiliser ma volonté avec succès sur cette individu, mais ma position et mon angle était favorable.
J’appuyais ma tête contre le mur afin de m’aligner avant qu’il ne disparaisse et commençais à appuyer doucement sur la détente… soudain le monde explosa autour de moi.
Première nouvelle (ou historie courte) concernant Eisenhorn, Portés Disparus se situe entre Xenos et Malleus, respectivement le premier et le second tome de la trilogie dédiée à cet Inquisiteur. Prenant place au cœur d’Urbitane, la seconde ville de la planète agro-chimique de Sameter, Dan Abnett va nous conter quelles ont été les circonstances qui ont amené Eisenhorn à perdre sa main gauche. Une base intéressante qui ravira le fan de la première heure désireux de connaitre les détails d’une telle aventure. Cependant, au delà de donner un aspect encore plus profond à notre sombre Inquisiteur, cette nouvelle est aussi un prétexte à nous plonger au cœur d’une ville lugubre où le meurtrier n’est peut être pas rempli que de mauvaises intentions.
Qu’elle peut bien être l’intérêt de retirer les yeux, la langue, le nez et les mains de ses victimes ?
Est-on face à un culte ou simplement un tueur en série ayant ses propres méthodes ?
C’est avec ces interrogations que nous accompagnons Eisenhorn et son équipe au fil de l’enquête pour déterminer quel mal et quels tourments peuvent bien ronger le responsable de tels actes.
Si vous vous attendiez néanmoins à suivre une affaire menée tambours battants comme à pu nous offrir un certain Malleus, vous serez donc comme moi quelque peu déçu. Loin d’être désagréable, la nouvelle, en anglais, se lit convenablement et avec un certain plaisir. Néanmoins Dan Abnett a mis la barre très haut avec ses romans sur l’Inquisition et jamais l’on arrive vraiment à être transporté dans cette histoire au développement un peu simpliste, mais dont le rebondissement final est tout de même assez sympathique. Nous resterons donc spectateur de cette aventure qui réussira parfois à nous faire sortir de cette impression de déjà vu en nous décrivant la poursuite du tueur dans un bâtiment abandonné. Les scènes d’action ne sont pas au centre de la nouvelle et après tout, ce n’est pas ce que nous attendons d’un récit de transition. Néanmoins mes attentes étaient pour ma part quelques peu différentes, espérant que cette histoire puisse nous offrir un lien non-négligeable entre les excellents Xenos et Malleus.
Il n’en est rien malheureusement, et le côté dispensable d’une telle nouvelle ne manquera pas d’en décevoir plus d’un.
On n’oubliera donc pas de noter la ressemblance de cette nouvelle avec Regia Occulta, une très bonne histoire disponible dans l’audio drama Thorn and Talon qui avait pour base une série de meurtres ressemblant étrangement à ceux-ci. Cette dernière avait néanmoins bien plus de classe et aurait d’ailleurs pu être utilisée pour nous raconter la fameuse perte de la main de notre Inquisiteur.
Au lieu de quoi, Portés Disparus nous fais vivre une enquête qui ne nous fera pas beaucoup voyager au sein de cette cité qui pourtant avait beaucoup à offrir en terme de background. Nous suivrons donc les avancées de l’enquête avec une certaine mollesse alors que certains passages un peu faciles permettront d’aiguiller notre Inquisiteur, sans quoi ce dernier aurait été coincé pour la suite de l’affaire. Malgré tout, le tout se tient malgré l’aspect basique de l’histoire.
Retrouver l’équipe d’Eisenhorn est aussi très agréable même si aucun personnage ne profitera d’un complément de background avec ces quelques dizaines de pages. Un peu frustrant lorsque l’on sait à quel point des personnages comme Bequin et Fishig sont fouillés.
Missing in Action est donc une nouvelle de transition bien peu utile car l’on apprend très peu de choses sur les personnages, ou encore la trilogie dans son entier. Cette histoire n’aura donc été qu’un fin prétexte à nous faire vivre une aventure de plus. Agréable il est vrai et peu couteuse, elle n’apportera cependant pas grand-chose à une saga déjà très solide en termes de profondeur et de recherche.
Les plus
- Une nouvelle de transition, une bonne idée à la base.
- Des scènes d’action très courtes mais réussites.
- Une approche psychologique sympathique d’un point de vue du meurtrier.
- Inutile de rappeler que comme la saga, l’utilisation du « je » tout au long du récit fait des miracles.
Les moins
- Rien à se mettre sous la dent en termes de background et de fluff.
- Une histoire à la construction classique et aux indices poussifs.
- Une nouvelle de transition portant fort mal son nom tellement elle est dispensable.
Première nouvelle de transition, cette histoire ne donne pas suite à Xenos et ne nous permet pas de mieux appréhender Malleus. Reste un bon récit, relativement classique. Fan ou pas fan, passez votre chemin.