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Critique de La Griffe d'Horus par Maestitia

Publié le Dimanche 2 novembre 2014 | 7 révisions avant publication | 4 corrections après publication

 — Tu esquives la question, m’accusa l’un des hommes. Dis nous comment les Sons of Horus reçurent leur nouveau titre. Raconte-nous comment ils devinrent la Black Legion.
Au début, je n’avais pas de réponse. Je n’étais pas certain de la sincérité de la question.
 — J’ai dit que je vous raconterai comment les Sons of Horus périrent et comment la Black Legion est née. Je n’ai jamais dit que l’un deviendrait l’autre. Mais il n’avait pas terminé.  Il avait son texte à réciter.
 — C’est écrit par Scryer Dianthon: «C’est après avoir été dérouté de la Sainte Terra que les Sons of Horus, les traitres de la seizième, devinrent la Black Legion et régnèrent à tout jamais parmi les ténèbres.»
Ah. Soudainement tout devint clair.
 — Depuis l’ombre et la honte nous serons reforgés. Vêtus de noir et d’or, nous renaîtrons, murmurais-je pour moi seul.
 — Comment ?
 — Je vous l’ai dit. Avant le commencement, il y a la fin. Les Sons of Horus n’ont jamais régné dans l’Oeil. Leurs fantômes ne dirigeaient rien, exceptés le tombeau de leurs propres croyances. Leurs ombres commandaient des bastions en ruine. Les Sons of Horus sont morts il y a dix mille ans de cela. Je le sais, je l’ai vu de mes yeux. Ils étaient la seizième légion, mais la Black Legion n’a pas été fondée par l’Empereur et n’a jamais combattu en son nom. Elle ne porte aucun chiffre. Les numéros n’étaient conférés qu’aux légions de la Grande Croisade mais nous, mes chers impériaux, sommes la légion d’une longue guerre.

Dire que l’on attendait ce roman comme des chiens galeux en manque de badassness grimdark serait on ne peut plus exagéré. Néanmoins rappelons que son écriture a pris plus d’un an entre son annonce en 2013 et sa sortie effective en juillet 2014. Autant dire qu’avec un tel délai, Aaron Dembski-Bowden n’avait pas le droit à l’erreur.

La quatrième de couverture décrit ce que la saga Black Légion sera et non ce que contiendra ce premier tome répondant au nom de La Griffe d’Horus. Un peu comme dans Les Prêtres de Mars où les indices quant à ce qui allait se passer restaient très succints dès le synopsis.
Horus n’est plus. Toutes les légions renégates sont agonisantes, perdues et livrent batailles entre-eux. Le fiasco du siège de Terra a sonné le glas de la rébellion. Les Sons of Horus en première ligne ne sont plus que l’ombres d’eux-mêmes. Les clans sont dispersés, éparpillés dans la galaxie et ses fils favoris ont été bannis dans l’Oeil de la Terreur. Le tableau est très noir, même pour un adorateur du chaos.

Le tableau vous plait d’ailleurs ? Bien, parce que la plus grande force de La Griffe d’Horus est dans le nombre colossal de sous-intrigues qu’il contient. Le moindre détail qui paraît anodin à première vue révèlera sa signification tôt ou tard ; l’auteur gardant plusieurs tours dans son sac pour les prochains opus bien évidemment. C’est pour cette raison que j’occulterai bien des aspects du livre par peur de vous gâcher précocement de pures instants épiques. J’y reviendrai plus tard dans la critique.

Iskandar Khayon, puissant sorcier des Thousand Sons sillonne la galaxie en compagnie de son frère psyker Shur-Kai Qezremah à bord du Tlaloc. Ce vaisseau est manœuvré par l’Anamnesis, un esprit du dieu machine d’une force insoupçonnée. Exceptés ces derniers, seuls quelques rubriques subsistent dans le ventre de ce bâtiment errant car les légions ne sont plus, c’est désormais chacun pour soi. Mais Khayon n’est pas n’importe quel sorcier et le comparer à Ahriman serait une regrettable erreur. En effet, c’est à travers les yeux de Khayon que nous voyagerons. La première personne étant omniprésente, les liens que tissera le lecteur pour le personnage principal seront quasi instinctifs. Mais le je n’explique pas tout. C’est peu à peu que l’auteur dévoilera les mystères gravitant autour de ce personnage, le rendant toujours plus passionnant et attachant grâce à de profondes et pertinentes introspections. Prospero et son sac, pour ne citer que cela, le marquera à tout jamais, et il est surprenant de prendre conscience que l’attrait que vous aurez pour Khayon vous en fera presque oublier que c’est Abaddon la clé de cette saga ! 
Ce sorcier sera notre éclaireur tout au long du voyage et disposer d’un Thousand Son comme guide dans un univers aussi sombre que celui du 41ème millénaire est une brillante idée.

