Critique de Prince of Crows par Priad
Publié le Mardi 28 octobre 2014 | 2 révisions avant publication | 3 corrections après publication— Parfait, dit le Night Lord. Il se retourna vers l’archiviste. Que veux-tu petit homme ? J’ai une légion entière à ressouder.
Trez bougea ses vieux os jusqu’à une chaise en bois massif en face d’un bureau imaginé parfaitement pour un humain. Sans impatience évidente, il commença à parcourir quelques parchemins, le papier glissant doucement entre ses doigts plein d’arthrose.
— Vous n’avez jamais compris la personne que vous servez, dit-il sans même lever son regard de ses papiers. Aucun de ses combattants non-plus malheureusement. Est ce que tout cela ne ressemble pas à une faiblesse pour vous Jago ? Jago, pensa le capitaine, c’est la seconde fois.
— Mon nom est Sevatar.
— En effet. Trez ramena ses cheveux blancs derrière son crâne d’un geste de la main, alors qu’il continuait à arranger ses parchemins sur le bureau jusqu’à ce qu’il considère que tout était en place. Il lu les mots couchés sur un papier jauni par le temps entre deux respirations bruyantes. Jago Sevatarion, né dans la ville de Edge. Premier Capitaine de la huitième légion, Commandant de l’Atramentar, officier de Kyroptera, aussi connu sous le surnom de Sevatar le Condamné, et… Trez grogna, secouant sa tête, … et par le titre plutôt amusant de Prince of Crows.
Prince of Crows est une novella d’un peu plus d’une centaine de pages qui fut initialement publiée dans le tome 22 de l’Hérésie d’Horus, Shadow of Treachery. Ce n’est que bien plus tard que la Black Library la réédita individuellement dans une version hardback, accompagnée d’une toute nouvelle pochette de Neil Roberts.
Tout comme The Crimson Fist qui nous permettait de suivre le Capitaine Alexis Polux dans le système de Phall (et qui se terminait d’ailleurs par un abordage très impressionnant), Prince of Crows de Aaron Dembski Bowden nous présente le personnage du Premier Capitaine Sevatar, alors que la légion vient de subir une défaite face aux Dark Angels. A la lecture de ce récit, on se demandera franchement comment ils ont pu réussir à mettre à mal les Night Lords tant ces derniers transpirent le charisme et la maîtrise de l’art de la guerre. En mettant cela de côté néanmoins, vous aurez probablement beaucoup de plaisir à lire cette histoire dont seul ADB a le secret.
C’est donc en la personne de Sevatar que toute la légion reposera, Konrad Curze le Primarque ayant fait les frais d’un Lion El Jonson très persistant. Il faudra réagir vite afin de mettre en place une nouvelle stratégie et se relever de cet échec. Sevatar le Nigh Lord sera un personnage charnière puisque le destin de la 8ème légion reposera sur lui. Il devra faire entendre sa voix (qui ne sera pas forcément celle de la raison et c’est cela qu’on appréciera plus que tout) au sein de sa légion et aussi convaincre (comprendre «menacer») les membres de Kyroptera qui avait des plans différents pour la suite. Sevatar est un personnage qui en impose et la première moitié de cette nouvelle vous permettra de lire de nombreuses répliques, toutes plus délectables les unes que les autres. L’auteur parsèmera son récit de petits détails qui donneront toujours plus de vie au personnage principal, comme lorsqu’on apprendra qu’il a perdu son unique combat fasse à Sigismund après avoir été disqualifié. La raison de son titre Prince Of Crows sera aussi expliqué et concernera d’ailleurs un des rebondissements du roman. Comme à sa habitude l’auteur nous gratifiera d’un background solide, nous faisant vraiment croire à ce personnage.
Le sentiment de lire une pièce de théâtre dramatique est d’ailleurs bien présent, alors qu’il s’estompera dans le seconde partie pour laisser place à plus d’action. Les Dark Angels vont regretter leur victoire car les Night Lords vont démontrer beaucoup de ressources pour s’attaquer à la flotte loyaliste. La bataille finale incluant un abordage sera un vrai bonheur à lire, alors que les mots laisseront place à l’action.
L’auteur maîtrise son histoire de bout en bout et nous plonge dans une atmosphère très sombre avant de faire tout exploser dans un déluge d’action. John French avait utilisé le même modèle dans sa nouvelle Crimson Fist précédemment citée. Le primarque ne manquera pas vraiment finalement et certains passages impliqueront sa présence, comme lorsque Sevatar arrive à discuter avec lui malgré son profond état de coma. On comprendra alors que Sevatar est un homme puissant même si ADB ne semble pas donner de limite à son pouvoir dans ce livre.
Les Dark Angels feront vraiment pâles figures car ceci reste un récit Night Lords. Ces derniers seront très très secondaires et l’auteur ne perdra pas son temps à les décrire, après tout ce n’est pas ce que nous sommes venu lire et ce choix est parfaitement compréhensible. J’ai personnellement toujours eu du mal avec les histoires de Chaos comme les personnages sont selon moi très manichéens et sans trop de saveurs, mais ADB semble être l’unique auteur à me décrire des protagonistes qui sont plus que de simples «méchants», mais ont un réel relief, ainsi que de vraies motivations.
Prince of Crows est une réussite puisqu’il illustre une parfaite plongée chez les Night Lords, nous donnant en plus quelques informations sur le passé de Konrad Curze. Nous reverrons les Dark Angels et la 8ème légion dans Imperium Secundus pour toujours plus d’action.
Les plus
- Le sentiment de lire une pièce de théâtre à la sauce Night Lords.
- Le personnage de Sevatar est grandiose.
- L'abordage final va vous en mettre en plein la vue.
- Une plongée simple et immersive dans la 8ème légion.
- Quelques détails bien placés sur Konrad Curze.
Les moins
- Des Dark Angels pas très crédibles dans le rôle de ceux qui ont mis une claque aux Night Lords.
Portrait de Sevatar mais aussi vision parfaitement cohérente de la 8ème légion, Prince of Crows risque de vous faire aimer les Night Lords si ce n'est pas déjà le cas. A lire absolument !
Critique de Les Ombres de la Traitrise par Maestitia
4/5Un très bon recueil. On n’atteint pas le même degré d’intérêt que Les Primarques, mais avec sept nouvelles, on ne reste pas sur sa faim concernant la Saga. Un tome à lire, surtout si vous n’avez jamais écouté les Audio.