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Critique de The Wolf of Ash and Fire par Maestitia

Publié le Lundi 5 mai 2014 | 7 révisions avant publication | 7 corrections après publication

Suite à un signal intangible, les vaisseaux impériaux se retirèrent, tandis que les tempêtes de feu infernales ceignaient l’astéroïde. La machinerie cauchemardesque qui alimentait ses batteries et ses moteurs atteignit un point de non-retour et, en une explosion apocalyptique, anéantit la roche.
Des geysers de plasma vert pâle, de plusieurs centaines de kilomètres de haut, dansèrent autour de la dépouille de l’astéroïde disloqué en de longues lanières d’éclairs brûlants. Par un phénomène d’attraction des semblables, ces fourches électriques cherchèrent les noyaux à plasma des autres navires peaux-vertes, et ceux-ci éclatèrent dans des orages scintillants. Tout ce qu’ils touchèrent fut réduit en cendres en un instant.
À peine une poignée échappèrent à la tempête d’énergie dévastatrice, et ceux-là furent impitoyablement traqués par les escadrons de chasseurs, qui les achevèrent sans pitié.
Dans l’heure qui avait suivi l’apparition de l’Empereur, la flotte ork avait été réduite à un vaste nuage de débris refroidissants.
Une transmission entrante résonna dans le strategium du Vengeful Spirit. Les rafales de plasma qui agitaient le cimetière spatial des peaux-vertes rendaient les échanges inter-vaisseaux saccadés et peu fiables, mais celle-ci était si claire que celui qui parla aurait pu se tenir déjà au côté de Lupercal.
— Permission de monter à ton bord, mon fils, » dit l’Empereur.

Cet extrait vous excite. Ce n’était pas une question, aucune raison de le nier, vous ne le pouvez tout simplement pas.
The Wolf of Ash and Fire était une nouvelle offerte en ebook à l’achat de la graphic novel, Macragge’s Honour. Plus tard, elle fut disponible pendant quelques semaines en téléchargement gratuit sur le site de la Black Library. Aujourd’hui, elle est enfin traduite dans le recueil L’Œil de Terra.

Pour apprehender les proportions littéralement épiques de ce récit, il vous faudra plonger dans la période la plus légendaire de l’Imperium en matière de victoire, j’ai nommé, La Grande Croisade.
Cette époque représente à elle seule le véritable apogée d’Horus Lupercal grâce à ses innombrables conquêtes au nom de l’Empereur de l’humanité à travers toute la galaxie dans le but de rallier les mondes sous la coupe de l’Imperium.
Nous sommes ici tout juste avant Ullanor. Autant dire que le temps n’est pas à l’hérésie, mais bien à l’expansion des territoires de l’homme à et l’annihilation pure et simple de tout ce qui se mettra en travers de son chemin.
Courant M30, ce sont les Orks que l’Imperium s’échine à repousser et c’est en orbite autour de Gorro, monde-ferraille dévasté, que les Luna Wolves d’Horus Lupercal affrontent les flottes inépuisables de peaux vertes. La planète est à elle seule un centre nodal de la technologie xéno : un point stratégique à éradiquer au plus vite.

Mais Horus ne sera pas seul dans cette mission épique. L’Empereur en personne viendra soutenir son fils préféré sur le champ de bataille, et quelle bataille!
Graham McNeill est parmi les meilleurs auteurs de la Black Library et ce récit nous le prouve une nouvelle fois.
L’histoire est scindée en deux parties. La première nous narrera la lutte acharnée des Luna Wolves contre les vagues incessantes de peaux vertes ainsi que la venue de l’Empereur en toute fin de partie, tandis que la seconde nous offrira le père et le fils dans un duo rarissime et orgasmique.

Par où commencer?
Les personnages évidemment ! Avec cette nouvelle, l’auteur ressuscite un Mournival au sommet de sa forme avec Ezekyle Abaddon, plus vaillant et loyal que jamais, Hastur Sejanus le Space Marine parfait, un Tarik Torgaddon à l’humour toujours aussi aiguisé et incisif, sans oublier Aximand, l’autre-Horus. Pour ce qui est du futur Maître de guerre Horus, il est dépeint de manière majestueuse, à la fois puissant, implacable, fin stratège et  doté d’un charisme quasi divin.
Revoir ces personnages à une époque précédent l’hérésie est toujours agréable. C’est comme retrouver de vieux amis perdus de vu : on sait que le futur sera terrible, mais on jouit de cette période et de cette synergie au sein de la Légion.

Les dialogues sont pour moi le gros point fort de The Wolf of Ash and Fire, car ces Astartes d’exception ont tous une personnalité bien définie et les voir interagir donne un rythme soutenu au récit, nous donnant constamment l’envie de lire la prochaine tirade.
La réunion du Mournival en présence d’Horus est efficacement écrite. Les opinions de chacun vont bon train durant ce briefing, car même la XVIème Légion est en train de s’user les canines sur ces marées de peaux vertes incessantes.
Ce ne sont pas les répliques de simples Astartes que nous lisons, mais bien de personnages dont la profondeur a déjà été travaillée et on embarque sans rechigner le moins du monde.

Par ailleurs, il faut bien noter la présence soutenue de l’Empereur tout au long de la mission. Oui, oui, il sera présent et brillant.
Donner la réplique à l’Empereur n’est pas une mince affaire ! Il faut manier ses paroles et ses actions avec beaucoup de finesse pour ne pas décevoir les lecteurs ou pour ne pas trop exagérer le personnage. Graham y parvient sans difficulté. L’aisance avec laquelle il fait interagir l’Empereur m’a vraiment surprise. Il est très agréable de lire comment est dépeint l’Empereur.

Mais là où la nouvelle puise sa force, c’est dans la puissance du duo Père-Fils. Car en fin de compte, le scénario est éclipsé par la présence de deux monstres cosmiques de l’univers de Warhammer 40 000. L’histoire prend donc le rôle de forme plutôt que de fond, ce dernier étant volé par le duo épique de Lupercal et de son Père.

Cette nouvelle nous offre de l’action, un rythme fluide et efficace, des dialogues prenants et des descriptions passionnantes, le tout en nous narrant avec brio un tandem qu’on ne reverra pas de sitôt.

Les plus

  • Scénario, actions et dialogues finement écris.
  • La présence soutenue de l'Empereur. On la savoure.
  • Horus Lupercal durant son apogée.
  • Hastur Sejanus en second rôle.
  • Une parfaite introduction à l'Hérésie d'Horus.

Les moins

    5/5

    Horus Lupercal en fils prodigue et l'Empereur, père de l'humanité, réunis en une superbe fresque guerrière.Donner vie à l'Empereur n'est pas une tâche facile, mais elle est accomplie avec talent par la plume de Graham McNeill.