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Critique de Le Chasseur d’Âme par Drystan

Publié le Mardi 14 janvier 2014 | 3 corrections après publication

 — Je l’ai croisé ton Empereur. En de rares occasions, il y a longtemps, avant qu’il nous trahisse tous.
L’épée s’enfonça dans la poitrine de l’amiral avec une odieuse lenteur, pouce par pouce, la lame énergétique carbonisant l’uniforme blanc cassé de la Flotte Crythe là ou elle entrait en contact avec le tissu. La pointe de l’arme traversa le dos du mortel et s’enfonça dans le dossier du trône de commandement, créant un lien encore plus intime entre l’amiral et son vaisseau.
Les effets se firent immédiatement sentir. Les lumières du pont clignotèrent et le navire lui même grogna et roula dans les affres de l’agonie, comme une baleine blessée dans les eaux noires de Nostramo, l’esprit de la machine surchargé par le supplice de l’amiral. Talos retira sa lame d’un coup sec et du sang siffla sur la lame dorée vaporisée par la chaleur.
 — Et, dit le Night Lord, l’homme mourant, ce n’était pas un dieu. Peut être pas un homme – le space marine sourit –, mais en aucun cas un dieu.

Rares sont les romans axés sur les Spaces Marines du chaos, d’autant plus lorsqu’ils concernent la légion des Night Lords, relativement peu représentée que ce soit au  niveau des livres de  l’Hérésie d’Horus, où seul dans la nouvelle le Roi Sombre, le Night Haunter en personne tient une place prépondérante. Au niveau des romans, seul Night Lord de Simon Spurrier abordé ce sujet, à ce jour seul roman publié en français de cet auteur, et encore, c’était à l’époque de la Bibliothèque Interdite. D’autant plus que ce dernier livre n’était pas une merveille car on en apprenait peu sur la légion en elle même. C’est dire à quel point on accordait de la valeur aux Night Lords.

C’est donc avec beaucoup de curiosité et d’impatience que j’ai lu ce roman d’Aaron Dembski-Bowden, d’une part car j’aime énormément cette Légion, leur Primarque étant certes décédé mais d’une mort qu’il a souhaité, ce qui donne une certaine classe au personnage. D’autre part, bien que les Night Lords soient des renégats, du moins ce qui est dépeint d’eux dans l’index Astartes les concernant, c’est le fait que ces derniers ne se sont pas tournés vers le chaos et rechignent à faire appel aux démons dans leurs armées. Bien qu’ils soient en guerre contre l’Impérium, il reste donc des Space Marines et non pas des tueurs sanguinaires ou déviants affiliés à une des quatre divinités du chaos.

Honnêtement, j’ai été emballé par ce roman ! Très belle performance du prometteur ADB, déjà très bon dans Le Premier Hérétique, il ne fait que confirmer ici qu’il a le niveau pour égaler un auteur de la trempe de McNeill et peut être à l’avenir le patriarche Abnett.  Car il parvient à  extérioriser à travers son roman ce que je pensais de la légion des Night Lords, c’est à dire des tueurs certes psychopathes, mais ordonnés et  peu corrompus contrairement à de nombreuses autres légions renégates, à l’exception de l’Alpha Legion évidemment et quelques autres chapitres (et non pas légions). Il parvient même à faire le lien avec le précédent roman des Night Lords en parlant de Zso Sahaal qui en était le personnage principal.

Dans Le Chasseur d’Âme, nous plongeons au sein de la 10ème compagnie des Night Lords, dont le vaisseau se nomme le Covenant. Cette dernière très diminuée en effectif et ressources vient en aide à une coalition chaotique s’attaquant à un système impérial, et particulièrement Crythe, un monde où est stationné une Legio de Titans. Nous apprenons donc à connaître Talos, apothicaire et prophète de la 1ère griffe (escouade) composée également de Xarl, Cyrion et Uzas, c’est à dire à quel point les Night Lords sont en sous effectif et manque de matériel ainsi que de patrimoine génétique pour renouveler leurs pertes. C’est à travers les rêves et visions tourmentées de Talos que nous en apprendrons plus sur la lente dégénérescence de sa légion, ainsi que de très attendus passages ou nous aurons l’honneur de côtoyer à ses côté le Nigh Haunter de son vivant…

Nous plongerons dans la première partie du livre au sein de cette escouade à bord du vaisseau Night Lords, mais nous ferons également la connaissance de Septimus et Octavia respectivement les 7ème et 8ème esclaves de Talos.  Au programme, batailles spatiales à couper le souffle, intrigues politiques au sein de la légion, liens avec l’Hérésie d’Horus et surtout, nous en apprenons plus sur la mort du Night Haunter. La deuxième partie sera déjà plus guerrière et pose les jalons de ce qui semble être une excellente trilogie. Cependant je ne peux pas vous en dire plus sans spoiler….
Que ceux qui n’aiment pas tellement le chaos se rassurent, il y aura des impériaux mais également des légions de skitarii du Mechanicum dans ce roman, ainsi que des conflits inter-légions chaotiques.  Bref, un très bon début pour une trilogie qui s’annonce déjà comme un futur must have.

Les plus

  • Un apport fluffique important sur une légion qui jusque là n’était pas tant que ça mise en avant.
  • Un lien avec le travail effectué auparavant, des références à l’Hérésie d’Horus, l’auteur respecte une cohérence au niveau des époques en jonglant de l’une à l’autre fort habilement.
  • Des personnages peu nombreux mais très bien explorés, avec quelques guests très important qui ont leurs petites apparitions.
  • Un style fluide, pas de période creuse dans la lecture.
  • Un portrait plus vrai que nature d’une légion hérétique mais pas tant que ça, la finesse de l’auteur est une véritable bouffée d’oxygène.

Les moins

  • Peut être pas assez de combats, et encore je trouve que c’est déjà suffisant.
4.5/5

Le Chasseur d’Âme est un excellent roman, que l’on soit fan des Night Lords ou non. Très intéressant dans son écriture, il laisse augurer une suite plus que correcte. Aaron Dembski-Bowden n’a pas fini de nous surprendre !