Critique de Scorched Earth par Maestitia
Publié le Samedi 1 mars 2014 | 1 révision avant publication | 6 corrections après publicationJ'avais vraiment tout tenté pour ne pas espérer. Sur Istvaan, c'était un capricieux et cruel sentiment. Il s’immisçait dans le cœur, dans l'âme, se propageant dans le corps avec silence, mais le réchauffant avec vigueur tout de même. Mais rien de tout cela n'était vrai. Ce que l'optimiste ne réalise pas, c'est que l'espoir est un feu qui brûle à l'intérieur, réduisant l'esprit et la volonté en poussière. Inévitablement, l'espoir s'effacera pour ne laisser qu'une coquille vide.
Si Vulkan est mort comme Ferrus Manus, je jure que je ne tomberai pas dans le même déni que Sulnar. Je l'endurerai stoïquement, tout comme chaque fils de Nocturne. Notre enseignement est de toujours d'affronter l'adversité.
Mais s'il est vivant...
L'espoir s'embrasa et je compris alors que j'en étais son esclave.
Scorched earth où les terres brûlées d’Istvaan V, c’est avec un titre accrocheur et une sublime illustration que Nick Kyme nous offre cette nouvelle narrant un groupe de survivants du massacre d’Istvaan V.
Ra’stan et Usabius sont deux légionnaires de la XVIIIème qui ont trouvé refuge parmi d’autres dans les montagnes. Cachés aux alentours de la dépression d’Urgall, ils sont déterminés à mettre la main sur le moindre petit indice qui pourrait les mener à leur père.
C’est véritablement dans cet état d’esprit que le récit est narré. Ce Salamander du nom de Ra’stan transpirera tout le long du récit comme une parfaite image dramatico-epique de ce que peut ressembler un fils de Vulkan, alors qu’il a perdu son guide au moment où il en avait le plus besoin.
Ce type de personnage, qui est rendu attachant dès le départ, est encore accentué par une écriture à la première personne. Renforçant ainsi la connexion avec le lecteur, on est tout de suite plongé sur ce cailloux infesté de traîtres de première catégorie avec une chance infinitésimale de survivre aux prochaines 48h, tout en gardant un indestructible espoir que Vulkan est vivant.
C’est donc dans une atmosphère lourde et pessimiste que cette longue nouvelle nous embarque.
C’est une façon aussi très subtile de nous dévoiler à brûle-pourpoint les différentes conséquences mentales qui peuvent affecter un être tel que le Space Marine après un choc pareil.
Malgré cette ambiance pesante, c’est le dernier fil d’espoir qui sera le moteur de cette aventure et les amènera à retrouver le dropship de Vulkan.
Cette quête de la vérité et de l’espoir est vraiment agréable à suivre. Elle permet de voir jusqu’où peut aller la foi d’un légionnaire pour son Primaque et de constater à quel point c’est bien la mort qui met fin au devoir de tout légionnaire.
Certains flashback reviendront à la mémoire de Ras’stan de façon régulière nous narrant l’instant ‹T› où l’embuscade débuta. Ces passages, bien que brefs, nous replongeront dans une bataille épique.
Mais au-delà de tout ce que j’ai pu dire, il y a dans ce récit des idées ainsi que des évènements d’une grande pertinence. Bien que je ne désire pas tout vous révéler, je dois avouer qu’à la fin de votre lecture, vous aurez plusieurs scènes marquantes en tête tant l’œuvre est captivante. Attendez-vous à quelques rebondissements…
Voir la survie de Space Marines avec pour décor une planète apocalyptique qui n’est plus que cendres et poussières était pour Nick Kyme l’opportunité d’approfondir le fluff sur l’endurance physique et mentale d’un Astartes. Car survivant il y a toujours, mais dans quel état ? L’auteur décrit ces désolations aussi bien que celles de Calth, dans Censure.
Tous les personnages de ce petit roman gravitent autour de l’espoir. Certains l’ont définitivement abandonné, d’autre y croient de toute leur âme, pendant que quelques uns ne croient plus en rien. Sur ce point, je tire mon chapeau, car c’était exactement ce que je pensais du thème abordé.
Rassurez-vous, ces Space Marines rencontreront leurs ennemis en chemin, permettant de redonner de la vitesse et du souffle à cette quête.
J’ai personnellement ressenti une plume vraiment maîtrisée sur cette histoire, me rappelant que Nick Kyme est un auteur qui a toujours préféré écrire ce format.
Pour finir, je dirai que là où cette nouvelle brille par sa qualité elle le perd en intérêt pour la saga. En effet, Scorched Earth, n’apporte absolument rien sur l’évolution des Salamanders au cours de l’Hérésie d’Horus. Et c’est en ça qu’on apprécie sa qualité d’édition limitée (bien qu’elle sera tôt ou tard rééditée en hardback).
La nouvelle est réellement à lire, bien que dispensable.
Les plus
- Un contexte intéressant et captivant, les terres brûlées d'Istvaan V reste un décors de premier choix.
- Scénario et dialogues poignant, beaucoup de psychologie.
- Plein de bonnes petites idées qui rendent la lecture vraiment unique en son genre.
- Du Salamander stoic comme on l'aime.
Les moins
Excellente histoire, parfaitement maîtrisée sur bien des points. Bien que dispensable à la Saga de l'Hérésie d'Horus, c'est un must-read.