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Critique de La Garde des Glaces par Drystan

Publié le Jeudi 16 janvier 2014 | 3 corrections après publication

Elle venait juste de disparaître derrière un autre relief naturel : une silhouette couverte de fourrure grise avec une curieuse démarche traînante. Grayle passa rapidement en revue ses options. S’il s’agissait bien d’un mutant et qu’il était seul, Barreski et lui-même pouvaient s’en occuper. Pas besoin de réveiller les autres; et de toute façon, le temps qu’il les alerte, la créature aurait le temps de s’échapper, d’aller prévenir ses congénères. Mais si elle n’était pas seule ? Et si elle cherchait à l’attirer dans une embuscade ? Cela lui paraissait improbable. La créature se donnait trop de mal pour ne pas être repérée. Avec un geste d’avertissement à Barreski lui intimant de rester où il était, Grayle franchit le sommet de la butte et se lança sur les traces de la créature.

Par où commencer ? Je ne vous cache pas que j’ai pu me procurer ce roman que peu de temps avant sa critique. En effet, je n’avais pu l’acheter lors de sa sortie en 2010. Vu que ce roman a été édité par la Bibliothèque Interdite et que cette dernière a disparu, il n’a pas été facile de trouver un exemplaire tant de temps après sa sortie. Sachant que la Black Library n’a pour le moment pas l’intention d’en faire une réédition, j’ai enfilé mon costume d’archiviste pour vous ressortir une antiquité.

Après lecture du roman, je comprends pourquoi il n’a pas été de nouveau édité. Pourtant, sur le papier La Garde des Glaces semblait tenir toutes ces promesses. Commençons par l’auteur, Steve Lyons. Certes, il n’a pas beaucoup écrit pour la BL mais c’est un expert sur ce qui touche la Garde Impériale. Il a écrit à ce jour plusieurs romans et nouvelles sur les Gardes de la jungle de Catachan et sur la Death Korps de Krieg dont le roman critiqué par Maestitia il y a peu : Dead Men Walking. La  Garde des Glaces était donc son premier essai sur un autre régiment emblématique de la Garde Impériale, les troupes de Valhalla. A noter que c’est à ce jour le seul et unique roman sur ce régiment. Dommage car il y a pourtant de quoi faire avec leur historique.

Parlons désormais du livre en lui même et commençons par les bonnes choses. Car tout n’est pas à jeter dans ce roman. Un de ces mérites est de nous mettre tout de suite dans l’action. La première page nous accueille avec un titre de premier chapitre sous forme de compte à rebours avant la destruction de Cressida. Nous apprenons donc que la planète sur laquelle aura lieu l’action est condamnée et qu’il reste 48h. Ce compte à rebours sera récurent tout au long du roman et nous permettra de suivre l’avancé du commando ainsi que d’extrapoler ses chances de réussite. Première remarque, l’idée est très bien pensée, cependant au fur et à mesure de la lecture j’ai trouvé que l’indicateur temporel du scénario était trop court. Deux jours pour accomplir ce que le commando fait semble très court au vu de la distance parcourue, j’ai trouvé dommage le manque de réalisme de la mission à ce niveau, mais c’était un parti pris de l’auteur qui nous pond un roman relativement court (300 pages) à vous donc de peser le pour et le contre.

Les quinze premières pages nous présenterons tour à tour les dix membres qui composeront le commando. Vous aurez droit à tout, le spécialiste des armes lourdes, la brute, l’éclaireur, l’objecteur de conscience, la chanceuse, le super soldat, le chef dur à cuire, le sergent expérimenté, le mécano…  Bref des personnages hauts en couleurs avec beaucoup de possibilités de narration pour chacun. Ce qui nous amène à la seconde remarque. Pourquoi ? L’auteur ouvre de multiples portes au cours du romans, commençant à explorer certains traits des personnages, c’est un très bon point mais pourquoi ne pas aller plus loin ? L’impression que j’ai ressentie c’est qu’il reste trop vague, si on commence à explorer la psychologie d’un personnage mais qu’on s’arrête en plein milieu ça n’a aucun sens. J’ai trouvé son traitement trop léger, il y avait tellement à faire pourtant avec des personnages possédant autant de charisme, atouts et autres. Une des raisons encore une fois pourrait être le fait que le roman est très court.

Toujours au niveau des personnages, parlons des « méchants ». Je suis extrêmement déçu sur ce point là. Le rôle du grand méchant, le grand prêtre Mangellan, est un échec total, on nous en parle durant 150 pages puis lorsqu’il apparaît c’est pour avoir quelques miettes et même pas un grand final. Un personnage sous exploité en somme. Parlons des sous fifres maintenant. Malheureusement nous tombons encore une fois sur un auteur qui voit les troupes du chaos, renégats, mutants, Space Marines comme des faire valoir tout juste bon à se faire massacrer par des gardes impériaux. Oui, dix gardes impériaux mettent en échec plusieurs milliers de troupes du chaos. Niveau réalisme on repassera. Les hommes de Valhalla ne possèdent pas la discrétion des Fantômes pour lesquels c’est plausible de mener à bien  une mission d’infiltration. Et encore, les fantômes eux ils morflent dans les romans d’Abnett. La troisième remarque c’est que tout se déroule trop bien durant ce roman.

Ce qui nous amène au scénario. Une histoire basique au possible, phase 1 le recrutement et présentation du commando, phase 2 déroulement de la mission. Voilà pour le scénario, dix gardes impériaux ont pour mission de traverser la planète afin de retrouver un confesseur impérial, héros de guerre dont l’ecclesiarchie ne peut se passer. Le scénario recherche et extraction est sympa, l’action du roman a le mérite d’être fluide mais tout se passe trop facilement et trop vite. Bref, le principal soucis c’est que je n’y croyais pas, ça manque trop de réalisme. Les descriptions de l’auteur ne sont pas géniales et le roman est truffé de fautes de frappes et d’erreurs. Un des points forts de l’auteur est son respect à l’univers 40k et sa description de la mutation de Cressida et de ses habitants face à l’invasion du chaos est à hauteur de ce que j’avais ressenti à la lecture des romans de Gaunt, surtout lors des passages sur Géréon comme dans L’Armure du Mépris.

Mon ressenti est que l’auteur est très souvent tombé dans le cliché des films ou romans d’actions type blockbusters et qu’il a choisi la facilité. Ce roman aurait pu être réussi avec un peu plus de travail au niveau du scénario et de l’exploration des personnages. Mis à part ça, cela reste un bon roman d’action type récit d’aventure militaire dynamique et sans temps morts. L’auteur et le traducteur s’en sortent très bien au niveau des scènes d’action.

Les plus

  • Respect de l’univers 40k où les méchants se font exploser.
  • Scènes d’actions réussies ce qui n’est pas une mince affaire vu qu’il n’y a quasiment que ça tout au long du roman.
  • Personnages du commando hauts en couleurs.
  • Scénario sous forme d’un contre la montre.
  • Transformation d’un monde et de ses habitants sous le toucher du Chaos.

Les moins

  • Beaucoup de fautes qui ralentissent la lecture.
  • Scénario aussi discret qu’un Ork caché au milieu de gardes impériaux.
  • Personnages sous exploité.
  • Pas tant de fluff apporté sur le régiment de Valhalla.
2/5

Un roman dont la qualité principale est de se lire très rapidement. Véritable concentré d’action et de passages épiques, nous ne pourrons que regretter le manque de profondeur du scénario et des personnages. Copie à revoir Mr Lyons.