Critique de La Légion des Damnés par Maestitia
Publié le Mardi 3 décembre 2013 | 4 corrections après publicationIl inséra la pointe de son couteau de combat entre le couvercle et la base du sarcophage. Frère Omar fit un demi-cercle avec son arme et brisa le sceau de pressurisation. L’objet émit un son bruyant de soulagement alors que le Scout entreprit d’ouvrir la moitié supérieure du sarcophage. Pivotant, le couvercle rebondit sur ses imposantes charnières, révélant un intérieur complétement noir. Un intérieur vide.
En regardant plus profondément à l’intérieur, Omar ne trouva rien de plus. Aucun reste d’Astartes ne reposait ici comme il l’aurait imaginé.
Sur la face intérieure du couvercle, le Scout découvrit une simple plaque identifiant un code-gènes en symbole et en chiffre, un nom, un rang et une litanie de Compagnie :
Frère Sergent Attica Centurius, Honorée première Compagnie : « In dedicato Imperatum ultra articulo mortis »
Pour l’Empereur au-delà de la Mort.
Aïe, aïe, aïe. Comment ne pas vous décevoir sans vous mentir… Je vais vous partager l’introduction du roman et vous expliquerai après comment la Black Library nous a sorti une de ses carottes d’or.
Le Chapitre des Excoriators (deuxième fondation venant de la division des Imperial Fists) reçoit un message d’assistance impérative pour la protection du tombeau de Saint Umberto II, situé sur un Monde Cimetière nommé Certus Minor. Ce Monde est sur le point d’être la prochaine victime de la Croisade sanglante Cholerclaust menée par le Prince Démon de Khorne : The Pilgrim (Le Pèlerin). Malgré un nombre d’Astartes quasiment risible face à cette armada, le tout nouveau promu Capitaine de la 5ème Compagnie, Zachariah Kersh, décide de partir pour Certus Minor afin d’y ériger un dernier bastion de fortune en l’honneur de l’Empereur.
Voilà ce que nous dit la quatrième de couverture en version originale. Oui, car après avoir lu l’excellente nouvelle de Rob Sanders, Cœur de Fer, disponible dans le recueil L’Age des Ténèbres, j’ai décidé de voir ce qu’il avait écrit d’autre et je suis alors tombé sur La Légion des Damnés. Légion loyaliste des plus mystérieuses. Il ne m’a pas fallu longtemps pour me le commander.
Maintenant je tiens à vous dire de suite que cette fameuse Légion des Damnés ne fera son apparition que dans les dernières pages du dernier chapitre du livre. « Quel dommage, quelle honte, encore une siège et une fausse couverture ! » C’est ce que j’ai cru aussi. Mais non ! Du moins, pas tout à fait.
Ce roman est de loin l’un des meilleurs que j’ai lu de la Saga des Space Marine Battle ! Tout d’abord, Zachariah Kersh est un personnage qu’on aime de suite. Il vient juste de perdre son titre de ‘’Champion’’ pour devenir Capitaine. Or un homme de terrain comme Kersh aura toutes les peines du monde pour se mettre à la place d’un leader et réussir à convaincre ses frères de défendre un Monde perdu d’avance.
A côté de cela, on apprendra qu’il est torturé par des rêves étranges suite à une tragédie, mais je n’en dis pas plus. Ses rêves auront une importance non négligeable. Mais ce que j’ai le plus aimé dans ces rêves (ou plutôt cauchemars), c’est qu’ils sont écris à la première personne du singulier. Et le ‘’je’’ vous aspire avec une étonnante force dans la peau de Kersh. J’ai vraiment adoré les passages ou Sanders nous offre cette profondeur car ils sont assez récurrents et nous mettent de façon efficace dans la tête de cet Excoriator perturbé.
J’ai aussi aimé l’originalité de l’histoire, car la défense de Certus Minor n’est pas le centre de l’intrigue. La comète Keeler (qui porte un nom qui devrait vous dire quelques chose, sinon je vous renvoie ici bande de renégats) suit un parcours vers Terra elle-même. Et dans le sillon de celle-ci, la flotte des World Eaters. Les champions de Khorne suivent cet astre mystérieux et annihilent toutes les planètes qui se trouvent sur son chemin.
Un autre bon point pour Sanders, est sa vision de l’univers de Warhammer 40 000. Je crois que c’est le premier roman qui aborde les Space Marines et leurs actions avec un regard beaucoup plus Science-Fiction que Black Librarien si je puis m’exprimer en ces terme. J’ai ressenti le vrai, le sombre, le meurtrier univers de W40k à travers sa plume. Grâce à son approche S-F, Rob fera aussi bien voyager les fans de fluff que les amoureux de fictions. Et ce n’est pas donné à tous les auteurs. Car oui il y a du fluff, mais je vous stop encore une fois : rien à propos de la Légion des Damnés, et c’est tant mieux, car elle garde tout ses mystères, même si nous n’aurions pas dit non à quelques infos. Mais concernant les Excoriators, il y a de quoi se mettre sous la dent, comme j’aime souvent le dire.
Le rythme est totalement maîtrisé en ce qui me concerne et suivre les pérégrinations de Kersh et de son Apothicaire n’a rien de lassant. Les dialogues ne sont jamais inutiles et les descriptions ne comblent aucun vide. Il y a beaucoup de bonnes idées et de terribles scènes que je n’oublierais pas de sitôt car elles ont su s’imprégner d’originalité et de cette noirceur qu’est la guerre au 41ème millénaire.
En fin de compte les Space Marine Damnés sont vite oubliés, effacé par un roman captivant et des personnages bel et bien vivants.
Les plus
- Une vision Science-Fiction, qui renouvelle un peu le genre et que j’ai adoré.
- Un personnage principal étonnant avec des passages à la première personne vraiment agréables.
- Un très bon rythme, des descriptions et une atmosphère de tensions palpables.
- Une Feast of Blade (Fête des Lames) épique.
Les moins
- La Black Library joue la carte de la carotte comme dans Prospero Brûle avec ce cover aguicheur et nous spoil cet excellent récit rien qu’à la lecture du titre.
Rob Sanders nous offre un très bon roman. Un super mélange de personnages charismatiques, de dilemmes, et de sombres réalités. Le fluff est là mais c’est celui des Excoriators que vous y trouverez.