Critique de Arrière-plan pour une Couronne Additionnelle par Priad
Publié le Vendredi 30 août 2013 | 3 corrections après publicationAu flanc de la roulotte, d’autres affirmations prometteuses et pleines d’assurance étaient peintes en caractères raffinés. Un grand écriteau annonçait : « portraits deux couronnes, portraits de groupe trois couronnes, miniatures dorées à l’or une demi couronne seulement, grand choix d’arrière-plans connus et célèbres pour une couronne additionnelle ».
Je m’engageai derrière la roulotte, parquée en bordure du terrain de la foire, près d’un taillis d’ifs et de fintels séparant le pré des autres pâtures au-delà du fossé. Il y faisait humide et sombre, et de petits animaux bruissaient dans les fourrées. J’essayai de regarder par une fenêtre, mais ses volets étaient clos. Je touchai alors le flanc de la roulotte, et sentis Barbarisator tressauter contre ma hanche.
Comme à son habitude, Dan Abnett est un auteur qui aime enrichir ses personnages avec des nouvelles annexes, s’insérant entre les tomes de ses séries. Nous ayant déjà offert plusieurs de ces nouvelles sur l’Inquisition avec plus ou moins de succès, nous étions en droit de nous interroger sur la nécessité d’écrire celle-ci, se passant après les évènements contés dans Malleus, mais avant ceux d’Hereticus.
En tant que nouvelle de transition, il ne faut jamais s’attendre à de l’exceptionnel. Dans le meilleur de cas l’auteur nous disséminera quelques miettes qui raviront le fan, tandis que dans le pire le lecteur aura passé un bon moment de lecture. C’est ainsi que la nouvelle Playing Patience avait suscité mon étonnement. Non pas pour l’originalité même du récit, mais parce que l’histoire était un parfait équilibre entre le divertissement et le fait que l’on nous gratifiait d’un véritable sujet, le passé de Patience Kys, personnage majeur de la série Ravenor. Malheureusement il n’en fut pas toujours de même puisque Portés Disparus était à l’opposé d’une telle description, manquant clairement d’intérêt.
La nouvelle qui nous intéresse se trouve donc entre les deux exemples précités et même si elle est dispensable elle saura vous faire passer un agréable moment du à toutes les bonnes idées qui la composent. L’auteur a toujours su se renouveler pour nous offrir des enquêtes prenantes mais cette dernière nous amène dans un environnement différent, loin des cités ruche habituelles.
Enquêtant sur la mort d’un de ses amis proches, Eisenhorn, accompagné d’Alizebeth Bequin, devra faire fi de ces précédentes expériences car le mal peut parfois se cacher dans les endroits les plus inattendus. Afin de vous mettre sur la voie, il suffira simplement de comprendre le titre de cette nouvelle. Un titre très obscur au premier abord mais qui en dit long sur les investigations de notre Inquisiteur.
En effet, mettre un hololithographe comme personnage secondaire fut à mes yeux une véritable bouffé d’air frais, surtout lorsque la passion du personnage se transmet aux travers de ses répliques. Habitué à rencontrer un grand nombre de personnages dans un même ouvrage de la part de Sir Abnett, je m’aperçus avec le recul que l’on en trouvait peu dans cette nouvelle. Loin d’être un défaut, cela nous permet d’apprécier toutes les interventions des personnages, dessinant avec détails leurs traits de caractère.
L’action ne sera vraisemblablement pas au rendez vous, mais la nouvelle, traduite en français, se lira d’une traite jusqu’à la chute finale. J’aurais personnellement apprécié que la nouvelle soit plus longue afin de nous surprendre plus souvent, l’explication des faits (ou leur coïncidence) n’étant même pas découvert par le héros lui-même. Dan Abnett a rendu intéressant sur une quinzaine de page une nouvelle qui aurait pu s’écrire sur trois. Apportant beaucoup de vie et de détails à son histoire, l’on en vient à avoir des images plein la tête afin de se représenter tel ou tel lieu.
C’est donc avec un plaisir non dissimulé que je vous pousserai à lire cette nouvelle de transition qui saura peut être vous donner goût aux ebooks. Pour quelques euros, cette nouvelle vous occupera l’esprit une petite demi-heure en vous apportant sa dose d’originalité et de suspense. On ne peut que féliciter l’initiative de la Black Library qui s’adresse principalement aux fans ou aux curieux.
Les plus
- Très divertissante, la nouvelle se lit d’une traite.
- L’ambiance et l’originalité qui s’en dégage avec un Inquisiteur faisant face à… des fantômes.
- Le personnage de Bakounine qui saura vous faire sourire.
- Un titre étrange qui fait parler de lui.
Les moins
- Un peu court, même pour une nouvelle. L’on ressent bien que toute la trame peut se résumer sur un bout de papier.
Cette nouvelle de transition est un bon moyen d’apprendre à apprécier les eshorts. Dispensable mais très efficace, laissez vous tenter.