Critique de Firedrake par Maestitia
Publié le Lundi 2 décembre 2013 | 3 corrections après publicationTu’Shan posa sa propre main contre la porte.
— C’est un lieu de grand pouvoir, dit-il sans avoir besoin d’être Archiviste pour le constater. J’arrive à ressentir une marque à la surface. Je vais faire venir maître Vel’cona, lui saura comment l’ouvrir.
He’stan ouvrit les yeux et abaissa sa main à regret. Le Tome du Feu l’avait guidé jusqu’à cet endroit. Il lui avait fait connaître l’existence de cette salle oubliée. La main de Vulkan était à l’œuvre. Le Père de la Forge tirait un grand réconfort de cette certitude. C’était comme si le Primarque se trouvait avec eux en esprit.
— Qui porte aujourd’hui le sceau de Vulkan monseigneur ?
— Le Chapelain Elysius en est dépositaire, mais pourquoi cette question ?
He’stan lui fit face et enleva son casque. Son visage buriné par les combats n’avait jamais semblé aussi préoccupé. Les nombreuses scarifications honorifiques luisaient sous la lueur du magma.
— Seul le sceau pourra ouvrir cette porte. Et croyais moi, Régent, nous devons absolument l’ouvrir.
J’attendais ce Firedrake au tournant car comme dans beaucoup de saga comme celle de Ragnar Crinière Noire, le tome deux est souvent synonyme de ‘coup de mou’.
Et bien en plus de combler ses erreurs comme celle du rythme par exemple, Nick Kyme nous sert un roman d’une rare qualité !
Comme vous vous en serez doutés, Dak’ir, le personnage principal de Salamander, est devenu apprenti Archiviste auprès de maître Pyriel et suit son entraînement sous le regard avisé de son tuteur. Mais les pouvoirs de Dak’ir se révèlent bien plus puissants et violents que prévu.
On pourrait croire que le récit restera centré sur cette initiation ; et bien pas du tout.
Petite déception sur le coup. En effet, au bout de quelques chapitres on se rend bien compte que notre apprenti Archiviste ne déroulera pas le fil principal de l’histoire.
C’est grâce aux anciennes armures Salamanders trouvées sur Scoria (voir Salamander) que le maître de Chapitre Tu’Shan et le Père de la Forge He’stan se retrouvent devant une pièce verrouillée sous Nocturne elle-même.
Pour l’ouvrir, il leur faudra le sceau de Vulkan que détient le Chapelain Elysius.
Seul souci, il a disparu avec son escouade alors qu’il combattait les Eldars Noirs.
Okay, oui, pourquoi pas. Je suis resté assez perplexe quant au scenario de départ.
Alors qu’un groupe d’élite (les Dragons Ardents) est envoyé à la rescousse du sceau plus que du Chapelain, celui-ci se retrouve avec ses quelques compagnons à devoir progresser en terrain ennemi, poursuivi par ces perfides êtres qui se nourrissent de la souffrance et de la peur des hommes.
Je n’avais jamais rien lu d’aussi fidèle concernant les cousins noirs des Eldars. Kyme nous décrit ces êtres sournois avec exactitude et provoquera chez vous un sentiment de malaise à la lecture de certains passages. Et puis des Eldars Noirs, on n’a pas l’habitude et ça change des Orks !
En parallèle, nous suivrons notre Archiviste en herbe parfaire son initiation. Il permet à l’auteur d’avoir un rythme mieux maîtrisé et ça se sent.
J’ai beaucoup aimé le petit côté padawan. Ce que je regrette est le fait que Dak’ir n’apparait que très peu et n’apporte que l’ouverture au tome trois.
En somme, Kyme aurait pu se dispenser d’écrire ce tome qu’est Firedrake.
En effet, certains seront déçus de ne plus suivre Dak’ir et de se rendre compte que ce qu’il apprend est un recyclage du tome un.
En revanche, j’ai été étonnamment surpris par le fait qu’il ne m’a pas manqué. Pourquoi ?
Et bien parce que l’histoire est centrée sur la mission de rescousse, mais surtout sur Elysius. L’auteur nous dévoile un Chapelain authentique, efficace et par-dessus tout inébranlable.
J’ai adoré sa foi à toute épreuve et sa détermination qui caractérise si bien les fils de Vulkan.
J’ai suivi les péripéties d’Elysius et l’évolution de sa psychologie avec plus d’engouement que celle de Dak’ir dans le premier tome, c’est pour dire.
Grâce à cela, Kyme ne nous endort pas une seule seconde et réussit un mélange d’action et de surprises.
En fouillant la personnalité d’Elysius et en détaillant celle de quelques autres comme Bak’en (qui reste le plus attachant grâce à son humanisme), on se retrouve entouré de nombreux héros sans peur avec une profondeur qui rend le récit excellent malgré son côté dispensable quant à la saga du Tome du Feu à proprement dit.
Les plus
- Un rythme impeccable en ce qui me concerne, pas le temps de m’endormir.
- Elysius qui vole la vedette à Dak’ir mais bon dieu quelle réussite ! Un coup de cœur personnel pour le Chapelain.
- Retrouver Bak’en, Iagon, Tsu’gan et Dak’ir est toujours appréciable, on suit leur évolution et certaines questions obtiendront des réponses.
- Les Salamanders, avoir des Space Marines si humains rend le roman tellement plus vivant.
- Des Eldars Noirs et des alliances perfides. Un challenge à la mesure des Salamanders.
Les moins
- Tome dispensable.
- En fin de compte, ce tome ne nous avance que très peu.
- Ce n’est plus Dak’ir qui est au centre du roman même s’il reste présent.
Une excellente suite qui n’apporte pas grand-chose mais qui nous fait décoller grâce à ces personnages de plus en plus fouillés et une plume qui nous confirme qu’avec ce roman Nick Kyme maîtrise les fils de Vulkan avec brio.