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Critique de L'Œil de Terra par Maestitia

Publié le Mardi 21 février 2023 | 17 révisions avant publication | 5 corrections après publication

A l’heure où j’écris ces lignes, cela fait maintenant plus de 10 ans que la série de l’Hérésie d’Horus a démarré en français. A l’époque personne n’aurait pu imaginer l’ampleur qu’allait prendre cette saga. Beaucoup d’ouvrages tels que les audio drama ou les novellas sont passés bien loin de notre francophonie. Mais la patience a porté ses fruits. La publication de ce recueil en français en est une belle preuve. Dans cette ouvrage vous retrouverez nombres de récits inédits, mais de qualité inégale cependant.

Par ailleurs, il est intéressant de noter que huit des nouvelles du recueil sont des retranscriptions d’Audio Drama. Certaines se lisent biens, lorsque d’autres perdent beaucoup en substance. Nous n’aurons pas d’audio en français de sitôt, mais au moins, nous pouvons lire ces audio dans notre langue de Molière et ça, c’est une très bonne chose.

Note : une grande partie du présent recueil ont déjà été critiquées. Vous pouvez facilement accéder à chacune d’entre elle en cliquant sur le titre des récits qui vous intéresse.


Le Loup de Cendre et de Feu (The Wolf of Ash and Fire, nouvelle) — Graham McNeill

Il aura fallu être patient, mais ça y est, la nouvelle narrant l’exploit de Gorro durant la Grande Croisade où l’Empereur de l’Humanité en personne et son fils favoris, Horus Lupercal, combattent dos à dos a finalement été traduite.
J’avais eu l’occasion de lire ce récit il y a de cela plusieurs années et je vous renvoi donc vers la critique The Wolf of Ash and Fire. L’avoir relu récemment a confirmé mon avis de l’époque : cette nouvelle est un must read. Certes, elle n’apporte rien de nouveau, excepté que c’est l’un des rares récits à mettre en scène et en action l’Empereur. Graham McNeill a eu ce privilège et c’est un plaisir à la lecture. Les échanges entre Luna Wolves sont géniaux et le contexte nostalgique nous rendrait presque sentimentale. On retrouve un Mournival d’avant l’intronisation de Garviel Loken et avant que la corruption ne s’empare de la Légion et de son Primarque. C’est un prélude à Ullanor ainsi qu’au retrait de l’Empereur sur Terra et à la nomination officielle de Horus Lupercal au rang de Maître de Guerre.

Aurelian (novella) — Aaron Dembski-Bowden

Cette novella avait été pour moi d’une grande richesse, elle venait renforcer le roman d’Aaron Dembsky-Bowden Le Premier Hérétique avec une pertinence calculée. Le voyage du Primarque Lorgar Aurelian au sein de l’œil de la terreur est un concentré de lore concernant le warp et tout ce qui y vit. Mais le récit aborde aussi les questions de choix, de dépendance, de corruption, de vérité et de mensonge. Le futur et le passé se mêlent dans cette quête initiatique et à travers les yeux d’Aurelian, le lectorat peut visiter et profiter d’une aventure exceptionnelle au cœur de cette dimension alternative et mystérieuse qu’est l’immaterium.
L’ayant critiqué il y a de ça des années maintenant, je vous renvoi une nouvelle fois vers Aurelian, une lecture enrichissante.

Massacre (nouvelle) — Aaron Dembski-Bowden

Encore du A.D.B. et qui s’en plaindrait ? Pas moi. Massacre est une nouvelle très courte qui raconte le voyage de Talos et Malcharion vers Istvann V. Bien que le scénario soit creux, l’auteur parvient en quelques page à étoffer habilement une ambiance macabre fidèle aux Night Lords. Une petite lecture qui donne envie d’en lire plus.