Mais si ce n’était que Khayon… C’était sans compter un cercle de personnages secondaires aux petits oignons ! Les habitués des Night Lords savent de quoi je parle car ADB ne fera pas d’exception ici. Rejoindront l’aventure : Lheor, le World Eaters au bolter lourd custom et à l’humour tranchant que tout le monde appréciera grâce à ses répliques, mais aussi Telemachon, l’Emperor’s Children aux multiples talents sans oublié Gyre le loup astral et la compagne de toujours de Khayon, ainsi que Falkus le dernier écho des Sons of Horus depuis longtemps en voie d’extinction… Et j’en passe pour que vous puissiez tous les découvrir par vous-même car ADB va réellement vous gâter.
Chaque personnage verra sa propre histoire évoluer en même temps que l’intrigue du roman. C’est ration double à la cantine les enfants alors empiffrez-vous !

C’est après avoir eu vent du vol du corps du Maître de Guerre sur Lupercalios (monde tombeau) par les Emperor’s Children, que Khayon et les siens décident d’aider Falkus dans sa quête de salut: ils doivent mettre la main sur le Vengeful Spirit s’ils veulent avoir une chance d’affronter les fils de la 3ème. Problème, la dernière fois que l’on a aperçu cette barge mythique c’était en partance pour l’Oeil de la Terreur après la débandade. Il semblerait que nos anti-héros aient un long voyage à faire avant d’espérer quoique se soit.
Le contexte temporel est extrêmement important dans La Griffe d’Horus. Il faut se mettre dans la tête que le cadavre d’Horus vient d’être dérobé par les fils de Fulgrim, que les légions ne sont plus rien. Ils errent tous sans but et sans Primarque pour les guider, et pour couronner le tout, l’Imperium les traquent comme des nuisibles pour les exterminer jusqu’au dernier.
Le roadtrip sur lequel le Tlaloc s’engagera sera d’une richesse ahurissante. Toujours plus de personnages au fil des pages et un Abaddon qui ne débarquera ni trop tôt, ni trop tard mais pile poil là où on le désirait. Sa mentalité aura évolué, muté même. C’est un tout autre Astartes que vous retrouverez…

Et la baston dans tout ça ? On aura droit à de la bagarre ?
Effectivement, nous aurons du bolt et de la chainsword mais bien plus encore, n’oublions pas que c’est un Thousand Son qui mène la barque avec son lot de pouvoirs psychiques surpuissants et d’invocations mega classes. Les combats seront toujours vifs et très imagés offrant au lecteur une totale immersion. La mise en scène de l’auteur est toujours soignée, c’est un pure délice.
De la même façon, le rythme sera maîtrisé de bout en bout. Impossible de se lasser. Lorsque ce ne sera pas les abordages spatiaux qui vous tiendront en haleine ce sera les décors du spatio-port Gallium ou bien sa Gouverneure au corps d’araignée et à la grâce malsaine. ADB maîtrise son sujet sur le bout des griffes, nous parlons ici d’une nouvelle ère qui prend peu à peu forme. C’est le début du commencement, le début d’une nouvelle ère et pas n’importe laquelle, celle de la Black Legion.

Lors de cet odyssée, Aaron nous cédera un véritable trésor fluffique, que vous soyez amateur ou cultiste de la première heure, ADB vous décortiquera le warp, les démons, les Anciens ! Avec une verve délicate, mystérieuse et dotée d’un magnétisme renversant !
En plus de toutes les pépites que recèlent ce premier tome, c’est un authentique baptême vers le Chaos, au désespoir, à la haine, à la honte indélébile, mais aussi à la volonté et la force indestructible de survivre alors que tout vous prédestine à abandonner la vie.
La Griffe d’Horus est à ce jour le meilleur roman de Warhammer 40 000 qu’il m’ait été donné de lire, toutes catégories confondues.

Les plus

  • Des trames, des histoires, des quêtes dans tous les sens !
  • Khayon, Abaddon, Lheor, Gyre, Falkus, Nefertari, tous les personnages sont d'une richesse remarquable.
  • Puissance immersive tout le long via une plume qui n'est plus à discuter.
  • Scènes d'action fortes et prenantes.
  • Fluff et explications servies sur une plateau d'argent.
  • Péripéties et retournements de situation enivrants.
  • Affrontement final jouissif.
  • Une promesse de débauche de badassness sans limite pour les prochains opus.
  • Je veux mon verre d'adrenochrome !

Les moins

  • Ce nest pas le premier tome de la Black Legion mais un prologue à la saga.
5/5

Aaron déverrouille les portes dormantes d'une épopée obscure dont on espérait tant la narration. Ce voyage magistralement mené, vous transportera d'un bout à l'autre de la galaxie sans vous laisser le moindre répit, offrant plusieurs niveaux de lecture et ce sans jamais perdre son lecteur. Avec Talon of Horus, vous scellerez un pacte avec les Dieux Noirs que vous le vouliez ou non.

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