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Critique de The Devine Adoratrice par Maestitia

Publié le Samedi 24 mai 2014 | 11 révisions avant publication | 3 corrections après publication

Le naga et l’aigle entrelacé étaient représentés sur les bannières flottantes au gré du vent, fixées sur le montant de l’épée tronçonneuse ainsi que sur le double canons turbo-laser du Chevalier de leur père. Alors que leur véhicule approchait, la tête casquée s’ouvra en d’eux sur toute sa longueur en une froide vapeur telle une expiration soufflée par la machine. Harnaché sur le siège de pilotage et connecté au mécanisme de son armure, le légendaire et puissant personnage de Cyprian Devine abaissa son regard vers ses fils alors que les acclamations de la foule retentissaient de plus belle, résonnant et ricochant dans toute la vallée tel le tonnerre. Les deux grandes bêtes grognèrent à l’écoute du bruit, le mallahgra secouant ses bras dans les airs et l’azhdarchid relâchant un féroce glapissement. Les coups de feu cérémoniels s’ajoutèrent à la cacophonie ambiante et la musique d’une dizaine de groupe gonfla en prévision de la descente du véhicule d’Albard et Raeven. Les fils du seigneur Devine devraient désormais passer le Rituel d’Initiation afin de pouvoir réclamer leurs droits de naissance et devenir Chevaliers de Molech. Un tel moment dans l’histoire était digne de célébration.

Le Monde chevalier de Molech, dirigé par la Maison Devine est convié à l’intronisation de ses deux fils héritiers du Seigneur Cyprian Devine en tant que Chevaliers Impériaux.
C’est un évènement extraordinaire où tout le peuple est invité, une occasion en or pour y semer les graines de l’hérésie.

The Devine Adoratice semble être le type de nouvelle servant uniquement comme courte préquelle à un plus gros roman de l’Hérésie d’Horus. Dans le passé, nous avions eu Kryptos pour introduction à L’Ange Exterminatus ou encore The Kaban Project pour Mechanicum.
On était donc en droit d’être dubitatif en ce qui concerne la pertinence de cette nouvelle, car ces mini-préquelles sont malheureusement inégales en matière de qualité.

Premier point, cette nouvelle est longue. Pour les avoir toutes lues, celle-ci est conséquente et offre une réelle histoire et non un simple tease masqué.
Grâce à cette longueur inhabituelle, Graham McNeill va avoir le temps de poser le lieu, les personnages, les intrigues, les questions et quelques réponses. Notre McNeill ne nous déçoit que très rarement et il est bon de se retrouver avec une aussi belle maîtrise de la trame scénaristique.

Sur Molech, la Maison Devine est au centre de tout. On plonge dès le début dans un univers bien humain, avec des héritiers pleins de défauts et d’orgueil, mais aussi des implications et des enjeux bien loin des Space Marines pour ne citer qu’eux. Impossible pour moi de ne pas faire le lien avec l’excellent Knight of the Imperium du même auteur, nous racontant les déboires de la Maison Cadmus au 41ème millénaire.
Les deux fils de Cyprian doivent passer le rituel d’intronisation et fusionner leur esprit avec ceux des fabuleuses machines que sont les Chevaliers Impériaux. Voilà une nouvelle fois l’occasion d’insérer le fluffde ces derniers en plein cœur de l’hérésie et ça, on aime. C’est une première accroche efficace car on imagine aisément ces monstres de métal paradant au milieu de la grande place publique où les acclamations de la foule résonnent contre les murs de toute une ville.
Parmi les fils se trouve un dénommé Raeven. Bien qu’il soit le plus jeune, l’auteur mettra plus l’accent sur ce personnage à la fois fonceur et arrogant. Nous suivrons donc cette journée si spéciale en sa compagnie ainsi qu’en la présence d’autres protagonistes comme son frère, Albard et sa femme Lyx.
Le travail sur les personnages est réellement excellent. Certes, l’auteur puise dans les clichés mais arrive malgré tout à donner une personnalité bien singulière à chacun, permettant une immersion réussie.
Raeven est le cas typique du personnage ni bon, ni mauvais, mais qui devra faire des choix dans un futur proche. Encore une accroche bien placée par l’auteur.

La trame, quant à elle, est remarquable vis-à-vis de son format. Pour deux raisons très simples.
Premièrement, la nouvelle est scindée en deux parties distinctes avec une introduction aux personnages efficace et à la mise en place de l’intrigue que je ne peux vous dévoiler ici et dont j’ai donné une piste plus haut.
Deuxièmement, pour le fait d’avoir subtilement introduit un paramètre déclencheur très fort : celui d’un lien direct avec L’Ange Exterminatus, plus particulièrement sa fin.
Lorsqu’on est un lecteur assidu de la Saga, on ne peut pas manquer un tel easter egg. Ultimate Combo d’accroche ! C’est comme un petit salut de l’auteur qui nous rappelle que cette épopée est encore loin d’être terminée.

Bien qu’à aucun moment l’on aperçoit des Astartes, on sera facilement captivé par l’élément perturbateur en la personne de Lyx. Sans en dire plus, on appréciera le rythme avec lequel McNeill nous promène tantôt du côté de Raeven et Albard, tantôt du côté de Lyx et des Sacristians peu conventionnels. Je reprocherais tout de même certaines transitions un peu brusques que je retrouve souvent dans le format qu’est la nouvelle.
L’intrigue est bien entendue plus complète que cela, mais elle vous donne une idée des retournements de situation qui peuvent arriver, qui plus est lors d’une Intronisation…

L’Esprit Vengeur est un gros roman, très gros car c’est celui qui détient le record du nombre de pages dans la Saga. Graham McNeill nous offre donc dans cette nouvelle toutes les raisons du monde d’attaquer le tome 29 de l’Hérésie d’Horus.

Les plus

  • Très bonne introduction à L'Esprit Vengeur.
  • Mélange de l'univers de l'Hérésie d'Horus et celui des Maisons des Chevaliers Impériaux.
  • Des personnages principaux captivants, on veut en apprendre plus !
  • Il est agréable de voir comment les graines de la corruption peuvent être plantées.
  • Les jeux de manipulations bien narrés offrent toujours d'excellents retournements de situations.

Les moins

  • Certaines transitions restent brusques.
4.5/5

The Devine Adoratrice est une nouvelle superbement narrée, nous mettant dans une ambiance malsaine, au bord de la corruption, sur le monde de Molech parmi les Chevaliers Impériaux de la Maison Devine. On aura droit à plusieurs retournements de situation et une narration très immersive pour un tel format. Une parfaite introduction à L'Esprit Vengeur.

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