La Confrérie de la Lune (Brotherhood of the Moon, nouvelle) — Chris Wraight

Une nouvelle très courte et peu intéressante. Même si encore une fois, le potentiel était présent, l’auteur ne parvient pas à suffisamment nous accrocher. Ce récit aurait du être un lien fort entre les loges des White Scars et la loge des Luna Wolves. On passe un peu à côté et c’est regrettable lorsque l’on connaît les talents de l’écrivain. Pour plus d’explication, je vous invite à lire la critique complète de La Confrérie de la Lune.

L’Héritier (Inheritor, nouvelle) — Gav Thorpe

Un clin d’œil à un jeu vidéo qui a su vous passionner à une époque en la présence de l’apôtre Eliphas. Récit très fade et inconsistant, malgré un potentiel bien réel. Le syndrome d’Abaddon a encore frappé. Dommage.

Vorax (nouvelle) — Matthew Farrer

Le Mechanicum n’est que rarement abordé durant l’Hérésie d’Horus et le Mechanicum Noir encore moins. Bien que cette nouvelle soit dispensable, elle reste très appréciable, car cette dernière vient remplacer les Astartes dont on soupe à chaque tome, par des machines intelligentes et meurtrières aux comportements déroutants. Vous l’aurez compris, rien de nouveau, mais Farrer sait magner le champ lexical du dieu-machine dans ce récit court, mais efficace.

Le Feu d’Acier (Ironfire, nouvelle) — Rob Sanders

Lorsqu’un Maître de Forge Iron Warrior reçoit trop de pierre sur la tête, il se peut qu’il ait une idée de génie. La naissance d’une manœuvre tactique brillante dont les dommages sont considérables pour les deux camps. Rob Sanders nous offre ici une nouvelle de très bonne qualité que tout bons fan de la IVème Légion se doit de lire. Excellente lecture.

Marqués de Rouge (Red Marked, audio drama) — Nick Kyme

Fier d’être un fils de Guilliman, mais déshonoré par ses paires, Aeonid Thiel ne ressent plus sa place en tant qu› Ultramarine d’Ultramar. Malgré l’opprobre qui pèse sur lui et les marqués de rouge (ceux qui on faillit au code de la XIIIè Légion), Thiel parvient à réunir les dispensables de la garnison d’Oran pour mener une enquête aux abord de l’Imperium Secundus afin d’apprendre la raison du silence de plusieurs station relais. C’est histoire bien que non nécessaire, est un petit bijou à lire ou à écouter. Le courage et la ténacité de Thiel viendront à rentrer dans les annales des Ultramarines pour toujours.

Maître de la Première (Master of the First, audio drama) — Gav Thorpe

Gav Thorpe nous offre ici un trop court récit sur la rébellion pernicieuse qui se trame sur Caliban, le monde natal de la première Légion. Complots, mensonges et trahisons sont des synonymes des Dark Angels et cette nouvelle ne fait pas exception. Bien que les personnages soient intéressants par leur charisme et leurs actions, ces derniers ne sont pas suffisamment mis en valeur. Nous parlons bel et bien du prologue à ce qui deviendra la célébrissime traque des déchus ! Et pourtant, l’auteur nous narre ce complot majeur comme d’un changement de chenille de Rhino : sans passion.

Stratagème (Stratagem, audio drama) — Nick Kyme

Nous retrouvons Aeonid Thiel dans cette courte nouvelle. Laissons l’action de côté et parlons sérieusement. Parlons stratégie, tactique et manœuvre militaire avec Roboute Guilliman en personne face à Aeonid qui tente de justifier la création des marqués de rouge dont nous avons eu un bel aperçu dans la nouvelle du même auteur. Mais ce n’est pas tout, en lisant ce récit vous apprendrez que Aeonid est la source qui inspirera Roboute à écrire un tout nouvel art de la guerre…

La Longue Nuit (The Long Night, audio drama) — Aaron Dembski-Bowden

L’un des meilleurs Audio Drama que j’ai pu écouter. Dans sa version papier, nous perdons sans surprise l’immersion viscérale que nous procure les voix et les bruitages. Cependant, si vous n’avez pas eu accès à cette histoire auparavant, je vous le recommande chaudement. Après tout, Jago Sevatar narré par Aaron Dembski-Bowden, ça ne se refuse pas.

