Critique de Perfection par Drystan
Publié le Jeudi 20 février 2014Nous sommes sur Vardask, une planète impériale ayant le malheur de subir l’assaut de non pas un mais deux osts de Spaces Marines du Chaos. D’un côté nous retrouvons l’Ost Incarnadine dévoué à Slaanesh et de l’autre une bande de guerre menée par rien d’autre que des World Eaters répondant au doux nom des Hellhounds. Autant dire que pris entre ces deux bandes de guerre, le décompte de la planète a atteint ses dernières heures. Seulement, les traîtres doivent faire face à leurs propres problèmes alors que le leader de l’ost Incarnadine est assassiné. Il est clair que nul autre que les Hellhounds, qui détestent les Slaaneshi et leur dieu dépravé ne peuvent être à l’origine de ce meurtre. Mais peut être qu’un autre tueur arpente le champ de bataille,choisissant sa prochaine cible . Mais que veut vraiment le tueur alors que ses meurtres sont si parfaits ?
Avec Nick Kyme c’est souvent quitte ou double pour moi, j’ai détesté La chute de Damnos, mais en ce qui concerne sa nouvelle dans Les Primarques ou encore Les Portes de Terra, j’ai adoré son style, sans parler de tout ce qu’il a pu écrire sur les Salamanders. Au vu de la critique de Maestitia sur son dernier roman (Vulkan Lives) en date, Nick Kyme est devenu un auteur sur lequel la BL peut compter.
C’est donc non sans une certaine hâte que je souhaitais écouter mon premier audio drama mais également découvrir comment l’auteur allait s’en sortir avec des Spaces Marines du Chaos. Sachant que jusque là Nick se contentait de légions/chapitres loyaux, ce dernier a parfaitement su cerner les penchants extrêmes et toute la dépravation des Emperor’s Children.
Sans tomber dans le spoil, pour cette histoire, tout repose sur le titre. Dès le départ nous sommes mis dans l’ambiance. L’auditeur se retrouve sur Vardask en plein cœur de troupes impériales sur le point de céder à la panique. Les premières minutes seront les seules et uniques que nous passerons aux côtés de gardes impériaux ou forces de défenses planétaires. Nous serons dépeints surtout deux personnages, une brave capitaine et un sergent. Les effectifs des troupes impériales diminuent de manière exponentielle sous les yeux de ces deux officiers, sans qu’ils puissent y faire grand chose. Nous assistons bien à quelques actes de bravoures ici et là mais ils restent bien futiles. Cette ambiance empreinte de désespoir est une parfaite mise en situation pour faire passer la narration du point de vue des Emperor’s children.
Ainsi, après avoir fait monter la température et nous avoir fait goûter aux prouesses des champions du chaos d’un point de vue extérieur, nous pouvons enfin exorciser nos démons. Le fait de nous donner un premier contact de l’ost Incarnadine par le biais des yeux de faibles soldats impériaux renforce la sensation de terreur qui les entourent.
Pour ce qui est de la suite de l’audio, il serait trop simple de tomber dans le spoil. Je résumerai donc de la manière suivante. Une fois que nous entrons dans les rangs de l’ost des fidèles de Slaanesh, tout n’est plus que paranoïa, massacre, duels épiques, trahison, folie, dégénérescence. En bref nous entrons en immersion dans la vie d’un space marine du chaos dans laquelle il ne semble y avoir aucune limite.
Mention spéciale à quelques passages estampillé fluff. Le personnage d’Ardantes qui sera le principal de l’audio possède quelques traits de Lucius, notamment le fait qu’il soit un champion hors norme avec une épée en main. Il représente bien l’esprit des Emperor’s Children, fier, omnubilé par sa beauté, imbu de sa personne et clairement dérangé d’une certaine manière. Son obsession pour la perfection dans chacun de ses gestes et sa symphonie du carnage en font un personnage relativement mémorable. Autre personnage important, Vaidar le noise marine dont le son du canon sonique rend particulièrement bien dans l’audio.
J’ai apprécié le fait que la narration se concentre sur quelques personnages clés, en 70 minutes il aurait été pénible d’être noyé sous le nombre des protagonistes. J’ai aimé le mystère entourant les meurtres des marines « sans défauts » et la division au sein de la bande qui en découle. J’ai particulièrement trouvé génial l’intrigue qui pour le coup est vraiment mystérieuse. Le tueur n’était finalement pas celui auquel je m’attendais de même que la raison derrière les meurtres. Mais pour être franc, le raisonnement était tellement choquant que même mes suppositions (pas toujours très seines) était à côté de la plaque.
Kyme a fait du bon boulot en donnant à chaque personnage de nombreux motifs pour être le tueur et chaque protagoniste est assez malsain pour que l’on puisse suspecter n’importe qui. L’auteur se complait à nous mener sur de fausses pistes.
Le génie de la narration est qu’elle subit un découpage pas forcément égal. Nous avons de longues scènes de combat, massacre qui reviennent quasiment tout au long de l’audio, entrecoupées de brefs passages où nous en apprenons un peu plus sur les meurtres et qui ne font que renforcer l’angoisse de l’auditeur. La trame de ces meurtres monte en crescendo jusqu’au twist final qui pour le coup est réellement horrifiant. La fin est caractéristique de la débauche dans laquelle la légion de Fulgrim s’est enfoncée, bien que parfois un semblant d’honneur resurgisse, souvent vite douché par une remarque telle que « Le temps de l’hérésie est bien loin maintenant, de même que le fait que nous étions une légion« . Le côté individualiste des chaoteux est exacerbé, autant chez les dévots de Slaanesh que chez ceux de Khorne.
Je dirais donc que j’ai passé un très bon moment à l’écoute de cet audio, Nick Kyme sait nous mettre dans l’ambiance. Il n’est pas nécessaire d’être un fondu des sbires du chaos pour apprécier l’histoire tant cette dernière nous plonge dans un univers sombre qui colle parfaitement au 41ème millénaire comme on l’aime.
Les plus
- Des personnages de qualité et bien exploités.
- Un scénario bien ficelé et une fin inattendue mais appréciable.
- Audio d'une durée correcte qui permet de développer l'intrigue.
Les moins
- Les accents parfois difficile à appréhender.
Une trame forte, un audio pas trop long, des personnages détaillés en peu de temps, une intrigue et un dénouement qui donnent des frissons, un soupçon de folie et de désespoir, voici un audio qui correspond aux valeurs des spaces marines du chaos, ça tombe bien, c’est ce qu’on attendait.