Critique de Torturer's Thirst par Priad
Publié le Lundi 9 décembre 2013Derrière son casque à tête de mort, le visage d’Appollus était figé dans une expression de pure haine. Il parcourra du regard les traitres ; recherchant en réalité un signe de vie de sa Death Company. Un flash provenant d’une armure d’un noir très sombre attira son regard parmi cette multitude de robes mauves. Il fit en sorte de regarder de nouveau, mais fut soulevé du sol dans le même temps et jeté dans les airs, avant de retomber violemment. La douleur le consumait de l’intérieur, telle une aiguille brulante plantée au plus profond de sa moelle. Il ne pouvait plus bouger, ses poumons écrasés sous le poids immense d’un objet invisible. Du givre commença à recouvrir son armure tandis que l’odeur du soufre imprégna l’air alentour. Psyker, fut la pensée qui traversa l’esprit d’Appollus brièvement avant qu’il n’aperçoive encore cette armure noire, aussi reflétant qu’un miroir, et qu’il sombre dans les ténèbres.
S’il y a bien un auteur capable d’écrire sur les Flesh Tearers, c’est Andy Smillie. C’est donc sans surprise que nous le retrouvons avec ce court récit qu’est Torturer’s thirst, traduisible par La Soif du Tortionnaire. Véritable maitre lorsqu’il s’agit d’écrire sur le Chapitre des Flesh Tearers, Andy Smillie n’en est plus à son coup d’essai.
Pourtant cette nouvelle aux demeurants ambitieuses (par son histoire) ne passionne pas, le tout n’apparaissant que comme un vil prétexte pour nous servir une énième aventure aux côtés des Flesh Tearers. Attention, loin de moi l’idée de décrédibiliser cet auteur qui jusqu’ici a toujours su me surprendre et développer un intérêt grandissant pour ce Chapitre. Le récit est en réalité bien écrit, le niveau d’anglais étant à mes yeux l’un des plus complexes de tous les auteurs de la Black Library. Néanmoins, la véritable frustration viendra de l’histoire, faisant peu usage d’un background, qui aurait pu être étoffé par la même occasion.
Heureusement le talent de l’auteur pour l’action se ressent dès le début lorsque nous sommes happés dans la bataille au côté du héros Appollus. Si bien que l’action prédomine dès les premières lignes, faisant fi de nous présenter les bases du contexte dans lequel nous évoluerons. C’est donc avec un certain étonnement que l’on apprendra rapidement que les ennemis d’Appollus et de sa Death Company sont des Space Marines du Chaos, les Brotherhood of Change. Il est dommageable que l’utilisation des serviteurs de Tzeentch, aussi connu sous le nom de l’Architecte du Destin, ne serve le récit à aucun moment. Les ennemis feront donc pale figure comparés à ce à quoi l’auteur avait pu nous habituer, surtout que l’idée de base à un véritable potentiel.
Avec un titre pareil, Torturer’s Thirst nous promet aussi de charmants moments de torture. C’est donc sans grand étonnement que dans la seconde partie du récit, Appollus tombera aux mains de l’ennemi. C’est à ce moment précis que ma curiosité de lecteur s’éveilla de nouveau, le tortionnaire étant véritablement à la recherche d’informations particulières. Les enjeux liés à la faiblesse du gène de Sanguinius auraient pu donner ici une très bonne trame, mais malheureusement Andy Smillie ne creusera que très peu cette idée. Les scènes de torture restent quant à elles excellentes, notre héros souffrant un peu plus à chaque ligne que nous lisons.
L’auteur avait déjà réussi de telles descriptions lorsqu’il avait raconté la mort d’un Princeps et de son Titan sur la planète Armageddon dans son eshort Of Gods and Men. Les sentiments de perdition et de survie étaient d’ailleurs mieux retranscrits dans cette dernière. Avec le recul, la nouvelle Torturer’s Thirst est plutôt bonne, mais l’auteur a déjà placé la barre très haut avec ses précédents écrits comme Flesh of Cretacia, et aura donc du mal à étonner dans le cas présent. Malgré tout, la fin apportera quelques rebondissements agréables et un brin d’épique, véritable signature de l’auteur.
Les plus
- Une plongée instantanée dans l’action.
- Un style d’écriture toujours au top.
- Un ennemi charismatique.
- Une fin épique, comme d’habitude.
Les moins
- Un récit sous exploité.
- Des Flesh Tearers, et alors ?