Critique de L'Ange de Feu par Priad
Publié le Dimanche 26 mai 2013 | 3 corrections après publication— Ils ne sont pas si différents, dit-il. En réalité je pouvais voir qu’il était encore en train de penser au Space Marine. Je pense que ce qu’il avait réalisé ce jour là l’avait littéralement choqué. Toute sa vie il avait idéalisé les Space marines. Il y avait des jours où il avait pensé pouvoir devenir l’un d’entre-eux.
— Tu veux toujours devenir un Space Marine ? je lui demandais. Il regarda le nuage de poussière qui s’élevait au loin pendant un certain moment, avant de se tourner vers moi.
— Oh ouais, s’écria t’il. Passe le message au Seigneur Commandeur Macharius pour moi.
Je le ferai quand je le verrai, lui répondis-je.
Ce jour là, je pensais que cela n’était qu’une blague.
Personnage emblématique de l’univers de Warhammer 40K, de qui l’on dit avoir rallié un millier de mondes au travers de sa croisade, Macharius est le genre de héros que l’on aimerait voir au centre d’un livre, voir d’une série dédiée à son auguste personne. Cela tombe bien car cette trilogie, appelée très sobrement La Croisade Macharienne, a été remise entre les mains de William King, déjà connu pour tous fans de Space Wolf et de Ragnar Crinière Noir. L’Ange de Feu est donc le premier tome, sensé nous plonger sur le Monde de Karsk, dans la cité D’Irongrad où notre héros devra faire face à ces étranges cultistes capables de manipuler le feu. Notre héros ?
Serait-il possible qu’une trilogie dédiée à la croisade de Macharius n’accueille pas ce dernier comme personnage principal ? En effet, L’Ange de Feu c’est un peu cela ? Pourquoi un peu, la réponse dans cette critique.
Comme à chaque fois qu’un livre aborde un personnage connu de Warhammer 40K, le lecteur se voit empli d’attentes. Macharius ne fait donc pas exception. Mais alors que Chains of Golgotha nous faisait vivre les aventures de Sieur Yarrick à travers ses propres yeux, il faudra ici se contenter de quelque chose de beaucoup plus léger. Le livre ne se vit donc pas dans la peau de Macharius mais bien dans celle d’un soldat de la garde impériale qui se retrouvera contre toute attente à combattre aux côtés d’un homme dont le charisme n’est plus à prouver. Macharius n’aura ouvert la bouche qu’une seule fois après le premier tiers du livre (compter une centaine de page), tandis qu’il deviendra d’avantage présent dans la seconde moitié. Une présence que beaucoup pourront ressentir comme une frustration. Je ne m’évertuerai donc pas à aborder le fait que Macharius soit plutôt absent de son propre roman, le jugement étant laissé à chacun d’entre vous. Certains crieront à la tromperie tandis que d’autre pourront apprécier cette prise de risque, nous contant les actes d’un homme extraordinaire aux travers d’un homme ordinaire. Pour ma part le risque n’a pas été payant puisque l’utilisation de ce procédé a été (trop) peu exploitée.
La véritable force du roman est en réalité les vrais personnages que l’on accompagne, Léo, Ivan et Anton, soldats de la garde impériale initialement en charge d’un baneblade. Les scènes réunissant cette équipe sont légions et si vous aimez d’avantage les discussions entre soldats plutôt que l’action, alors le roman est fait pour vous. Les dialogues hors scènes de batailles prennent une certaine ampleur dans le livre, mettant l’accent sur les relations entre tous ces protagonistes. Nul doute que les habitués de la saga des Fantômes de Gaunt sauront de quoi l’on parle, mais Dan Abnett a cependant bien plus de talent pour donner vie à ses personnages qui, initialement, sont des hommes comme les autres. Donner du caractère à des personnages qui n’ont rien d’exceptionnels n’est pas chose aisée, et même si je considère ce premier tome comme un début correcte, on est loin d’être emballé à chaque moment du livre. Le style de William King s’est lu de mon côté avec un certain désintérêt, espérant encore traverser ces pages où l’auteur réussissait à capter avec succès mon attention. Le roman n’accueille donc pas de nombreuses scènes marquantes, mais lorsqu’il y arrive c’est avec plaisir que nous les lisons. Le roman est donc assez inégal dans son ensemble, la première moitié du livre ayant été traversée avec plaisir tandis que la suite n’accueillait quasi plus de surprises et se contentait de réutiliser les mécanismes de départ. La fin quant elle est loin de m’avoir fait décollé, le combat contre L’Ange de Feu n’étant (et de loin) même pas le passage le plus passionnant du livre ; qui restera selon moi le moment où notre héros Léo, accompagné de son équipe va tenter de faire sortir indemne un Macharius blessé, d’un hôpital attaqué par les cultistes de l’Ange de Feu.
Vous l’aurez deviné, si vous espérez voir du Macharius en pleine action et plonger au cœur de sa croisade, la déception vous accablera, le livre ne nous offrant quasi rien à se mettre sous la dent en terme de background. Néanmoins si vos attentes ne concernent qu’un roman mettant au centre de l’histoire des gardes impériaux liés par les difficultés de la guerre, sur fond de croisade Macharienne, alors ce roman s’adresse à vous. Considérant que ceci est le premier tome, Macharius devrait avoir un plus grand rôle à jouer dans les prochains romans ; ou du moins espérons le.
Ce premier tome n’est, selon moi, ni franchement une réussite, ni franchement un échec, les choix effectués par William King étant parfois payant, parfois peu convainquant. Reste que le fan inconditionnel de Macharius sera déçu tandis que le lecteur lambda pourra trouver bien mieux. On finit par se demander à qui s’adresse vraiment ce roman
Les plus
- L’utilisation d’un point de vue inattendue.
- Un roman sur la garde impérial qui feat des Space Marines.
- Des personnages principaux attachants.
- Quelques bons moments de lecture.
Les moins
- Un Macharius peu prolixe et absent d’une bonne partie du livre.
- Un style d’écriture sans pêche à cause de sa qualité inégale.
- Peu de personnages dans l’ensemble.
- Des scènes d’action assez répétitives.
Ce premier tome est donc une petite déception. Non fans de Macharius ne vous arrêtez surtout pas, le catalogue de la BL offrant bien mieux. Inconditionnels de notre Commandant, à vous de faire votre choix.