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Critique de Le Don de l'Empereur par Drystan

Publié le Jeudi 16 janvier 2014

En cet instant, j’avais ressenti ce que les anciennes générations avaient dû éprouver lorsqu’elles s’étaient aventurées dans les étoiles. Aurions-nous jamais dû venir jusqu’ici, aussi loin du berceau de l’humanité ? Etait-ce bien là notre destinée, que de nous élancer dans les ténèbres et de nous construire un empire sur les ossements rocheux de mondes conquis ? Nos maîtres nous enseignent que considérer toutes les perspectives est une vertu dangereuse. En cette nuit, j’avais appris pourquoi. Béni est l’esprit trop étriqué pour ressentir le doute. Les champions de l’humanité ne devraient jamais remettre en cause les droit de l’Homme à posséder les étoiles. Je portais cette leçon en moi lorsque j’avais juré de servir l’Inquisition. Je la porte toujours, en tant que chevalier dans une guerre que notre espèce devra toujours ignorer.

J’attendais ce livre depuis un certains moment et pour plusieurs raisons. D’une part, l’auteur, Aaron Dembski-Bowden ne m’a pour le moment jamais déçu, tant dans les sujets traités que dans son style. D’autre part, les romans sur l’élite de l’élite de l’Impérium sont rares. Et pour cause, jusqu’ici il n’en existait qu’un datant de 2005… L’auteur était alors Ben Counter et le nom du roman « Chevaliers Gris », censé être le premier tome d’une trilogie qui n’a jamais connue de suite dans la langue de Molière. Pour les intéressés les tomes 2 et 3 sont disponibles mais uniquement en anglais. Il existe même un omnibus.

Je ne vais pas parler plus ici de ce premier roman sur les Chevaliers Gris, il fera l’objet d’une critique. Seulement voilà, depuis 2005, de l’eau a coulé sous les ponts, un codex Chevaliers Gris est sorti et leur background a subi quelques modifications. ADB avait donc tout à prouver et à créer.

Parlons maintenant du scénario. Il apparait ainsi trois grandes phases dans ce roman. La présentation du personnage d’Hypérion, Armageddon et l’après Armageddon. Sans effectuer d’horrible spoilers, je vous dévoile que oui il y aura une référence à la 1ère guerre d’Armageddon dans ce roman. Ce n’est pas un spoiler pour plusieurs raison. La première est la 4ème de couverture ou le mot Armageddon est aussi discret qu’un Ork se cachant derrière un tronc d’arbre. Le second indice est le dramatis personae dans lequel apparaissent Taremar Aurellian et Logan Grimnar, ceux qui connaissent un peu l’histoire des guerres pour Armageddon comprendront alors que dès les premières pages du roman il y a peu de place pour une éventuelle surprise concernant le théâtre d’opération.

Le scénario se déroule aux alentours de cette date, donc 040499.M41. Concernant la narration, cette dernière est immersive, nous serons tout au long du roman dans la tête d’Hypérion, alors jeune chevalier gris possédant un énorme potentiel psychique. La première partie du roman nous immerge au sein de ce chapitre pour le moins énigmatique. Nous en apprenons beaucoup sur ces derniers, notamment les liens unissant les membres d’une même escouade, les spécialisations, l’entrainement, la formation. Nous apprenons que tout ce qui fait d’un chevalier gris un être unique vient du don de l’Empereur, c’est à dire son patrimoine génétique à partir duquel les chevaliers gris sont créés.

Cette partie vous vous en doutez est très riche en terme d’informations, de nombreux voiles sont levés sur l’organisation du 666ème chapitre d’ailleurs. Ce qui en ressort c’est que ces derniers sont bien au dessus des astartes et même des custodes. Le choix de nous faire découvrir tout ceci via les pensées et les yeux d’un jeune chevalier gris est intéressant bien qu’un peu lassant vu que ce choix reste récurent tout au long de l’histoire.

Via le personnage d’Hypérion, nous arpentons la galaxie au sein de l’escouade Castian, elle même au service de l’inquisition et en l’occurrence de l’Inquisitrice Annika Jarlsdottyr. Je n’ai pas particulièrement accroché avec cette dernière. Issue de Fenris c’est une inquisitrice très impulsive et le récit pourrait tranquillement suivre son cours sans sa présence, si ce n’est qu’elle est un levier utile pour l’auteur afin de créer un lien avec les Space Wolves qui seront très présents dans ce roman. Mon ressenti sur cette inquisitrice est très négatif car elle est le personnage le moins abouti du roman, c’est une véritable caricature, après cela reste un avis personnel.

Après cette première partie dîtes de présentation, nous rentrons dans le vif du sujet. L’abordage/sauvetage d’un vaisseau Space Wolf tombé dans une embuscade en plein coeur du warp ; cette découverte sera l’élément déclencheur pour la suite du roman. Après exploration du vaisseau, l’escouade Castian se retrouve aux prises avec des démons, la suite vous l’aurez en lisant le livre.

Je ne peux m’empêcher d’être déçu par le choix de l’auteur concernant la structure de son roman. Ce dernier commence très fort, avec un climax au milieu de l’histoire et un passage où tout s’accélère. Puis, viens la troisième partie, qui certes est riche en information et possède un caractère historique fort, mais elle n’en reste néanmoins que très faible niveau rebondissements et action. A le lecture du Don de l’Empereur j’ai vraiment eu l’impression que l’auteur débutait en trombe, promettant un immense chef d’oeuvre, pour mieux nous faire retomber avec la dernière partie du roman. La sensation est plutôt désagréable, surtout après un tel début.

Cependant l’écriture en elle-même est excellente, les chevaliers gris d’ADB correspondent bien à ceux que l’on imagine dans les codex. Des parangons de la vertu et de la perfection martiale. Pour la plupart ils sont parfaits en tout points, sont réfléchis et non dénudés d’une certaine forme de libre arbitre bien qu’ils soient soumis aux décisions de l’Inquisition.

L’Inquisition justement, parlons en, Aaron Dembski-Bowden à travers ce roman soulève une question importante et émets un jugement. Quelles sont les limites des ordos ? Jusqu’où irait un inquisiteur et jusqu’où peut-il aller persuadé d’avoir raison et d’être dans son bon droit bien qu’il soit totalement à côté de la plaque ? Tant de puissance entre les mains d’un être humain , n’est ce pas une décision lourde de conséquences ? Ce roman répond à ces questions et à bien d’autres encore.
Tout n’est que question de perspectives, les Space Wolves voient en terme d’honneur et à une échelle réduite alors que l’Inquisition et les Chevaliers Gris voient à l’échelle de l’Humanité et sont prêts à faire des sacrifices en conséquence.

Le Don de l’Empereur est donc un roman bien écrit mais qui manque peut être un peu d’action. Il a le mérite d’être pionnier dans le genre et de soulever de nombreuses réflexions.

Les plus

  • L’écriture toujours très immersive d’ADB.
  • Un roman sur les chevaliers gris.
  • Un moment très fort du background du 41ème millénaire en toile de fond.
  • Un important apport sur l’histoire et l’organisation des chevaliers gris.
  • Les allusions à Cretacia et au chapitre des Exorcists.
  • Le personnage d’Hypérion, touchant avec ses défauts, remises en question et qualités.

Les moins

  • La troisième partie du roman, longue et peu mouvementée.
  • Le personnage de l’inquisitrice Jarlsdottyr.
4/5

Ce livre est un récit complet proposant une mise en lumière d’un événement important du background mais aussi d’un chapitre peu traités jusque là. L’écriture est bonne, la lecture agréable mais la dernière partie l’empêche d’être une œuvre quasi parfaite.