Critique de Raptor par Priad
Publié le Samedi 27 juin 2015 | 3 révisions avant publication | 5 corrections après publicationL’audio drama Raptor nous avait été présenté succintement lors du Black Library Weekender 2014. Globalement attirant avec sa pochette, il nous faisait aussi la promesse de suivre ces Raven Guards aux gênes mutants et de poursuivre ainsi l’Hérésie sur un autre front. Néanmoins avec Gav Thorpe à l’écriture, rien n’est jamais acquis, surtout lorsque l’on parle du fomat de l’audio. Car gardons bien en mémoire qu’une mauvaise histoire peut être bien mise en scène et vice-versa.
Avec Honour to the Dead du même auteur, nous proposant de suivre des batailles de titans sur Calth, nous étions en présence d’un scénario moyen et d’une mise en scène plutôt bonne (si l’on faisait abstraction des acteurs qui surjouaient et de la répétition de certains sons). C’est l’instant où vous attendez que je vous dise que Raptor jouit d’une histoire originale et bénéfique pour la trame de la Raven Guard dans l’Hérésie, ainsi que d’un travail sonore lui rendant honneur, n’est-ce pas ? Malheureusement nous en sommes loin. Le scénario (que je vais me faire une joie de résumer pour vous) est d’une terrible simplicité tandis que le travail de son et d’ambiance est tellement basique que l’on se demanderait si l’audio n’a pas été fait à la va-vite.
Tout commence alors que l’on nous présente les héros que l’on va suivre. Une entrée en matière classique qui nous apprend aussi que nos raptors ont pour objectif de visiter un système. Mettez les spécificités de côté car Corax lui même n’a pas été beaucoup plus précis. C’est donc un objectif de mission assez vaseux qui va entrainer notre équipe dans la suite des évènements. Des évènements de mauvaises augures lorsqu’ils tomberont sur un vaisseau Space Wolf abandonné (Heimilh Astorias a coopéré avec Gav Thorpe ?) en plein milieu de l’espace. Cette découverte posera donc le mystère qui vous poussera à écouter la suite, et cela l’auteur l’a bien compris.
Au travers d’un prétexte emballé/pesé en ni une ni deux, la suite de l’audio se passera sur un satellite proche où nos Raptors se confronteront aux Fils d’Horus. Le manque de transition aura beau surprendre, c’est surtout la rencontre entre les Space Wolves et les Raptors qui donnera lieu à une séquence de briefing inattendue. Le genre de séquence qui répond à toutes vos questions mais qui devrait normalement mettre fin à l’audio puisqu’il n’y a plus rien à apprendre. Pourtant ce ne sera pas le cas et l’audio s’étendra encore sur une bonne quinzaine de minutes.
Je ne vous spoilerai pas l’histoire, encore qu’il n’y est vraiment pas grand chose à gâcher, mais je souhaitais vous souligner l’incohérence des Space Wolves dans toute cette trame. En premier lieu vous apprendrez qu’ils sont ici pour mourir, avant que l’on vous précise que les fils de Russ, aux gênes récessifs, devaient à la base protéger Corax. Seul bémol, ils ne l’ont jamais trouvé et ont donc décidé de modifier leur objectif de mission pour… trouver des armes dans cette base. C’est du n’importe quoi !
Et puis qui sont ces Primarques qui en tant de guerre donnent des objectifs de mission sans queue ni tête que personne n’arrive à remplir faute d’info ? Surement des clones ratés de Fabius Bile je vous le dis.
Mieux encore, le vaisseau Space Wolf abandonné en plein espace n’était qu’un leurre pour attirer les fils d’Horus et les combattre pour affaiblir les forces de l’ennemi. Donc toute cette histoire n’est qu’une vaste blague où les Raptors sont tombés dans un piège tendu pour l’ennemi. Imaginez maintenant la version papier d’un truc pareil. Clairement le récit aurait été d’un ennui pour lire ce plan stupide. Mais ce n’est pas tout car l’audio aurait pu être un meilleur divertissement avec un bon travail du côté audio.
Heavy Entertainment semble avoir standardisé son travail, rendant l’oeuvre très froide et sans personnalité. A part les dialogues, les bruits de bolter et le sons des pas dans le vaisseau épave, il n’y aura rien d’autre. Difficile d’y croire lorsque l’on voit le travail de qualité achevé avec Templar. On trouvera aussi quelques musiques peu inspirées pour dynamiser le tout mais il sera difficile pour l’oeuvre de décoller, surtout lorsque le studio apposera une musique épique sur une simple discussion sans enjeux. Peu de sons, pas de variété, aucune originalité, l’atmosphère sonore semblera n’être qu’un patchwork de précédents audios.
Le constat sera terrible et empirera encore avec la fin de l’audio. Pour des raisons évidentes je ne pourrais malheureusement pas m’étendre en détails sur cette fin mais on touchera le fond, croyez moi. Imaginer un combat Raptor VS wulfen et ça devrait vous mettre sur la voie… Délivrance Perdue reste à mes yeux l’un des meilleurs romans de l’Hérésie d’Horus et faisait à l’époque un pas en avant dans la série alors que l’histoire principale faisait encore du sur-place. Ravenlord avait aussi réussi le pari de poursuivre la trame de la Raven Guard en nous introduisant aux Raptors. Cet audio quant à lui ne semble apporter aucune pierre à l’édifice et sera sans le moindre intérêt.
Les plus
- Une histoire se concentrant sur les Raptors...
- Quelques références au fluff... et encore.
- Des acteurs très convainquants.
Les moins
- Une histoire se concentrant sur les Raptors... en théorie.
- Aucun nouveau son.
- Des Raptors qui n'acceptent pas la différence, s'te blague.
- Des Space Wolves qui pensent au suicide.
- Une ambiance sonore pauvre et répétitive.
- Des Primarques idiots.
- Un narrateur soporifique et sans intonation.
- Une scène d'action qui est mentionnée, mais qui n'a finalement jamais été mis en scène.
Raptor traite du sujet de manière très superficielle et l'on aurait pu facilement avoir la même histoire en inter-changeant la Raven Guard avec des Ultramarines. Ajoutez à cela Heavy Entertainment qui standardise son travail enlevant la plus petite once de personnalité à l’œuvre. Si vous aimez les fils de Corax et ceux de Russ, ne vous arrêtez pas dans ce vaisseau à l'abandon, et laissez le dériver dans le vide spatial.