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Critique de Les Primarques par Drystan

Publié le Samedi 30 novembre 2013 | 4 corrections après publication

 — Je ferai un plus beau cadavre que toi, dit-il en continuant de sourire.
Cela ressemblait à une remarque que Fulgrim aurait pu faire. Lorsqu’il pensa à son frère, un son qu’il reconnut se répercuta jusqu’à l’oreille du Primarque, cette discorde sifflante qui hantait ses pas.
Le traqueur était revenu. Ou probablement ne l’avait-il jamais quitté. A cela, Ferrus consacra son attention tout entière car la menace était réelle, et elle était proche.

Les Primarques est le troisième recueil de nouvelles présent dans la série de l’Hérésie d’Horus. L’éditeur est le même que pour l’Age des Ténèbres, à savoir Christian Dunn. Le recueil précédent avait placé la barre relativement haut avec des nouvelles de qualité. Cette fois-ci, seulement quatre nouvelles sont au programme. Les nouvelles sont donc plus longues puisque chaque nouvelle fait presque la taille d’une petite histoire à l’image du roman Flesh of Cretacia, qui ne pèse pas plus de 120 pages. Un point intéressant donc, mais la qualité est elle toujours au rendez-vous ?

Et le Reflet se Brisa — Graham McNeill

Comme à l’occasion du recueil précédent, c’est Graham qui ouvre le bal, une habitude bonne à prendre tant l’auteur excelle dans la série de l’Hérésie. L’autre nom qu’aurait pu recevoir cette nouvelle est « Un Primarque comme vous ne l’avez jamais vu« . Cette première nouvelle tient lieu au sein de la 3ème Légion, celle des Emperor’s Children, dirigés par Fulgrim, le Phénicien. L’action se passe après le massacre du site d’atterrissage ayant eu lieu sur Istvaan V et où Fulgrim décapita son frère Primarque Ferrus Manus des Iron Hands.

Cette première nouvelle est vécue majoritairement depuis les pensées d’un personnage qui maintenant doit vous être bien familier, Lucius, bretteur d’exception mais quelque peu dérangé. L’action se déroule dans une sorte de huis clos, en effet nous restons tout au long de la nouvelle à l’intérieur du navire amiral des la 3ème Légion, le Pride of the Emperor. Vous aurez peut être le plaisir de retrouver d’autres personnages présents dans le roman Fulgrim, comme le machiavélique apothicaire Fabius, ou encore les officiers Julius Kaesoro, Marius Vairosean et le Seigneur-commandeur Eidolon. Au fil de votre lecture vous découvrirez que les Emperor’s Children cherche à garder l’organisation de la légion telle qu’elle était avant l’Hérésie.

Cependant, vous verrez que bien des choses ont changés, la présence de Slaanesh se faisant sentir de manière plus ostentatoire. Pour ne pas vous dévoiler l’intrigue, je vais peu parler du scénario. Ce qu’il faut retenir, c’est que nous retrouvons un Lucius en proie au doute, ce dernier ce révèle même relativement attachant. Ne vous attendez pas à de grands combats, il n’y en aura pas. Par contre, il y a deux scènes d’une violence rare, ces dernières étant de véritable merveilles à lire, surtout lorsqu’un Primarque y est impliqué. En bref, vous aurez le droit à votre lot de révélations sur la personne de Fulgrim. J’ai été littéralement envouté et guidé par l’auteur jusqu’au dénouement final, véritable libération.

Triomphe de Fer — Nick Kyme

L’auteur délaisse ici ses chers Salamanders, pour incarner la Xème Légion, celle du Puissant Ferrus Manus. Par rapport à la nouvelle précédente, nous faisons un bond dans le passé pour revenir avant la trahison d’Istvaan V et nous retrouver à l’époque de la grande croisade. Plus précisément l’action prend place parallèlement aux événements se déroulant dans Promethean Sun du même auteur. Les Iron Hands sont donc ici aux prises avec les Eldars sur une planète désertique. Ferrus est à la tête d’un regroupement de troupes comprenant sa Légion ainsi que celles de Vulkan, la XVIIIème (comme par hasard) et la Death Guard de Mortarion. Le Primarque se doit donc de montrer l’exemple pour garder la tête haute face à ses semblables.

Malgré ses talents de tacticien qui pourraient être l’égal de ceux de Roboute Guilliman si il était moins borné, Ferrus est stoppé dans sa progression par les troupes humaines accablées par la chaleur. Il doit donc choisir entre avancer seul avec sa légion de guerriers fortement robotisés et laisser le soutien lourd offert par la garde en arrière. Ses guerriers selon qui « la chair est faible » découvriront par le biais des machinations Eldars que la robotique qui fait leur force pourra également être leur faiblesse. Ferrus Manus quant à lui se retrouvera séparé de sa légion et confronté à une épreuve préparée par un prophète Eldar souhaitant changer la destinée du Primarque.

