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Critique de Le Traitre par Drystan

Publié le Samedi 25 janvier 2014 | 3 corrections après publication

Mkoll s’arrêta de courir. Brostin lui sourit.
– C’est bon, sergent. Je prends le relais, à partir de là. C’est mon truc à moi.
– Mais…
– Sérieusement tirez-vous. Vous et Ven. Et tout de suite, vous m’avez compris ?
En tirant les dernières décharges de leurs cellules, Mkoll et MkVenner se jetèrent hors de la route, dans l’herbe grasse à côté du moulin. L’odeur  de prométhéum dans l’air était devenue intolérable. Les soldats des troupes d’occupation qui se rapprochaient des deux côtés s’arrêtèrent sur place quand leurs bottes pataugèrent dans le lac de carburant liquide qui s’élargissait et débordait de la chaussée. Immédiatement,  ils s’arrêtèrent de tirer et commencèrent à reculer. Ils le virent tous. Un grand homme velu, large d’épaules, debout près de la citerne avec le tuyau ouvert dans une main et le cigalho dans l’autre. Il luisait des pieds à la tête, comme s’il s’était lui aussi aspergé de carburant.
– Allez dit Brostin en souriant. C’est l’heure de faire cuire.
Il prit une dernière longue bouffée, exhala dans un soupir, puis jeta le mégot d’une pichenette. Le cigalho pirouetta en l’air. Et deux cent mètres de chaussée disparurent dans un mur de feu.

J’ai ressenti l’entame du cycle des Egarés comme un profond changement dans l’écriture de Dan Abnett. Dès ce tome l’atmosphère gravitant autour des fantômes devient plus sombre et désespérée. Auparavant il existait toujours un espoir de survie pour le 1er et Unique qui faisant fi de tout ce que le grand ennemi pouvait envoyer, et parvenait toujours à s’en sortir. Et bien, dès le premier roman de ce nouveau cycle, nous ressentons que la chance où la bonne étoile qui jusque là permettait au régiment de subsister s’est envolée.

C’est donc avec un sentiment de fin imminente que débute ce roman. Tout d’abord, et il est nécessaire de le souligner, Dan Abnett nous propose à cette occasion un point de vue totalement différent de ce à quoi il nous avait habitué.

En effet, le roman n’est pas centré sur le régiment en tant qu’entité mais seulement sur un commando de fantômes mais également le personnage du Traître. Les seuls fantômes présents de ce tome sont uniquement ceux composant le commando ayant pour mission d’assassiner l’officier de la garde impériale tombé aux mains de l’ennemi. Cette mission va donc demander une discrétion inouïe à laquelle le 1er et Unique est coutumière. Seulement cela ne s’avérera pas si simple car la planète où a lieu cette mission est tombée aux mains d’Anakanawar Sek l’un des Magister et lieutenant des forces du Chaos.

Le contingent réduit de fantômes sera donc livré à lui même avec pour seule et unique assistance quelques cellules de résistances composées des derniers autochtones n’ayant pas complétement sombraient dans la folie. Car Le traitre, en outre d’être très bien écrit propose une vision jusque là très peu exploitée dans l’univers de Warhammer 40 000, à savoir ce qu’il advient d’une planète impériale après sa capture et sa soumission au Grand Ennemi. Ma foi le tableau qui en est dépeint par Abnett est terrifiant, au cours de la lecture vous serez amenés à rencontrer les Glyphs et bien pire encore. Mais surtout c’est la transformation totale de la planète, que ce soit sa faune ou bien ses habitants ainsi que leur sort, qui ajoute une touche de dramatisme et de noirceur fort bien sentie dans ce tome.

Les passages centrés sur le Traître et sa captivité sont très instructifs car pour la première fois dans les aventures des fantômes nous rentrons dans le quotidien des hérétiques. Le fait de les approcher de plus près est une expérience dont le lecteur ressort à mon sens grandit. L’ennemi qui est présenté n’est peut être pas si sauvage et fou que ce que l’on pouvait penser jusque là, cet état de fait le rend d’autant plus dangereux.

Bien que la première partie du roman débute de manière relativement lente, dans une ambiance de suspicion avec la mise en relation entre le commando des fantômes et la résistance locale, l’action rattrape rapidement nos protagonistes. S’ensuit alors une course poursuite haletante pour échapper aux monstruosités que les hérétiques ont lâchées à leurs trousses. Cependant c’est dans la deuxième partie que tout s’accélère laissant très peu de temps au lecteur pour reprendre son souffle et ce pour notre plus grand bonheur.

Ainsi, bien que le scénario semble à première vue banal, à savoir une simple mission d’assassinat, la maîtrise de l’auteur fait que le choix des différents points de vue et protagoniste ainsi que le tableau général qui ressort du roman, le rendent indispensable.

Les plus

  • L’action centrée sur un petit groupe de personnages, qui permet d’explorer en profondeur leurs facettes et d’appréhender leur psychologie.
  • L’apport fluffique avec notamment la vie quotidienne de l’ennemi en dehors des champs de bataille.
  • La fin du roman qui est relativement inattendue.
  • L’apparition d’un nouveau personnage qui aura sa place dans la suite des aventures des fantômes.
  • L’absence de passages creux, l’action n’est jamais loin et chaque partie est importante.
  • Tout est dans le détail et Abnett parvient à merveille à nous immerger dans l’atmosphère d’insécurité omniprésente de ce roman.

Les moins

  • Encore une fois rien à dire sur l’œuvre du maître tant ce roman est immersif.
4.5/5

Les fantômes continuent leurs aventures en sachant se renouveler. Encore une fois Dan Abnett parvient à nous surprendre et lance son nouveau cycle sur les chapeaux de roue. Le tour de force est d’autant plus respectable qu’aucun affrontement à grande échelle n’est à déplorer. Ici, aucun combat glorieux, juste de la survie pour cette poignée de Fantômes et leurs alliés. Le jury adore et attend impatiemment la suite.