Avis sur Premier et Unique par Priad
Publié le Dimanche 1 mars 2015 | 1 révision avant publication | 5 corrections après publicationLe Premier et Unique, ce titre vous rappelle quelque chose ? Pour beaucoup il est le signe que vous vous êtes penchés sur les publications Warhammer 40K, pour d’autres il signifie le début d’une saga de science fiction militaire de grande qualité. Pour ma part, j’ai longuement entendu parler des Fantômes de Gaunt sans trop avoir la motivation de démarrer la série. Il faut reconnaitre qu’il y a déjà de quoi faire avec le contenu de l’Horus Heresy et les Fantômes de Gaunt est une saga qui compte déjà de nombreux tomes, de quoi décourager les lecteurs qui souhaitent l’entamer.
Heureusement son découpage en arc est une certaine alternative à ce problème de longueur. Le premier cycle de 3 livres ne vous imposera donc que peu d’engagement si l’envie vous en dit car vous n’aurez aucune obligation de poursuivre la série après cela, même si je doute que vous vous arrêtiez là. J’ai donc démarré Premier et Unique sur une soudaine envie de découvrir ce que j’avais raté depuis toutes ces années. Démarrant avec pas mal d’appréhension dans les premières pages, j’ai rapidement pris conscience qu’il n’y avait pas réellement de raison pour laquelle je devais être inquiet. Après tout, si la série s’est poursuivi entre les mains de Dan Abnett tout ce temps c’est surement un gage de qualité. Et d’une certaine manière c’est vrai car l’auteur est devenu un des meilleurs du genre grâce à sa série.
Pourtant, est ce que ma perception ne serait pas biaisée par toutes les autres lectures que j’ai pu avoir jusqu’à présent ? Ce serait en effet impossible de faire abstraction des autres romans de la Black Library que j’ai eu la chance de critiquer sur le Reclusiam… et c’est bien dommage car cela affecte dès lors mon jugement du Premier et Unique.
Avant de rentrer plus en détail dans cet avis, rappelons que le livre dont nous parlons aujourd’hui a été écrit il y a 15 ans et que certains mecanismes n’étaient pas encore utilisés de manière abusive. C’est donc à la lecture de ce roman que j’ai pris conscience du nombre de choses que Dan Abnett a implémenté dans la fabrication d’un livre Warhammer 40K, avec sa construction, son suspense, ses retournements de situation en fin de chapitre, et même ses flashbacks. Il faut donc avouer que le roman malgré son âge garde un dynamisme et un rythme très honorable pour ce genre de littérature.
Pourtant, je dois avouer ne pas avoir été transporté par l’histoire relatant les tensions intestines au sein de la Garde Impériale. Sur le papier le sujet est une savante idée, et si le pire ennemi de l’humanité c’était nous-mêmes ? Néanmoins j’ai peu accepté la raison pour laquelle Gaunt se battait dans cet opus, comme si la base même du scénario était bancale. Cela n’a pas pour autant diminué mon plaisir de lecture et a même ajouté un peu de charme à l’oeuvre (un brin naïve). D’un autre côté nous avons le réalisme des affrontements et des charges, ainsi que tout un aspect stratégique qui nous est conté avec beaucoup de facilité. C’est donc ce contraste d’une oeuvre à la fois réelle mais fictive qui m’a un brin déçu.
La construction m’a aussi semblé maladroite, avec des changements d’espace et de lieu parfois un peu brutaux et pas toujours justifiés par l’histoire. Les Fantômes de Gaunt vont donc combattre sur tous les fronts, des guerres de tranchées aux charges sauvages, et les liens qui se tisseront entre ces deux batailles seront en réalité assez sommaire.
Je me fais ici l’avocat du Diable mais j’ai suffisamment apprécié le livre pour continuer la série (ou du moins terminé le premier cycle). Néanmoins il est intéressant de voir que mon ressenti diffère légèrement de toutes les critiques dithyrambiques que j’ai pu entendre. Le roman est donc bon et mérite sans aucune objection le statut de classique, mais les oeuvres de la Black Library sont devenues plus sombres avec le temps, plus détaillées aussi, et j’ai maintenant une véritable envie de voir ce que la série est devenu sur le long terme. Je pense que c’est l’évolution de la série qui va me pousser à lire la suite, à voir comment les personnages gagnent en maturité et en profondeur.
Parlons en d’ailleurs, car les personnages sont la force du roman. Gaunt et loin de faire face à l’ennemi tout seul et tous les personnages qui tourneront autour de lui auront beaucoup de relief. Un détail qui n’est pas sans me rappeler les romans que l’Inquisition du même auteur. Je me suis parfois senti être un membre de l’équipe à part entière, comme si moi aussi je faisais partie de l’aventure.
C’est donc un avis en demi-teinte pour ce Premier et Unique qui a su retenir mon attention. Avec un bon style, de l’humour et des personnages chaleureux renforçant en plus une construction originale nous sommes en face d’un livre qui a tout du classique mais qui atteint difficilement le statut de Master Piece.
Le Premier et Unique est pour Dan Abnett ce que le Nightbringer est pour Graham McNeill, le début d’une aventure avec beaucoup, beaucoup de potentiel. A lire avec curiosité.
Critique de Premier et Unique par Drystan
4.5/5Premier et Unique est un très bon roman. Très violent, il présente toutefois un autre aspect, plus politique et réfléchi. Le mélange de ces deux composantes donne un ouvrage passionnant rempli de personnages intéressants sous tous les aspects.