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Critique de La Marque de Calth par Priad

Publié le Dimanche 16 février 2014 | 7 corrections après publication

Encore maintenant, peu de mondes pouvaient égaler les industries de ces gens. Tous les habitants d’Ultramar travaillaient très dur, mais les gens de Calth étaient extrêmement fiers de leur réputation  de travailleurs les plus acharnés parmi les Cinq-Cents Mondes. Ses chantiers navals à la surface de la planète, et en orbite, ont construis plus de machine de guerre que n’importe quel autre monde forge dédié à cette industrie et aucun des  vaisseaux manufacturés sur Calth n’a jamais failli au combat.
Tout cela est terminé maintenant.
Le peuple de Calth endure, mais le monde pour lequel ils combattent n’existe plus.
Ventanus se souvient de ce qu’avait été Calth.
Ce monde mort aux paysages déchirés s’offrant devant lui était son nouveau visage.

Tome 25 de l’Hérésie d’Horus, Mark of Calth est aussi le 5ème recueil de nouvelles de la saga. Mais quelles nouveautés peut-on encore attendre d’un énième recueil ? Retraçons pour cela les différentes compilations éditées jusqu’ici. Ainsi, après un médiocre Chronique de l’Hérésie ayant sûrement pour but de tester son public, la Black Library avait décidé d’écouter ses lecteurs en publiant le très bon L’Age des Ténèbres. C’est quelques temps plus tard que nous avons eu la chance de poser nos mains sur Les Primarques, qui reste encore aujourd’hui un indispensable dans la saga, tout comme l’est Les Ombres de la Traitrise, le quatrième recueil de nouvelles réunissant quelques unes des meilleurs histoires courtes de l’Hérésie d’Horus sorties à ce jour. Il semblait donc assez difficile de renouveler le concept.

Pourtant, Mark of Calth arrive à point nommé, s’affichant comme la suite directe du tome 19, La Bataille de Calth. Offrant au lecteur un total de 8 nouvelles écrites par différents auteurs, ce recueil a attiré ma curiosité pour bien des raisons. Avant tout, l’idée me semblait pour le moins originale de proposer la suite d’un roman au travers d’un format « nouvelles ». Ensuite, car un recueil se veut souvent bien plus rythmé, car offrant des récits courts et percutants.

Pourtant, et même si certaines histoires sortent du lot, je ne peux cacher ma déception quant à ce que ce recueil pourra vraiment vous apporter. Il ne m’a d’ailleurs pas fallu longtemps pour le réaliser car la première nouvelle, plutôt bonne et centrée sur Erebus, est suivie par Calth That Was, écrite par Graham McNeill, la plus longue des nouvelles avoisinant la centaine de pages et ne s’enchaînant pas naturellement avec la précédente.

Afin de diversifier la lecture, les nouvelles seront tantôt centrées sur le Chaos, tantôt sur les Loyalistes. L’idée de base était bonne mais l’on se retrouve alors à jongler d’une manière assez superficielle entre tous ces protagonistes. Ainsi, alors que Guy Haley avait utilisé sa plume pour poser une ambiance sombre dans la première nouvelle, l’arrivée de celle de Graham McNeill fut selon moi assez inappropriée. Peu intéressante malgré certains passages héroïques, on y retrouve Ventanus tentant de survivre dans les sous-sols de Calth.

Là encore, suivre un personnage déjà rencontré dans La Bataille de Calth avait de quoi plaire sur le papier, mais la longueur de la nouvelle aura vite fait de vous décourager, l’histoire ayant pu être une réussite si elle avait été plus longue et développée, ou alors bien plus courte. L’idée de revoir un personnage déjà connu du lecteur sera d’ailleurs repris par Dan Abnett dans Unmarked, la dernière nouvelle du roman nous permettant de suivre la suite des aventures de Oll Persson, aussi connu sous le nom d’Ollanius Pius, ce personnage légendaire qui sacrifiera sa vie pour sauver celle de l’Empereur lors du siège de Terra.

Heureusement, il ne vous faudra pas attendre la nouvelle de clôture pour passer un bon moment, car Rob Sanders et Aaron Dembski-Bowden vous plongeront dans une sacré histoire de leur côté. Le premier vous fera suivre des Ultramarines à la poursuite de World Bearers dans les caves de Calth, une nouvelle psychologique et avec un bon suspense tout du long. Tandis que le second vous décrira tout le récit à travers les yeux d’un Word Bearer possédé. Cette nouvelle nommée The Underworld War (La Guerre Souterraine) démontre tout le talent d’ADB à décrire les paysages dévastés de Calth, nous racontant l’ascension de ce Gal Vorbak jusqu’à la surface. Le récit s’offrira le meilleur twist du recueil, faisant d’ailleurs peut être écho au roman Félon du même auteur.

En dernier lieu, il faudra aussi applaudir la performance de John French à nous conter l’histoire d’une lame sacrée, de sa conception jusqu’à ses différents propriétaires. Peu conventionnelle dans son style, Athame surprendra par son thème et son écriture, avant de laisser place à Dan Abnett, les deux nouvelles s’enchaînant très bien.

En réalité, on s’apercevra que l’inégalité est le maître mot de ce recueil puisque Graham McNeill, Anthony Reynolds et David Annandale passeront pour les mauvaises élèves avec leurs nouvelles peu inspirées. Ainsi, les histoires feront écho entre-elles avec plus ou moins de succès. Anthony Reynolds aura beau utiliser un personnage connu (Marduk) puisque présent dans sa trilogie des World Bearers, le lecteur sera difficilement transporté. Mark of Calth est donc un bon recueil puisque les nouvelles sont globalement intéressantes, mais le manque de diversité (Ultramarines/World Bearers) se fera sentir.

Ce roman m’a semblé n’être qu’une fausse suite à La Bataille de Calth, reprenant le contexte et certains personnages sans jamais atteindre tout le potentiel possible. Espérons que l’audio drama Honour to the Dead ne fasse pas la même erreur.

Les plus

  • Un retour à Calth, toujours décrite avec précision.
  • Plusieurs auteurs pour plusieurs styles.
  • Des noms, des visages connus, encrant les récits dans un contexte fort.
  • Des éclaircissements sur l’après Calth.
  • Des twists plus ou moins réussis, mais des twists tout de même.

Les moins

  • Une « demie-suite » à La Bataille de Calth.
  • Des World Bearers idiots.
  • Des nouvelles marquées par l’inégalité.
  • Un Graham McNeill qui a tenté de s’emparer de la part du lion.
3.5/5

La Marque de Calth est une bonne lecture qu’il nous faudra conseiller puisqu’elle dresse le portrait des événements suivant La Bataille de Calth. Pourtant, le roman pourra avoir un goût amer à certains moments à cause de différences de qualité entre les nouvelles.