“Marius tourna son instrument vers la foule et libéra un accord de basse grondant. Les notes dissonantes passèrent sur une dizaine de mortels en une onde de choc qui leur creva les tympans ; les victimes de Marius s’effondrèrent, impuissantes, tandis que leurs os se brisaient et que leurs têtes éclataient sous la rafale de bruit.
— Mes Emperor’s Children, se délecta Fulgrim. Quelle douce musique ils arrivent à jouer.
Des éruptions de chair et de pierre jaillirent dans toute la Fenice, que Martius et les autres Astartes emplissaient de la mélodie de l’apocalypse.”
Fulgrim, Primarque des célèbres Emperor’s Children, le seul Chapitre honoré d’avoir le mot Empereur dans son nom. Fulgrim, grand ami du Maître de Guerre Horus et du Primarque des Iron Hands, Ferrus Manus ; mais plus que des amis,ce sont des frères. Dans ce tome nous assisterons à la déchéance d’un des fils adorés de l’Empereur qui n’est autre que celui de la perfection :
La perfection est atteinte, non quand il n’ a plus rien à ajouter, mais quand il n’y a plus rien à retirer.
Sa descente vers les forces du Chaos changera à jamais la face de sa Légion ainsi que sa propre âme. Voici la chute du Phénicien. Alors je ne vais pas passer par quatre chemins, ce tome là est, selon moi, le meilleur de la saga. Pourquoi ? Et bien pour commencer, l’histoire est tout bonnement géniale : la descente aux enfers d’une des plus prestigieuses Légions. Nous allons suivre de A à Z la déchéance de tout une fratrie jusqu’au point de non retour : l’Hérésie au sens le plus stricte du terme.
Nous retrouverons des personnages dont le charisme n’est plus à prouver, comme Saul Tarvitz, Eidolon et Lucius, le tout écrit d’une plume de maître par McNeill. Ce dernier mettra le lecteur au cœur de cette Légion et au plus profond de l’esprit tourmenté de son Primarque. Les rebondissements sont exquis et malsains, les personnages sombreront petit à petit dans l’obscène et l’intolérable grâce à une plume bluffante, autant du point de vue descriptif que narratif. L’action sera présente, les conspirations ainsi que la psychologie aussi; un véritable florilège de sujets abordés.
La fin de ce récit est épique, un affrontement sur Istvaan V, une lutte fratricide et le destin d’un Chapitre scellé à tout jamais dans le sang et le pacte obscure avec les Dieux du Warp.
Les plus
- La personnalité de Fulgrim décryptée et analysée, sa métamorphose et sa psychologie retranscrite avec brio.
- On retrouve des acteurs dont le poids n’est pas négligeable, et leurs évolutions au sein d’une Légion qui se transforme indubitablement.
- Un livre de plusieurs centaines de pages, de quoi lire.
- Presque 100 pages sur une dernière bataille monumentale qui clôt une épopée dantesque (l’emploi de superlatif est purement assumé).
Les moins
- Trop long ?
Une réussite totale pour McNeill, un tome qui ne décevra personne et dont le niveau sera difficile à égaler dans cette saga.