L’intrigue se découpe donc en deux parties, d’un côté vous suivrez le parcours initiatique de Ferrus vers sa destinée, de l’autre l’avancée de la campagne contre les Eldars aux côtés de l’écuyer et premier capitaine, Gabriel Santar ainsi que Bion Henricos, un sergent doté d’une compassion rare pour un Iron Hand.

Le Lion — Gav Thorpe

Peut être la nouvelle qui aura le moins de succès. Etant personnellement un grand fan des Dark Angels, j’en attends souvent beaucoup des écrits les concernant. Jusque là j’ai toujours était très déçu et pourtant cette nouvelle rehausse à mon goût un peu le niveau. Nous retrouvons donc la 1ère Légion là où nous l’avions laissé dans la nouvelle Des Armes Brutales d’Aaron Dembski-Bowden et présente dans le recueil l’Age des Ténèbres, les Dark Angels étant toujours embourbés dans une guerre sans fin avec les Night Lords de Curze.

Leur Primarque, Lion El’Jonson, énigmatique au possible, (considéré comme un hérétique par beaucoup de lecteur et comme un vrai badass par moi majoritairement) cherche un moyen d’en finir avec cette affrontement sans fin contre la 8ème Légion. C’est lorsque sa navigatrice capte un message rapportant un affrontement entre les Iron Hands, et un groupe de la Death Guard, mené par le premier capitaine Calas Typhon, que le Primarque voit un moyen de se sortir de l’impasse dans laquelle il se trouve. Il décide donc de rassembler une flotte conséquente puis d’aller à la rescousse d’une petite installation de recherche du Mechanicum sur Perditus. Quel artefact peut bien être présent sur cette planète pour que pas moins de trois légion se le dispute ?

A n’en pas douter, une technologie pouvant retourner le cours de la guerre. Vous le découvrirez en lisant cette nouvelle haletante qui combine batailles spatiales et premiers combats contre des démons du Warp. Au niveau de la Death Guard vous retrouverez un Typhus qui s’enfonce sur les chemins de la perdition. Concernant Lion El’Jonson, ce Primarque reste encore et toujours un véritable mystère quand à son allégeance et à ses véritables buts et motivations.

Le serpent en Dessous — Rob Sanders

La chose n’était pas aisée que de s’attaquer à une nouvelle concernant l’énigmatique XXème Légion. Après Dan Abnett dans Légion et Gav Thorpe dans Délivrance Perdue, Rob Sanders s’attaque avec succès à un très gros morceau du fluff actuel. Les intrigues concernant l’Alpha Legion étant tellement complexes, je ne peux quasiment rien dire sur cette nouvelle. Omégon, y tiendra un rôle important, cependant l’histoire relate un conflit ultra secret entre l’Alpha Legion et… l’Alpha Légion. J’en est déjà trop dit.

Bonne lecture pour cette nouvelle qui en terme de suspense, d’action, de rebondissement et de scénario, est la meilleure, et de loin. La XXème Légion conforte sa place de Légion parmi les plus intéressantes du fluff actuel, les récits la concernant sont jusque là une franche réussite.

Rob Sanders quant à lui confirme qu’il est un auteur sur lequel il faudra encore compter. Après son excellente nouvelle dans le recueil précédent (Cœur de Fer) et un premier roman bien accueilli (voir La Légion des Damnés), nous attendons avec impatience son premier roman dans la série l’Hérésie d’Horus, en espérant que les éditeurs puissent nous entendre.

Les plus

  • Un recueil qui reste dans la lignée du précédent, moins de nouvelles pour plus de qualité je dirais même.
  • Du fluff en veux-tu en voilà.
  • Pour la première fois, et comme le nom le laissait l’entendre, nous sommes au plus prêt des Primarques. Parfois même dans leurs pensées. Ce fait est rare, mais lorsque les auteurs se lâchent, quel plaisir.
  • Encore une fois carton plein pour Rob Sanders, Maestitia estimait dans l’Age des Ténèbres que sa nouvelle Cœur de Fer éclipsait toutes les autres. Ici c’est Le Serpent en Dessous qui s’octroie la part du Lion.

Les moins

  • Légère déception concernant le format premium du roman, sa taille fait un peu tâche dans ma collection. Malgré tout, il est vrai que cela procure un confort de lecture nettement supérieur.
  • Pour la nouvelle « Le Lion », soit on aime le personnage soit on l’aime pas, si l’on met de côté le perso, la nouvelle est bien écrite. « Haters gonna hate ».
4.5/5

Un recueil qui fait le lien avec de nombreux autres romans, du fluff à foison et quatre excellentes nouvelles. Que demande le peuple ? Encore plus !