Le ReclusiamCritiques des publications et Ebooks Warhammer 40 000 de la Black Library
Navigation
Navigation

Avis sur La Griffe d'Horus par Priad

Publié le Samedi 20 juin 2015 | 3 révisions avant publication | 2 corrections après publication

Talon of Horus est un titre qui fut annoncé il y a très longtemps par la Black Library. Écrit par Aaron Dembski Bowden, le livre se devait de nous conter les premiers pas de la Black Legion et de son fondateur, Ezekyle Abaddon. Néanmoins jamais un titre n’aura été autant attendu de son public. Deux raisons pour cela :

La première, car la publication du roman a subi un retard dont l’auteur fut responsable, mettant le roman trop tôt sous le feu des projecteurs et attirant alors la curiosité de toujours plus de monde.
La seconde raison découle de la première et concerne les attentes des lecteurs. Avec un temps d’écriture qui s’allonge, les espérances des lecteurs augmentées en proportion. Finalement l’attente aura été longue mais en valait elle la peine ?

Sans faire davantage durer le suspense, la réponse est oui ! Talon of Horus (La Griffe d’Horus) est probablement à ce jour l’un des meilleurs romans Warhammer 40K jamais édités. L’histoire démarre alors que le narrateur qui n’est autre que le héros de cette nouvelle saga se présente à nous. Crucifié dans une cellule, il n’en sera pas moins capable de nous raconter son histoire (ou du moins le début de son histoire car son épopée s’annonce longue). Les bases du récit sont posées, ainsi que l’ambiance tout aussi glauque qui va avec. Dès les premières pages on comprend que l’on fait ici face à un récit très sombre et qui a eu le temps d’arriver à maturité (avec son temps d’écriture dépassant les 12 mois). Iskandar Khayon est un sorcier appartenant à la légion des Thousand Sons. Commandant du Tlaloc, il est un personnage d’une force d’esprit et d’une détermination sans égale, et si vous avez le moindre doute sur ses capacités, Aaron Dembski Bowden va rapidement vous convaincre.

L’action ne se fera pas attendre, l’auteur étant décidé à vous en mettre plein la vue dès le début. La première scène d’abordage m’a laissé sans voix avec l’invocation du Ragged Knight, un démon lié à Khayon. En plus de vous offrir un épique moment de lecture, la scène vous permet d’évaluer toute la puissance de notre héros, mais aussi de partager ses doutes et ses craintes concernant le contrôle de son pouvoir. On ne s’ennuiera jamais tant les chapitres s’enchainent de manière fluide. Scène d’action ou bien scènes de dialogue, peu importe, la maitrise de l’auteur est telle que chaque chapitre apporte son lot de surprises et fait avancer l’histoire. On aura d’ailleurs l’impression que le récit avancera vite comme l’auteur nous fera visiter beaucoup de lieux, mais avec le recul on s’apercevra que l’histoire restera en réalité très simple. C’est bien le talent de l’auteur à ajouter du background à ses personnages et à faire des références à l’Hérésie d’Horus qui nous fera croire à son récit ; offrant un tout diablement crédible (je pense ici à Prospero, mais aussi au rebondissement finale de la nouvelle Imperfect de Nick Kyme disponible dans Death and Defiance qui est en lien directe avec ce roman).

De plus, ADB a vraiment fait un travail fabuleux en mettant son roman à porté de tous. Loin d’apprécier les histoires traitant du Chaos, il aura su me plonger dans The Talon of Horus avec une déconcertante facilité. J’ai noté de très nombreuses explications sur des thèmes récurrents de Warhammer 40K, comme le Warp, les Rubricae, l’Astronomican, L’Oeil de la Terreur, l’esprit de la machine… son livre est une véritable encyclopédie, expliquant les termes les plus courants sans jamais casser le rythme, les incluant parfaitement dans son écrit. N’oublions pas que notre conteur n’est autre que Khayon et qu’il sera un narrateur omniscient, capable de nous faire des références à son passé lors de l’Hérésie d’Horus, mais aussi à son futur dont nous ignorons tout au début du roman. Au détour d’une phrase, il nous annoncera parfois la mort d’un personnage qui l’accompagne, dans une bataille à venir. Khayon n’hésitera pas à nous faire de nombreuses révélations dans les deux derniers chapitres, sur la suite de son aventure et les difficultés qui l’attendent, donnant dès lors au lecteur l’envie de lire les prochains tomes. Un tease parfaitement inclus dans la narration mise en place par l’auteur, et qui ne m’aura personnellement pas laissé indifférent.

On remarquera une certaine similarité avec la saga d’Eisenhorn concernant la construction du récit. L’usage du ‹je› étant encore une fois du plus bel effet, nous permettant de plonger aisément dans la tête de notre Sorcier. Une autre similarité sera sans doute la diversité de l’équipe. Eisenhorn et Ravenor feront pâle figure à côté de Khayon. Accompagné d’Anamnesis, l’Esprit d’une machine ; de Nefertari l’eldar, ou encore de Gyre, entité mi-loup mi-démon , vous ne risquez pas de souffler entre deux pages. L’auteur enfoncera le clou lorsqu’il révélera des faits les concernant.

Talon of Horus est un roman ne souffrant d’aucune faiblesse. L’intelligence de l’auteur à donner du relief à ses personnages rendra le récit tout aussi passionnant, nous faisant presque oublier la mission principale de nos héros, retrouver le corps d’Horus Lupercal avant qu’il ne soit trop tard. Ce roman est pour le Chaos ce que Les Prêtres de Mars est pour le Mechanicum, le début d’une saga sans équivalent dont la richesse ne finira pas de vous surprendre.

5/5

La Griffe d’Horus va bien au delà des attentes sur les débuts de la Black Legion et se présente comme une superbe introduction au Chaos et son destin après l’Hérésie d’Horus. A lire sans hésitation, même si le sang d’Abaddon ne coule pas dans vos veines !

Les autres opinions :