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Critique de Shadowsun par Maestitia

Publié le Mercredi 14 août 2013

Elle était prise sous le feu désormais. Un autre groupe de Sentinelle venait d’apparaître sur sa droite. Ils progressaient, enjambant les cadavres des siens. Shadowsun se retourna pour leur lancer un long regard, alors que leurs pieds métalliques ainsi que leurs canons circulaires ne faisaient rien d’autre que d’avancer  de manière inoffensive autour d’elle. Depuis l’arrière des barricades,  Kou’to et ses hommes, cessèrent le feu à travers la forêt. Dans une parfaite union, ils pivotèrent et reprirent un feu nourrit sur les Sentinelles qui se rapprochaient de leur Commandant. Mais les balles ricochèrent sur leur résistant blindage.
Shadowsun était indignée. Elle bondit dans les airs et atterrit sur le toit sans protections d’une Sentinelle. Sous ses sabots, le pilote leva les yeux vers elle, stupéfait et bouche bée. Elle ne se donna même pas la peine de le regarder dans les yeux alors qu’elle fit feu, sur ses genoux, de ses deux blasters. Le tir perça net la machine, du toit jusqu’au sol, la scindant littéralement en deux. Shadowsun, bondit et tourna dans les airs de nouveau, laissant une pile de débris étincelante et inerte dans son envol.

Voici un autre roman complet d’une centaine de pages, appartenant à la même série que Chains of Golgotha. Ce dernier  aura pour défi de nous faire aimer l’Empire Tau si ce n’est pas déjà le cas.
Avant d’entamer cette critique, sachez que les bons récits concernant les Tau sont aussi rares que l’humilité chez les Eldars. Ce roman étant sorti juste avant l’annonce du Codex V6, (Shadowsun étant un des personnages jouable à l’instar de Farsight ou Aun’shi) il ne semblait n’être qu’un argument marketing comme a pu l’être La Chute de Damnos pour le dernier Codex Necrons.
Allons donc voir ce que les Tau ont à nous offrir.

Ici pas d’Astartes ou d’Inquisition mais un Commandant de la Caste de  Feu de la lignée de Kiru, je dirais même plus UNE Commandante, dénommée Shadowsun. Et c’est là que réside la première touche d’originalité. Cette fière Chef d’armée sera propulsée sur il’Wolaho, en langage Tau ou bien Diepr-3 en langage Impériale.
Ce monde est une pure merveille, un véritable paradis dans notre galaxie, totalement vierge et pure, elle a suscité une larme de l’Empereur lui-même, du moins, c’est ce que racontent les légendes entourant la découverte de cette planète.
Dans la lutte pour cet Eden, deux factions s’affrontent, le Bien Suprême et la Garde Impériale.

L’intrigue débute par le crash du module de Shadowsun en terrain hostile avec très peu de soutien, les canons anti-aériens humains étant parvenus à massacrer les vaisseaux de l’Empire Tau, coupant toute retraite ou attaque d’envergure.
On suivra donc cette Chef atypique à l’âme de guerrière inébranlable, se frayer un chemin dans la jungle de Diepr-3, cherchant à infliger le plus de dégât à l’ennemi. C’est sans compter un élément qui viendra tout remettre en question pour notre héroïne : un ordre direct de l’Empire lui ordonnant de rentrer sur T’au afin de sauvegarder son nom ainsi que son héritage qui est l’un des plus remarquable de sa race. Elle devra donc laisser les armes pour procréer sa lignée.
Voici le second point original de l’histoire  car la guerrière devra faire un choix entre rester un soldat ou devenir mère, sauvegardant de puissants gènes légués par ses ancêtres afin d’assurer une certaine prospérité au Bien Suprême.

Cela peut paraître mince ou ridicule pour certains, mais j’ai personnellement de suite accroché à cette histoire. Par ailleurs, la plume de Campbell est géniale, et ce sur trois plans. Premièrement elle est fluide, aisée à lire. Ensuite, elle est dynamique, alternant dialogues, action et réflexion. Pour finir, elle aborde des sujets inédits, et prendre un tel risque surtout lorsqu’on travaille pour la Black Library, mérite qu’il soit noté.
J’ai apprécié la mentalité Tau tellement plus humaine et optimiste que celle de l’homme. Cet utopisme, candide à certains moment, génèrent quelque chose de nouveau chez le lecteur habitué à lire du Space Marine endoctriné ou du Démon totalement fou. C’est une touche de tendresse dans un monde de brute, mais ne me faite pas dire ce que je n’ai pas écris : ici tendresse ne rime pas avec faiblesse, bien au contraire.

J’ai su me délecter de ce personnage au courage exemplaire. J’ai adoré lire comment cette race compensait leurs faibles constitutions anatomique par une sagesse, une détermination et une humilité remarquable.

Shadowsun devra donc trouver un moyen de quitter ce petit paradis qui subit chaque jour une nouvelle cicatrice laissée par la guerre. On verra même du paysage et des autochtones ! Oui, un peu de xenos non répertoriés ça fait travailler l’imagination et ça, j’aime !
Tout le récit est écrit sous un léger et agréable nuage fluffique, qui s’intègre parfaitement à notre aventure sans se moquer de nous en nous lançant au visage du vocabulaire/bestiaire liés au nouveau Codex. Le tout bien séquencé avec un début, un milieu et une fin. Assez classique certes, mais maîtrisé.

Les plus

  • Un bon récit sur les Tau, enfin !
  • Scenario original jusqu’à la fin.
  • Une héroïne : un point de vue nouveau (différent des Sœurs de bataille).
  • Du fluff, de l’action, de bons dialogues et un décor appréciable.

Les moins

  • Aucun chapitre.
  • Un point de vue nouveau.
  • Pas de traduction prévue pour le moment.
4.5/5

Facile de mettre une note pareille pour seulement 100 pages me direz-vous ? Et bien lisez-le et on en discutera. Ce récit est excellent. Il est maîtrisé d’un bout à l’autre par un nouvel auteur que je surveillerai de près. Un roman qui n’engage à rien et qui vaut le coup.