Critique de Bellathonis and the Shadow King par Maestitia
Publié le Samedi 5 juillet 2014 | 7 révisions avant publication | 2 corrections après publicationLes coteries gardaient leurs territoires selon leurs crédos respectifs : pour se promener dans les fosses détenues par les Prophètes de la Chair, il fallait risquer la mutilation par le plus brutal des grotesques et la plus vicieuse des goules. Afin de pénétrer la bordure extérieure du royaume de l’Hex, ce serait un châtiment rapide apporté par des éléments pathogènes mutants suffisamment puissants et volatils pour qu’ils ne durent que quelques secondes en dehors des enceintes de la coterie. Concernant la Descente Noire, elle se protégeait grâce à un labyrinthe en éternel mouvement, rempli de pièges à la complexité et à la variété diabolique.
Chaque coterie avait ses propres secrets afin de permettre l’accès à ses membres. L’Hex donnait des instructions précises sur les modifications corporelles nécessaires pour survivre à leurs microscopiques amis. Les Prophètes de la Chair quant à eux, usaient de phrases codées afin de d’immobiliser temporairement leurs golems destructeurs. Pour ce qui est de la Descente Noire, les secrets de la coterie venaient sous la forme de directions mnémotechniques indispensables permettant de passer sans égratignure à travers leurs labyrinthes tortueux afin d’atteindre des interstices prédéfinis en des lieux particuliers.
La progression, ou plus spécifiquement la descente, à travers les différents grades intégrait au fur et à mesure plus d’instructions pour naviguer plus profondément tout en donnant accès à des passages inaccessibles à tout individu étranger à la Descente Noire.
Dans cette nouvelle d’Andy Chambers, l’auteur nous narre comment le Tourmenteur Bellathonis (personnage angulaire de la trilogie) se retrouve chargé d’une mission par son Archon, Malixian, dit le fou.
Pour ceux n’ayant pas encore attaqué cette excellente saga, sachez que Malixian a une très étrange lubie. En effet, cet Archon se passionne de manière extravagante aux volatiles en tous genre ; et lorsque je dis en tous genre, je pèse mes mots. Ce n’est pas hasard qu’il hérita du surnom de «fou». Ce seigneur possède les plus grandes volières de Commorragh et détient la variété la plus faramineuse de créatures se rapprochant de près, ou de loin, à des oiseaux. Inutile de vous dire que les Fléaux font partie de ses troupes favorites.
Malixian désire constamment agrandir sa collection et il a récemment entendu parler d’un oiseau très particulier qu’il désire posséder dès maintenant.
Ladite créature se trouve être farouchement gardée par la coterie de la Descente Noire, ces mêmes individus pour lesquels Bellathonis a travaillé dans le passé. Il est vrai qu’à vouloir faire bande à part, on finit par vite se retrouver tout seul à Commorragh.
Bellathonis devra donc pénétrer dans le labyrinthe infesté de pièges de la coterie en espérant que les quelques accès dont il a déjà connaissance lui suffiront. Mais c’est sans compter la fourberie et la malice du Tourmenteur qui à (mal) préparer son plan…
Difficile de vous dire que ce récit vous éclairera quant à la saga ou la Disjonction. En revanche, elle a vraiment su me faire rire grâce à ses dernières lignes.
Ici, pas de lien direct avec l’épopée et le désastre que déclenchèrent initialement Yllithian et sa bande de joyeux révolutionnaires. Ici, c’est une courte mission d’infiltration qui nous sera narrée avec beaucoup de détails comme on aime en lire sur cette race fallacieuse.
Du bonus certes, mais pas que…
Le gros point fort est et restera la capacité d’Andy à nous décrire les lieux. Avec ce labyrinthe, vous allez sombrer dans l’inconnu. L’inconnu car les pièges de la Descente Noire sont tous plus tordus et impensables les uns que les autres. Entre des monofilaments imprégnés de poisons foudroyants et les gaz inodores qui font fondre comme du beurre l’adamantium, on comprendra pourquoi notre cher Bellathonis évitera de trop s’enfoncer dans ce dédale.
On comprendra par le biais de tous ces pièges successifs, le sens pertinent de la coterie de la Descente Noire. Chaque embûche évitée, plongera notre Tourmenteur plus profondément dans cette véritable descente aux enfers.
L’élément perturbateur de Bellathonis and the Shadow King, est bien évidemment, ce fameux Roi des Ombres. Roi qui est pour l’occasion détenu prisonnier par la coterie dans laquelle Bellathonis est perdu… C’est à ce moment précis, où les deux protagonistes vont se juger respectivement et que la nouvelle prendra alors une autre direction. Je dois avouer que la transition, bien que subtile, n’en reste pas moins quelque peu déconcertante. Je reprocherai uniquement à cette fameuse transition d’être plus qu’hasadeuse pour ne pas dire improbable. La connexion avec La Voie de l’Archon est claire, mais son intégration est passable. Dommage, car cette nouvelle avait tout pour plaire.
Sans en dire plus à ce sujet, la geôle dans laquelle le Tourmenteur se retrouve, est remplie de créatures étranges, allant de la Mandragores royale au rapace impérial bicéphale. Encore une fois, c’est véritablement les décors qui nous sont décrits qui nous permettent de passer un très bon moment dans ce labyrinthe mortel.
Le rythme de la nouvelle est très appréciable pour la simple et bonne raison qu’il suit le schéma classique : exposition, développement et conclusion. L’introduction reste classique mais le développement, qui se fait à l’intérieur du labyrinthe, offre au lecteur une ambiance clostrophobique qui nous rapproche de Bellathonis, alors que ce personnage est et restera une ordure mémorable.
La conclusion quant à elle, est hilarante. Une fois de plus, je me dois de laisser le mystère sans quoi cette nouvelle perdrait tout son charme.
Les plus
- Le labyrinthe infesté de pièges.
- La capture d'un volatile surprenant !
- Une rencontre inattendue dans les geôles de la coterie.
- Un retournement final hilarant (pour un Eldar Noir).
Les moins
- Scénario bien trop hasardeux pour un tourmenteur du rang de Bellathonis.
Interlude efficace parsemé de rebonds surprenants, cette nouvelle nous initie au labyrinthe d'une des coterie les plus vieilles de Commorragh, tout en nous aiguillant sur le prochain scénario du troisième et dernier tome de la trilogie des Eldars Noirs.