Critique de Fabius Bile : Repairer of Ruin par Priad
Publié le Samedi 12 septembre 2015 | 4 révisions avant publication | 5 corrections après publicationlupercalios brûle. L’audio drama n’a pas démarré depuis plus d’une minute que nous sommes déjà transportés sur le terrain. La guerre fait rage, les tirs fusent et toute la violence alentour semble résonner contre les structures des bâtiments couchés tels des corps qui auraient vécu une guerre trop longue. L’impression de commencer cet audio sur les chapeaux de roue est un véritable euphémisme et ça ne va pas s’arrêter là.
Qui n’a jamais voulu en savoir plus sur Fabius Bile ? Bien souvent personnage secondaire, il n’est pas moins apparu dans de nombreux ouvrages comme Délivrance Perdue ou encore dans la série des Blood Angels de James Swallow. À la fois personnage mystérieux et savant fou, cet ex-apothicaire Emperor’s Children est connu pour ses expériences sur les Space Marines où il va jusqu’à modifier les gênes de ces super soldats. Nous sommes loin du crédo de l’Empereur, et la déviance de Fabius Bile n’a d’égale que son imagination pour faire de nouvelles créations. Dans Death and Defiance Nick Kyme nous racontait comment Fulgrim avait une conversation avec Ferrus Manus, ou plutôt un clone de ce dernier créé par Fabius Bile. Après quelques apparitions dans la série de l’Hérésie d’Horus, il était temps pour Fabius Bile d’avoir droit à son petit moment de gloire avec cet audio drama de Josh Reynold.
Avec son début criant de vérité et son narrateur à la fois présent et absent lorsqu’il le faut, l’audio nous démontrent qu’un travail de son et d’ambiance peut faire une énorme différence avec ce format. Les premières minutes installent une atmosphère glauque et repoussante qui conviendra parfaitement au ton du personnage. Fabius Bile n’est pas venu sur Lupercalios pour la guerre mais plutôt pour mettre la main sur une ressource sans équivoque. Les lecteurs de La Griffe d’Horus pourront surement deviner comme l’audio se présentera comme une préquelle à un des meilleurs romans de la Black Library toutes catégories confondues.
C’est donc sur un chemin dans les décombres d’une cité à l’époque grandiose que nous allons suivre Fabius Bile accompagné d’un Word Bearer dont vous devez peut-être vous rappeler, Harrukh. Ayant supervisé l’implémentation des Butcher’s Nail auprès de la XVIIème légion il n’est plus qu’un pion post-hérésie aux ordres de Fabius Bile et de sa folie. On pourra reprocher de trop rares interactions entre nos deux seuls personnages et le mélange de ces deux personnalités aurait pu donner quelques analyses intéressantes. À la place, Fabius Bile préfèrera s’étendre dans un monologue sans intérêt alors qu’il fera face à la dépouille d’Horus Lupercal (qu’on nous décrira d’ailleurs comme tordue mais toujours majestueuse).
On ne vole pas impunément la chair du Maitre de Guerre donc un monologue semblait en soit une nécessité pour donner un caractère plus machiavélique à cette scène. Malheureusement elle fut aussi la moins impressionnante en comparaison des autres.
Retrouver le cadavre en stase d’Horus sera donc la fin de notre audio drama, mais c’est bien tout le parcours pour l’atteindre qui rendra l’histoire prenante. Accompagné de dizaines d’esclaves Fabius Bile va traverser les débris et éviter le conflit avec les Sons of Horus. Ses serviteurs se feront massacrer lors d’une des meilleures scènes de cet audio, les cris strident vous déchireront les oreilles alors que les esclaves se feront littéralement abattre dans un massacre sanglant. La bande audio m’aura presque donné des frissons durant cette scène d’une extrême violence. Sans même l’usage de l’image les sons illustreront parfaitement la scène qui se jouera sous nos oreilles. Les sons seront beaucoup plus réels que ce que nous avons l’habitude d’entendre. On sentira bien la pâte Black Library en comparaison de Heavy Entertainment qui tend à standardiser terriblement ses productions.
Le narrateur s’invitera régulièrement pour nous décrire les scènes d’horreur et le massacre qui a lieu sur Lupercalios. Ce dernier sera parfaitement bien intégré à l’histoire et ne viendra pas occulter Fabius Bile. C’est d’ailleurs plutôt l’inverse qui arrivera car les sons seront parfois un brin trop fort et viendront couvrir la voix de notre discret narrateur. L’audio drama aura même des airs de radio play comme certaines transitions ne contiendront que des sons pendant de longues secondes. Un très bon moyen de nous replonger dans l’horreur si vous aviez déjà oublié où vous étiez.
La voix de Fabius fonctionnera aussi parfaitement, avec un petit ton sarcastique et un brin d’arrogance. On pourra dire que Fabius Bile : Repairer of Ruin sera démarquera grandement par son ambiance sonore très rarement égalée jusque-là.
Les plus
- Un extraordinaire travail fait sur les sons et bruitages.
- La voix de Fabius Bile convient on ne peut mieux au personnage. Superbe performance.
- Une préquelle à La Griffe d'Horus.
- Une ambiance globale tellement glauque qu'on est parfois à la limite du supportable (j'ai en tête lorsque les serviteurs esclaves se font massacrer).
Les moins
- Des sons un peu trop fort parfois couvrant la voix de notre narrateur.
- Un monologue final un peu trop long face à la dépouille d'Horus.
- L'histoire aurait pu donner tellement plus avec un tel potentiel.
L'audio Fabius Bile : Repairer of Ruin n'aurait même pas été une publicité mensongère avec un sous-titre comme "Bienvenue en enfer" tellement l'horreur qu'il nous décrit est surréelle. Cet audio drama sera une très bonne surprise pour qui voudra bien prendre le risque de faire un voyage dans les pires cauchemars du 41ème millénaire.