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Critique de Seule la Mort par Drystan

Publié le Lundi 20 janvier 2014 | 3 corrections après publication

Je comprends votre situation, Ibram. Pour être tout à fait franc, c‘est ce que je craignais.’ Gaunt ne répondit pas. Vous saviez que vous nous envoyiez à l’abattoir, Barthol. Pas vrai, fumier ? Les renseignements n’étaient ni erronés, ni périmés. Vous saviez.
‘Ibram ? Vous êtes encore en ligne ? Confirmez je vous prie ?’
‘Je suis là, Général. Quels sont vos ordres ? Avons nous l’autorisation de nous replier ?’ ‘Hum, négatif, Ibram. Je ne peux décemment pas laisser notre flanc-est sans défense.’ ‘Nous ne sommes qu’un minuscule régiment, Barthol…’
‘D’accord. Je vous envoie des renforts.’
‘Veuillez être plus précis ?’ 
‘Je ne peux pas. Ce canal n’est peut-être pas sûr et nous n’en avons déjà que trop dit. Restez en alerte. Considérez que votre mission a changé. Explorez toutes les possibilités offertes par Hinzerhaus et la géographie des environs pour harceler et ralentir nos adversaires.’
‘Vous voulez que nous les… occupions ?’
‘Du mieux possible. Je vous le demande comme une faveur personnelle, Ibram. Faites diversion. Ralentissez-les.

Il est important de noter que Seule la Mort est le 4ème et dernier tome du Cycle des Égarés. Cela explique en partie le changement auquel est soumis ce roman par rapport aux autres récits d’Abnett à propos de ses fantômes favoris.

Nous sentons d’ailleurs que l’auteur a frôlé la mort à cause de sa maladie se dernier retranscrivant avec perfection la noirceur qui a pu l’habiter lors de l’écriture de ses romans. Vous retrouverez donc cette impression de malaise tout au long du livre. Attendez-vous donc à quelques surprises dans ce roman… plus de mauvaises que bonnes vous l’aurez compris. Comparé aux deux autres cycles, celui des Égarés n’aura peut être pas été le plus violent physiquement mais il aura été dur psychologiquement, les fantômes en bavant plus que jamais. D’avantage encore dans ce tome qui clôture le cycle de fort belle manière. Pour en revenir à l’idée de guerre psychologique, elle est plus que présente dans Seule la Mort.

Passons au scénario qui malheureusement souffre d’être quelque peu basique. Abnett nous ayant habitué à beaucoup mieux il n’en reste pas moins assez intéressant. Le 1er et Unique se verront attribués par le Général Barthol, incompétent notoire, à la défense d’une forteresse nommé Hinzerhaus sur le monde en ruine de Jago. Monde dont presque toute la surface est recouverte d’une poussière tenace. L’importance stratégique d’Hinzerhaus sera donc double celle-ci étant une place forte inoccupé, mais surtout un lieu d’importance car coupant le passage à un éventuel assaut sur le gros de l’armée impériale. En parallèle à cette mission confiée aux Fantômes, la garde impériale sera déployée en nombre sur Jago pour une offensive majeure. Les Fantômes se verront donc attribués la mission de tenir coûte que coûte Hinzerhaus face à un ennemi largement supérieur en nombre.

Première remarque, je fus sidéré par la bêtise des commandants impériaux qui persistent à donner au régiment des missions qui ne conviennent pas de manière optimale à leur principale force, la discrétion et le camouflage. Se borner à les relayer à un rôle de simple troufion m’exaspéra, Gaunt ayant définitivement prouvé sa pureté en dépit de sa présence prolongée sur des mondes corrompus. Serait il possible que certaines personnes de la garde impériale veuillent voir Gaunt relevé de ses fonctions ? Une question qui trouvera peut être quelques éléments de réponses dans les prochains tomes.

Quoiqu’il en soit, les fantômes se plieront une fois de plus aux ordres. La première partie du roman retracera l’arrivée du régiment sur Jago ainsi que la première exploration de la forteresse-labyrinthe qu’est Hinzerhaus… Cette partie nous laissera le temps d’apprécier à nouveau le style d’Abnett parvenant à retranscrire la vie d’un régiment comme nul l’autre. Ce sera l’occasion de s’attarder sur de nombreux personnages secondaires, comme Dalin, Ban Daur, Varl.

Très rapidement cependant, l’installation du régiment dans la forteresse ne ressemblera pas à une colonie de vacances. Par exemple le climat d’anticipation concernant l’inévitable assaut que la forteresse subira fera naitre certaine tension alors que Gaunt ne cessera de demander de meilleurs ravitaillements. Le régiment dans son ensemble semblera à cran dès les premiers instants à l’intérieur de cette forteresse, l’atmosphère mettant mal à l’aise. Craquements, bruits et apparitions joueront un rôle non négligeable sur le moral du régiment. Ce ne sera pas un euphémisme que de dire que les fantômes semblent belle et bien être la proie d’autres fantômes. La forteresse semblera à la fois vide et remplie d’une sombre présence. Le moral du 1er et Unique en prendra un sacré coup.

Quel ennemi se cache au sein même de la forteresse ? Une question qui couvrira toute la première partie du roman. La suite s’accélèrera après nous avoir longtemps laissé au côté des fantômes dans l’insoutenable attente du combat. Le soulagement se lira sur les visages alors que l’ennemi se dévoilera enfin. Piégés dans une place forte regorgeant de pièges, le lecteur sera amené à voir cette forteresse comme un tombeau.

Epique et boucherie, les deux seuls mots qui me viennent en tête afin de décrire la bataille pour Hinzerhaus. Largement en sous nombre les fantômes opposeront une résistance mémorable face à un ennemi qu’ils connaissent finalement bien. Au fil de la lecture, l’auteur nous promènera et jouera avec notre perception de la réalité, entre fantômes d’aujourd’hui et d’hier. Le doute sera donc dans tous les esprits. La dernière partie du  livre proposera de nombreux éléments de réponse quand au pourquoi des nombreux phénomènes mystiques ayant lieu sur cette planète.

Seule la Mort est donc un très grand moment de lecture et une superbe manière de terminer ce cycle. Inutile de vous dire que le régiment n’en ressortira pas indemne. Dernier point concernant le personnage de Gaunt, ce roman le marquera comme jamais, modifiant irrémédiable sa manière de voir la guerre…

Les plus

  • Un siège mémorable qui nous rappelle les premières heures du régiment et Nécropolis. La mise en évidence de très nombreux personnages.
  • L’ambiance de maison hantée de la forteresse est particulièrement bien écrite.
  • Les indices à chaque début de chapitre sous la forme des notes des commissaires Ludd et Hark.
  • Dalin qui prend de plus en plus d’ampleur.
  • Les derniers chapitres et tout ce qu’il s’y passe.

Les moins

  • Un scénario peut être un peu faible.
  • Quelques raccourcis dans la narration un peu facile.
4/5

Un roman qui clôture dans le sang ce cycle à la fois poignant et violent, les fantômes souffrant comme jamais. La fin du roman laissera présager l’ouverture d’un cycle encore plus difficile pour notre équipe.