Critique de Stratagem par Priad
Publié le Samedi 10 janvier 2015 | 4 révisions avant publication | 2 corrections après publicationNick Kyme est loin d’être mon auteur favori, surtout depuis la déception de Vulkan est Vivant et c’est pour cela que chaque nouvelle participation de sa part à l’Hérésie d’Horus me surprend. Sa nouvelle sur Fulgrim et Ferrus Manus dans Death and Defiance était loin de m’avoir convaincu malgré quelques idées qu’ADB a d’ailleurs depuis inclus dans La Griffe d’Horus d’une bien meilleure manière selon moi. C’est avec beaucoup de recul que j’écoutais cet audio drama d’une vingtaine de minutes, se présentant comme une suite à la trame de Aeonid Thiel.
Pour les retardataires, nous suivions déjà ce Space Marine dans La Bataille de Calth avant de le retrouver de nouveau dans l’audio drama de Nick Kyme, Censure. Il devait alors survivre à la surface de Calth en binôme avec un soldat. L’approche avait été intéressante à l’époque et la fin nous emmenait directement sur Macragge où ce personnage serait de nouveau aperçu dans le très bon Imperium Secundus de Dan Abnett. Nick avait donc rendu honneur à ce personnage jusque là et je reprenais peu à peu confiance en lui à l’écoute de Strategem, nous expliquant son rôle sur Macragge pendant la mise en place du second empire.
L’histoire ira même plus loin et se présentera comme un dialogue entre notre héros Thiel et Roboute Guilliman. Les échanges seront relativement superficiels au début, comme Thiel ne saura pas vraiment pour quelle raison il a été appelé. En ces temps d’Hérésie, être convié à un entretien avec son Primarque est plutôt surprenant. Roboute commencera à énumérer ses faits de guerre sur un ton accusateur avant de confirmer ses pensées : Thiel est un véritable héros de l’Imperium qui a su renouveler la stratégie des Ultramarines pour gagner des batailles, une initiative plutôt bien acceptée alors que Roboute se met à l’écriture du codex astartes que nous connaissons tous. Mettre à mal les doctrines Ultramarines a surtout permis de mettre en exergue les faiblesses de leur système.
Roboute aura une véritable admiration pour Thiel et son courage d’aller à l’encontre des règles de la légion. Une école de pensée différente n’est peut être pas si mal après tout si elle a permis la résolution de conflit. Nous nous retrouverons donc pour une fois devant un produit tout à fait honnête et sans fioriture qui se concentrera davantage sur le fond que sur la forme. Étonnant de la part de la Black Library.
Parlons-en de la forme car l’audio drama ne m’aura pas passionné dès les premières minutes. En plus d’un cruel manque de bruitage, les musiques se feront très discrètes tout du long, ne donnant à l’auditeur qu’un seul choix, écouter les dialogues. Pourtant il faudra bien reconnaitre que le narrateur aura fait un gros travail avec Stratagem tant ses interventions dynamiseront l’audio sans lesquelles l’histoire aurait été soporifique. Un radio play n’aurait pas été convaincant, ni même une nouvelle dans le cas présent et c’est bien l’audio drama qui semble être l’unique format capable de retranscrire ce que Nick Kyme avait à nous dire.
Nous retrouverons aussi au rayon des points faibles les voix des acteurs, peu fidèles à des personnages comme le Primarque des Ultramarines. Il me semble d’ailleurs que la voix de Thiel ne sera pas la même que celle de Censure, ou alors elles ne sonnaient vraiment pas de la même façon
Finalement Nick Kyme renouvelera les erreurs du passé comme des Ultramarines un peu trop émotifs, ou encore un narrateur trop présent qui s’enfonce dans de longue tirade descriptive, malgré le très bon travail de chacun pour rendre les scènes vivantes. Néanmoins je reconnais que cet audio drama aura su me captiver très facilement sans même en faire des tonnes, poursuivant la side story de Thiel et ajoutant encore une pierre de plus à l’arc d’Imperium Secundus.
Les plus
- Un éclaircissement sur le rôle de Thiel pendant Imperium Secundus.
- Une suite à Censure.
- Des dialogues très prenants.
- Les doctrines Ultramarines, le codex, du fluff sur les Schtroumpfs.
Les moins
- Le manque de charisme dans la voix de Roboute.
- Un Thiel un peu à la ramasse dans le rôle du fils élu.
- Un narrateur qui n'en finira pas de parler au début de l'audio.
- Des personnages sonnant un peu trop humain par moment avec trop d'émotions dans la voix.
Stratagem poursuit l'histoire de Thiel de manière intelligente en y ajoutant en plus une base fluff, s'ancrant parfaitement dans l'arc d'Imperium Secundus avec cette histoire ayant vraiment sa place.