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Critique de L'Ange Exterminatus par Priad

Publié le Samedi 30 novembre 2013

Maintenant dis-moi pourquoi tu es venu à ma rencontre et ce que tu souhaites de ma légion.
Fulgrim remua la tête et fixa son regard sur l’intérieur sombre du sanctuaire de Perturabo, avec ses colifichets, ses pièces d’art décolorées par le passé, et ses souvenirs d’un génie d’autrefois.
Ses sourcils se plissèrent en signe de désapprobation. ‹Non, pas ici,’ dit-il,  attrapant un plan dessiné par Perturabo lui-même, d’une pile de dessin architecturaux. C’était un magnifique théâtre  aux proportions immenses, avec de grandes colonnades et des escaliers à l’esthétique triomphale, une scène où les plus importants théâtres et opéras auraient pu être joués par milliers.
‘C’est une histoire qui doit être contée dans un lieu avec plus de, quel est le mot déjà ? D’émotion ! Oui,  plus d’émotion, ne crois tu pas ? Construis moi ce vaste théâtre pour La Fenice et je te dirai tout.’
‘Construire un théâtre entier pour une seule histoire?
‘Mais bien sûr,’ dit Fulgrim. ‘Avec tes capacités de création, cela ne devrait pas prendre plus d’un jour. Construit le pour moi, et je te parlerai de l’Ange Exterminatus.

Perturabo a toujours été un Primarque pour lequel j’ai une certaine empathie. Tout d’abord car les motivations qui l’on fait embrasser le Chaos sont biens différentes de ses frères, mais aussi parce que ses capacités ont souvent été sous-estimées et comparées à celles de Rogal Dorn. C’est donc avec un vif intérêt que je souhaitais voir avec quel talent Graham McNeill allait-nous en dresser le portrait. Force est de constater que l’auteur a fait un travail extraordinaire avec l’Ange Exterminatus, car en plus de nous faire découvrir le Primarque de la 4ème Légion, il nous fait aussi plonger dans l’esprit malade de Fulgrim. La préface de l’auteur dans le roman en VO confirme d’ailleurs que le livre se devait d’être initialement une suite spirituelle du roman Fulgrim, mais que plus l’auteur écrivait, plus il réalisait que  malgré son importance dans la narration, cela restait avant tout l’histoire de Perturabo.

Après les romans comme Fulgrim, Un Millier de Fils, ou encore Le Premier Hérétique,  ce 23ème tome de l’Hérésie d’Horus nous raconte comment le Primarque des Iron Warriors va embrasser la trahison et se ranger aux côtés des légions renégates. Au-delà de cette recherche de l’Ange Exterminatus, c’est en effet la mentalité de Perturabo qui intéressera, McNeill nous décrivant à merveille les raisons pour lesquelles il rejoindra les rangs d’Horus, mais sans cette poursuite de la perfection ou ce désire d’apporter une nouvelle vérité comme ses autres frères. La trahison ne fut en réalité qu’une issue pour lui, afin de fuir tout ce qu’il avait pu traverser auparavant et c’est ce point qui sera mis en lumière page après page, alors qu’il est accompagné de Fulgrim.

Le Primarque des Emperor’s Children sera en effet présent tout au long du roman, son esprit torturé et sa folie s’étant inéluctablement aggravés. Le livre ne se construira pas sur un parallèle entre Primarques mais plutôt sur leur coopération. Une coopération assez inattendu et qui nous offrira quelques scènes exceptionnelles et certains dialogues relativement tendus.

Le reste du roman sera soutenu par un groupe de Space Marines loyalistes ayant survécus au massacre d’Istvaan. Principalement composé d’Iron Hands, le groupe sera aussi accompagné d’un Raven Guard et d’un Salamander. La composition de cette équipe fût un véritable rafraichissement, trop habitué à suivre une légion par tome généralement.

Désireux de venger la mort de Ferrus Manus, ces survivants poursuivront Perturabo et Fulgrim jusque dans l’Oeil de la Terreur afin de les empêcher de poser la main sur cet artefact, l’Ange Exterminatus, qui pourrait changer l’issue de cette guerre radicalement.
Les Eldars feront aussi partie du roman, leur rôle limité ne les rendant pas moins intéressants pour autant.
C’est donc avec de nombreux personnages et seconds rôles, tous extrêmement vivants, que Graham McNeill a mis en forme cette histoire qui marquera à jamais Perturabo et sa légion.

Malheureusement il y aura quelques ombres au tableau car il arrive que le récit accuse une baisse de régime, les scènes de bataille n’étant pas une priorité. Le livre étant relativement long, il est difficile pour le lecteur de conserver le même intérêt que dans les premières pages, le premier quart du livre étant proche de la perfection à mes yeux. Pour le reste, McNeill fera de son mieux pour ranimer le lecteur lors de scènes d’action bien placées, comme celle ayant lieu dans l’espace. Durant le dernier quart du roman et à mesure que nos protagonistes se rapprocheront de l’artefact, le lecteur se verra plongé au cœur d’un spectacle dramatique avant que le rideau ne tombe.

Les plus

  • Une excellente narration qui vous porte d’un bout à l’autre du livre.
  • La tristesse de Perturabo transpirant des pages.
  • Un Fulgrim détestable et plus pervers que jamais.
  • Des seconds rôles de qualité et qui auront leur importance (Raven Guard, Eldars, …).
  • Une (fausse suite) au roman de Fulgrim.
  • Une fin clin d’œil.

Les moins

  • Un récit qui ralentit à certains moments et qui délaissera pas mal l’action au profit d’un meilleur fond.
4.5/5

L’Ange Exterminatus fait partie de ces tomes d’exceptions qui sans raconter une histoire complexe arrivent à nous faire vivre au travers de ses personnages et à nous endoctriner contre l’Empereur. Une réussite indéniable.

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