Critique de Machine Spirit par Priad
Publié le Jeudi 26 juin 2014 | 3 révisions avant publication | 2 corrections après publication— Est-ce que nous avons d’autres armes ? » demanda Polino afin d’obtenir une vision tactique de la situation. Malgré ses sens améliorés et son intelligence, il avait du mal à se concentrer.
Vortan étendit ses bras, soulignant les défenses de fortunes fabriquées à la hâte.
— C’est tout ce qu’on a comme tu peux le voir. »
Ar’gan regarda le chronomètre tourné au poignet de son armure.
— Combien ? » L’interrogea Vortan.
— Dix-huit minutes. »
Ils n’avaient survécu que dix-huit minutes jusque là et un autocanon avait déjà été perdu. Il était peu probable que Polino puisse survivre à un second engagement.
— Une estimation de quand Zaeus doit arriver avec les renforts ? » s’écria Polino.
Des ombres étaient encore en train d’approcher à la bordure du ravin, accompagnées du bruit révélateur que faisaient ces xenos.
Une tension bien plus profonde se joigna à ce chœur strident alors qu’une chose encore plus large se matérialisa à la périphérie de l’espace défensif de la kill-team.
Vortan était déjà de retour derrière son autocanon, « Pas assez tôt en tout cas.
La Black Library nous a récemment habitués à des nouvelles en ebook plutôt courtes. Entre Hunted de John French, ou encore Torturer’s Thirst d’Andy Smillie, il est généralement difficile d’approfondir une histoire en si peu de pages, l’auteur jouant à chaque fois sur le twist final. Malgré toute la volonté de nous offrir un spectacle qui vaut le détour, ces nouvelles ont souvent un caractère frustrant du à leur format. Machine Spirit dans tout cela est un brin différente puisqu’elle dépasse la vingtaine de pages. Elle a d’ailleurs été éditée par la suite dans le recueil de nouvelles Deathwatch — Xenos Hunter. Ma dernière lecture d’une nouvelle conséquente en format ebook remontait à Beneath the Flesh, donc savoir que l’auteur aura le temps d’introduire plusieurs personnages et d’étendre l’histoire sur plus d’un lieu d’action est ici bienvenu.
Nous suivrons une kill team Deathwatch envoyée par l’Inquisition afin de délivrer une toxine létale dans le camp adverse pour endiguer (comprendre «mettre fin») une guerre avec les Tau. Nous apprendrons que la mission en question n’a pas été un franc succès (pour des raisons que je n’aborderai pas dans cette critique) et c’est donc sur le chemin retour que nous accompagnerons notre équipe de Space Marines, la nouvelle se concentrant sur la fuite de nos héros jusqu’au point d’extraction.
C’est dans un environnement très désertique qu’il faudra survivre à des vagues d’aliens ayant la capacité de muter en ingérant leurs ennemis. Une particularité qui ne sera pas foncièrement utilisée par Nick Kyme malheureusement. Néanmoins ces xenos mi-Tau, mi-Tyranide seront des adversaires retords. L’action est assez classique dans l’ensemble mais reste agréable à suivre surtout lorsqu’il s’agit de tenir sa position pour attendre les renforts.
L’équipe Deatwatch nous offrira un panel de personnages bien différents, du Salamander à l’Imperial Fist en passant par un Brazen Minotaur et un Marine Malevolent. La variété est au rendez-vous et il est plutôt appréciable que des chapitres généralement peu mis en avant se retrouve à combattre épaules contre épaules. Nos héros seront d’ailleurs séparés pour les besoins de la mission, l’un d’entre eux étant envoyé rechercher la source d’un signal pouvant bien leur sauver la mise. Même en me doutant que l’auteur allait se jouer de nous avec cette trame parallèle, je n’imaginais pas que le tout allait prendre une telle ampleur. Attention nous sommes loin de l’idée de génie mais le tout est assez sympa et inhabituel pour être souligné. Le Mechanicum sera d’ailleurs impliqué, enfin ce qu’il se rapproche le plus du Mechanicum dans le cas présent. L’histoire ne sera donc pas le point fort de cette nouvelle car le lecteur aura droit à de trop rares surprises.
L’auteur misera tout sur ses personnages que nous aimerions vraiment voir dans un roman. Les histoires de Deathwatch se démarquent souvent des autres impliquant des chapitres de Space Marines, et ce grâce à leurs personnages créant des interactions parfois inhabituelles. Machine Sprit n’échappera pas à cette règle et se présentera vraiment comme une bonne nouvelle d’introduction à la Deathwatch, même si je vous conseillerai davantage le roman de Steve Parker du même nom.
Parcontre, le style de l’auteur ne m’a pas convaincu malheureusement, le récit donnant la sévère impression d’avoir été écrit à la hâte, avec des tournures très basiques et parfois certaines répétitions assez lourdes. L’auteur avait pourtant réussi à me captiver avec Scorched Earth, mais il est vrai que Promethean Sun et Vulkan est Vivant manquaient de souffle à mes yeux. C’est donc un jugement en demie teinte puisque malgré le classicisme de l’action et le style peu convainquant de l’auteur, on prendra plaisir à parcourir cette nouvelle nous plongeant dans un récit 100% Deathwatch et « tueur de xenos ».
Les plus
- Une deathwatch fidèle à elle-même.
- Un ennemi inhabituel.
- L'action est classique et dans les standards Space Marine Battles.
- Des chapitres offrant un mélange varié.
Les moins
- Les xenos aurait pu avoir plus d'importance.
- Le Mechanicum n'est qu'un prétexte à la surprise finale.
- Le style de l'auteur ne m'a vraiment pas convaincu.
Cette nouvelle de Nick Kyme est assez classique dans l'ensemble et accuse en plus certaines faiblesses de taille. Néanmoins le plaisir de lire un récit sur la Deathwatch ne devrait pas entamer votre morale de fer face à la horde de xenos qui arrive.