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Critique de Garde d'Honneur par Drystan

Publié le Dimanche 26 janvier 2014 | 3 corrections après publication

– Commissaire !
Beltayn, l’opérateur radio, arrivait fébrile par les portes du temple. Son bloc de transmission lui tombait de l’épaule et balançait au bout de sa bandoulière en heurtant l’extrémité des rangées de bancs.
– Commissaire !
– Que se passe-t-il, Beltayn ?
– Il faut que vous écoutiez ça, commissaire ! Quelque chose de pas net !
Pas net. La locution favorite de Beltayn, que celui-ci savait employer comme un chef d’œuvre de l’euphémisme. « Les orks ont envahi la ville et tué tout le monde, commissaire, quelque chose de pas net ! » « Ça a été franchement pas net depuis que les genestealers ont rappliqué, commissaire ! »
– Quoi donc ?
Beltayn jeta les écouteurs entre les mains de son commandant.
– Écoutez ça ! 

Après leurs hauts faits d’armes sur Verghast, le Colonel-Commissaire Gaunt et ses troupes sont envoyés sur Hagia. Cette mission est à double tranchant pour le régiment Tanith et en particulier pour son commandant et ce pour plusieurs raisons. D’une part Hagia est considéré comme un objectif prioritaire car c’est un monde saint, d’autant plus que ce serait le monde sur lequel Saint Sabbat serait née 6 millénaires plus tôt. Hagia abriterait donc le sanctuaire de la sainte où reposent ses restes sacrés. D’autre part, la Sainte Doctrinopole, capitale d’Hagia, est tombée entre les mains des Infardis, sbires du chaos qui ont envahi la planète. Le Général Lugo, confie le commandement de l’opération au Colonel-Commissaire Gaunt, qui aura la charge de coordonner les régiments affectés à la reconquête.

Le cadre est donc donné, cette aventure des fantômes aura une tonalité religieuse, et s’insère parfaitement dans son cycle (La Sainte) et dans l’environnement général (la croisade des Mondes de Sabbat). A ce moment précis, on se dit que Gaunt prend de l’ampleur, seulement, nous apprenons que ce dernier ne fait pas l’unanimité au sein de échelons supérieurs de la croisade, son régiment de nantis n’est pas aux goûts de tous. Et c’est lorsque le Général Lugo donne l’ordre aux régiments sur place d’accélérer la libération de la Sainte Doctrinopole que les troupes déclenchent alors à leurs insu un gigantesque phénomène psychique qui dévaste la moitié de la ville et l’ensemble des forces armées présentes.

Les événements prennent une tournure encore plus dramatique lorsque les astropathes d’Hagia comprennent  que l’anomalie Warp qui perdure sur la Doctrinopole agit comme un immense phare pour les forces du Chaos. De ce fait d’immenses forces ennemis sont attirées vers cet endroit saint, jusque-là relativement épargné par la souillure du Chaos.

Lugo annonce alors que Gaunt sera démis du commandement de son régiment, car incapable de remplir correctement à la fois le rôle de commissaire et de colonel. Néanmoins, par égards pour ses états de service, il  décide que ce dernier a le droit de finir honorablement sa carrière en organisant une expédition visant à récupérer les restes de Sainte Sabbat dans son Sanctuaire perdu dans les montagnes appelés « collines sacrées ». Le régiment se voit également imposer la présence du commissaire Hark, chargé de s’assurer que Gaunt remplit bien ses devoirs jusqu’à la fin de la mission et à terme de reprendre le commandement du Premier et Unique de Tanith.

C’est donc dans une atmosphère très tendue que le Premier et Unique s’élance vers un périlleux pèlerinage, vers le Sanctuaire. Au contact des civils, dont l’ayatani Zweil, les Taniths ouvriront leur esprit à la culture autochtone dont la vie, pour la plupart est vouée à l’adoration de la « Beati ».

Ce livre ouvre une nouvelle dimension à l’univers du Premier et Unique, il pose les bases solides de l’intrigue du Cycle « La Sainte ». La Croisade des Mondes de Sabbat suit son cours sous la direction du Maître de Guerre Maccaroth, les fantômes de Gaunt participent à des combats dans la périphérie de la poussée principale, mais une fois encore (de la même manière que dans le premier Tome de la série Premier et Unique ), les Soldats de Tanith auront un rôle prépondérant à jouer dans le déroulement de la Croisade.

Face à tant d’épreuves, les Fantômes ont besoin de croire à l’impossible, de croire aux miracles, d’avoir Foi… Au moment même où les personnages sont confrontés à une crise existentielle, à un besoin de réaffirmer leur identité, l’auteur les entraine dans l’aventure ultime, la découverte de leurs espoirs, afin de leur donner un nouvel élan, soutenu par la volonté de vivre, de vaincre, de croire.

Garde d’honneur est l’un des travaux dont Dan Abnett est le plus fier, comme il le dit lui même dans la préface, j’avoue qu’après une seconde lecture je comprends pourquoi.
Outre le fait d’attaquer un second cycle, ce roman nous rappelle que les fantômes sont un régiment à part, capable de résister à tout ce que ses ennemis pourront lui envoyer et que le lecteur va suivre ses aventures à leurs côtés jusqu’à la fin tant la lecture est immersive.

Les plus

  • Une superbe bataille de chars, grand moment que j’attendais depuis longtemps dans l’univers 40k.
  • Un aspect politique avec jeux de pouvoirs desquels Gaunt va devoir se dépêtrer.
  • Les derniers chapitres sont excellents, sous fond de combats en haute montagne avec un final surprenant.
  • Le scénario, pour une fois on ressent un lien entre ce livre et le précèdent, tout devient plus clair au fur et à mesure. L’accent est mis sur la croisade elle-même, ses raisons, ses motivations, et la symbolique sacrée qui l’accompagne à travers l’image de la sainte.

Les moins

  • Pour ceux qui n’apprécient guère qu’un aspect religieux s’immisce dans l’univers sombre du 41ème millénaire, passez votre chemin.
  • Titre légèrement moins violent que les précédents, mais ça n’enlève rien à la qualité du roman, seulement il est dur de lui trouver des points faibles.
5/5

Un très bon roman de science fiction militaire avec en plus un focus sur la croyance religieuse et le fait que même les durs à cuir ont besoin de croire en quelque chose qui les dépasse pour s’en sortir.