Critique de Le Premier Hérétique par Maestitia
Publié le Jeudi 7 juin 2012 | 1 révision avant publication | 8 corrections après publication+ Pendant des années, à la suite de vos victoires finales, vous vous êtes attardés sur les Mondes conquis, à encourager la population dans le culte d’une foie erronée, à ériger des rites sur la naïveté et la duperie, à dresser des monuments mensongers.
Tout ce que vous avez accompli dans la Grande Croisade l’a été en vain. Tandis que d’autres ont réussi et ont apportés à l’Imperium la prospérité, vous seuls m’avez failli +
Lorgar reculait à l’opposé de la grande figure, en ne levant que maintenant les bras devant lui pour se protéger de sa radiance.
+ Faites la guerre ainsi que vous fûtes engendrés pour la faire. Servez l’Imperium comme vous êtes nés pour le faire. Emportez avec vous la leçon que vous avez apprise ici aujourd’hui.
Vous êtes agenouillés dans les ruines de ce qui fut le terme d’un mauvais chemin.
que cela marque la renaissance de votre Légion +
Un siècle. Il aura fallu cent ans entre la découverte de Lorgar Aurelian par l’Empereur et son terrible châtiment. Durant ces dix décennies, le Primarque de la XVIIème Légion de l’Empereur de l’humanité n’a assujetti que peu de monde comparé aux autres Légions tel que les Ultramarines.
Le roman s’ouvre donc un peu plus de quarante ans avant les évènements d’Istvaan V, sur le sol mort de Monarchia. On assiste à l’humiliation de toute une Légion ainsi que de son Primarque, à genoux dans la poussière d’un monde qui avait été le joyaux étincelant d’une fervente foi envers l’Empereur-Dieu. Cependant, ce dernier refuse d’être traité de la sorte, car les religions ont causé bien des ravages parmi les hommes et ce, depuis des temps immémoriaux. L’Empereur lutte donc pour l’illumination à travers la compréhension et non à travers les dogmes et les anciennes croyances, tel que les dieux.
Le Primarque Roboute Guilliman est présent lors de cette humiliation, n’y prenant pas plus de plaisir, que de peine. C’est ce dernier qui a lancé l’extermination de Monarchia après que son Père le lui ait ordonné. Lorgar avait poussé trop loin son fanatisme et ce monde représentait toute sa pensé. Résultat : rétribution.
L’auteur, en la présence d’Aaron Demski-Bowden, nous place donc immédiatement dans la peau du Primarque qui se retrouve déshonoré devant son propre père et un de ses frères en personne. Cela permet de s’identifier puissamment au personnage dès le début en ressentant de la sympathie pour cette chute car Lorgar est dépeint comme un prêtre plutôt que comme un guerrier. Il devra essuye moult péripéties avant de pouvoir remonter la pente.
Mais c’est au travers d’Ager Tal, Capitaine de la septième compagnie d’assaut que nous allons le plus voyager. Ager Tal est le miroir du Primarque : compatissant, mais impitoyable, généreux, mais obstiné. Nous suivrons principalement les deux tout au long de ce tome. Tantôt l’un, tantôt l’autre, tantôt les deux réunis. Cela offre au lecteur une double lecture des Word Bearers très bien ficelée de la part de l’auteur. De plus, nous rencontrerons d’autres personnages au sein des Porteurs de la Parole, tel que le Chapelain Xaphen, ou le père adoptif de Lorgar, le vieux Kor Phaeron sans oublier Érébus bien sûr.
L’Empereur n’a pas simplement puni Lorgar il lui fait l’affront supplémentaire de le faire surveiller! Pour cela, il mobilise vingt de ses Adeptus Custodes qui seront répartis au sein de la XVIIème afin de constater du rachat de son fils. Parmi, eux, le Custodien Aquillon, le seul qui parviendra à maintenir une relation amicale avec un Word Bearers en la personne d’Ager Tal. Pour autant, cette surveillance ne m’a pas convaincue. Leur place dans l’histoire les décrédibilise beaucoup. Cependant, cela n’empêche pas de lire plusieurs bons passages les concernant.
Ce roman est comparable à Fulgim ou encore Un Millier de Fils dans sa construction, car le récit est centré sur un Primarque que l’on suit dans sa lente et implacable chute/ascension vers les Dieux Noirs et leur Vérité Primordiale. Lorgar traversera la galaxie avec sa Légion à la recherche de rites oubliés, d’anciens cultes et de traditions païennes afin d’assouvir sa soif de compréhension du divin. Mais toutes réponses nécessite un tribu, une offrande, un sacrifice, c’est de ce sujet dont parle ce tome.
Les moments de réflexion sont nombreux dans la première moitié du roman, mais passer les 200 pages, vous trouverez tout ce qu’il faut pour assouvir votre envie de bataille Astartes même si ce n’est clairement pas un roman axé sur les combats, mais plus sur le pèlerinage d’Aurelian. C’est pour cette raison que les ellipses narratives pourront en déconcerter certains, notamment lors de la troisième et dernière partie du roman.
Malgré ces rares défauts, Le Premier Hérétique est une œuvre riche et très bien narrée au fil des pages. Les personnages y sont colorés et emplis de complexité ce qui rend le voyage aussi captivant que les voyageurs. Un classique qui ne sera pas démodé de sitôt.
Les plus
- Le Lore : Légions perdues, Adeptus Custodes, Chaos, un florilège !
- Une histoire captivante, fascinant de bout en bout.
- Lorgar qui giffle le Sigillite.
- Lorgar qui giffle Guilliman.
Les moins
- Une élipse temporelle qui casse un peu le rythme.
- La naïveté des Custodes, déconcertante par moment.
- Le commémorateur.
Pour son premier roman dans la saga de l’Hérésie d’Horus, Aaron Dembski-Bowden réussit son baptême avec brio. Le Premier Hérétique est le premier tome à lire.