Critique de La Foi & le Feu par Maestitia
Publié le Jeudi 23 mai 2013 | 3 corrections après publication« A morte perpetua, domine, libra nos » entonna Sœur Iona.
Puisses-tu seulement nous apporter la mort, puisses-tu n’en épargner aucun, puisses-tu n’en pardonner aucun.
Il vit scintiller l’éclat de l’éviscérator lorsqu’elle le leva au-dessus de lui, et il s’en suivit un torrent de douleurs lorsqu’elle trancha ses mains accrochées à sa toge. Le pilote trébucha et cria toute sa souffrance alors que les lames dentelées de la Repentia finissaient de déchirer son corps en morceaux indistincts.
Je n’ai pas attendu la sortie française de ce roman car je l’attendais vraiment avec impatience, c’est pourquoi cette critique est basée sur la version originale qu’est Faith and Fire. Je tiens à le préciser car ce détail n’est pas anodin.
Voici l’intrique de départ : la Céleste Miriya (même personnage principal que dans l’Audio Drama Red & Black) et son escouade doit escorter un redoutable psyker du nom de Torris Vaun, qui a été capturé par un autre groupe de l’Adepta Sororitas.
Grâce à ses pouvoirs hors du commun, le détenu va rapidement faire pencher la balance en sa faveur en manipulant l’esprit de l’équipage, lui permettant de s’enfuir à bord d’une navette afin de rejoindre le Monde de Neva, sa planète d’origine.
C’est sur ce déshonneur que Miriya et ses Sœurs entament la chasse au sorcier.
Le récit sera coupé en deux de façon très nette avec, d’un côté l’enquête et la poursuite de Vaun au travers de la cité de Neva, qui durera tout de même plus de 150 pages, et la seconde où le fugitif amènera les Sœurs sur un terrain bien plus dangereux que ne laissait suggérer la première partie.
Le début est assez laborieux je dois dire, et je n’exagérerai pas en disant que je me suis ennuyé durant les premières pages. Pourquoi ? Et bien parce que Swallow tente d’installer une atmosphère qui, pour ma part, n’a prise qu’à moitié. Le zèle des Sœurs de Batailles est bien présent, mais ces dernières, pour des Filles de l’Empereur, ont toutes les peines du monde à retrouver un sorcier qui joue à cache-cache… Aussi puissant soit-il.
En revanche, la psychologie des personnages et plus particulièrement celle de Torris Vaun, m’a beaucoup plu, car c’est un individu rempli de secrets. Je mets l’accent sur ce point car on a tendance, et moi le premier, à négliger le pourquoi le méchant est méchant. J’ai trouvé agréable que l’aspect psychologique soit approfondi à ce niveau-là.
D’un autre côté, les Sœurs ne sont pas en reste avec Miriya et Verity :
alors que la Chanoisesse est une véritable guerrière sans pitié, Vérity, elle, est une hospitalière, son credo étant de restaurer et soigner ce qui peut l’être.
C’est un peu cliché mais les dialogues entre ces deux-là m’ont paru efficaces et le duo remplit parfaitement son office.
La seconde partie du roman, là où les Sœurs de Batailles sortent leurs lance-flammes lourds et leurs éviscérators, est bien trop courte ! Pas assez de confrontations, et d’actions. On est loin des Astartes pour le coup !
Néanmoins, on finit par s’y habituer, car le récit ne tend pas vers un roman classique avec des Space Marines inépuisables, mais vers des femmes qui ont leurs propres forces comme leur dévotion sans limite envers l’Empereur-Dieu, ainsi qu’une volonté qui laisserait plus d’un Ultramarine sans voix.
La chasse se transforme alors en jeu de piste et donne un second intérêt au récit, car jusqu’ici il n’était question que d’une simple enquête.
Le rythme s’intensifie durant les derniers chapitres, et James Swallow libère enfin un cocktail d’action et de rebondissement. Trop tard diront certains, moi j’ai su y prendre plaisir.
La fin est captivante car elle donne lieu à une suite et si vous aimez les Sœurs, vous renouvellerez l’expérience.
Encore une fois, le diesel de Swallow met du temps à démarrer mais l’essentiel, c’est qu’il démarre.
Les plus
- Les Sœurs de Batailles dans une chasse au sorcier, what else ?
- Une mentalité différente de l’Inquisition et des Astartes, qui donne un peu d’originalité aux romans de la Black Library.
- Un dénouement qui tient le lecteur en haleine une fois passé les 200 premières pages passées.
- Une Miriya plongée dans la honte et le déshonneur qui fera un choix décisif et scellera son destin parmi l’Ordre de Notre Dame des Martyres.
Les moins
- Une atmosphère qui met trop de temps à s’installer et qui lasse, malgré quelques péripéties en première partie.
- Des Sœurs un peu molles et pas très futées en fin de compte.
L’intrigue de fin relève le niveau et les combats donnent envie mais restent rares.
Pour un premier tome sur l’Adepta Sororitas, beaucoup de promesses, nul doute que le prochain sera meilleur.