Les Pêchés du Père (Sins of the Father, audio drama) — Andy Smillie

Encore une fois, nous perdons la force de l’Audio pour recevoir une simple eshort qui ne convint pas malgré les visions cauchemardesques d’un Primarque qui marche au bord de la dépression.

L’Eagle’s Talon (Eagle’s Talon, audio drama) — John French

Bonne nouvelle, mais excellent audio. En effet, ce récit prend toute sa valeur avec le son et les bruitages originaux. Il a été pensé ainsi, cependant si c’est la première fois que vous abordez l’histoire alors vous apprécierez l’aventure d’une poignée d’Imperial Fists qui tente, lors d’une mission d’infiltration qui finira en mission suicide, de saboter le vaisseau colossal dénomme le Eagle’s Talon afin de le faire échoir et écraser sur la surface de Tallarn et ainsi renverser le cours de la bataille contre les Iron Warriors. À lire et à écouter !

Dépouilles de Fer (Iron Corpses, audio drama) — David Annandale

Nouvelle qui est la suite direct des conséquences du cataclysme provoqué par la XVIè Légion en faisant s’écraser le gigantesque Eagle’s Talon sur Tallarn. Bien que les Iron Warriors perdent de fait l’affrontement, il reste encore un maître de forge qui survit. Malgré les déflagrations et des tempêtes radioactives, Koparnos va lutter jusqu’à la fin pour survivre et mieux, pour porter encore un coup redoutable aux loyalistes. Après les Imperial Fists, vous prendrez bien un peu d’Iron Warrior.

La Soumission Finale de Soixante-Trois Quatorze (The Final Compliance of Sixty-Three Fourteen, nouvelle) — Guy Haley

Ce ne sont que quelques pages et bien que j’apprécie l’effort de Guy pour rendre la soumission de Soixante-Trois Quatorze épique, le pauvre n’a que peu de ligne à sa disposition pour réellement nous transporter. C’est court et inintéressant. Malgré cela, le thème abordé est sous exploité dans la série et on aurait aimé un développement plus poussé sur les conditions des pacifications des mondes par les Légions Astartes. L’idée est bonne, mais pas assez travaillée.

Le Héraut de Sanguinius (Herald of Sanguinius, audio drama) — Andy Smillie

Smillie nous offre encore une fois de la qualité lorsqu’il narre au sujet des fils de Sanguinius. Nous sommes au moment de l’Imperium Secundus et tout le monde désire parler à l’Ange de la IXème. Mais ce dernier n’est pas disponible, même lorsque c’est le Lion en personne qui requiert audience. On suit à travers les yeux d’Azkaellon, la discipline et la force de caractère des Blood Angels avec beaucoup de plaisir. On assiste entre autre à la création du Héraut de Sanguinius : le Sanguinor.

Les plus

  • Un recueil pertinent qui ne sombre pas dans la catégorie bouche-trou à laquelle nous sommes habitués.
  • Enfin des récits inédits que le public francophone n'attendait plus !
  • Contenu riche, varié et de qualité.

Les moins

  • Les Audio Drama retranscrits perdent beaucoup de leurs charmes pour les personnes qui ont eu la chance de les apprécier dans leur format original.
  • Deux ou trois nouvelles sur seize sont médiocres.
4.5/5

L'Œil de Terra est selon moi l'un des meilleurs recueil de nouvelles de l'Hérésie d'Horus à ce jour. Il ne se contente pas de raconter des histoires alternatives superficielles, mais plonge sincèrement le lectorat dans des aventures dont il ne pouvait se douter. Profiter finalement de la traduction de récits tant attendus comme Aurelian, La Longue Nuit ou encore Marqués de Rouge fait de cet ouvrage un must-have.