Critique de Les Prêtres de Mars par Maestitia
Publié le Samedi 31 août 2013 | 5 corrections après publication— Où est-ce qu’ils nous emmènent ? demanda-t-il.
— Où d’après toi ? Vers les plateformes d’embarcations. On nous a mis le collier et on est sur le chemin qui nous mènera droit dans le ventre de ce vaisseau pour récolter et transporter des caisses de munitions, ou quelles qu’autres tâches à la con, jusqu’à ce qu’on soit mort ou estropié.
— Tu à l’air plutôt calme pourtant.
L’homme haussa les épaules.
— Je pense que c’est mon destin d’avoir de plus en plus d’emmerdes. Je pense que l’Empereur a un très mauvais sens de l’humour quand il s’agit de ma vie. Il m’a mis dans les pires situations qu’un homme puisse subir sans jamais m’enlever la vie. Et pourquoi ? Pour que j’aille dans des emmerdes encore plus profondes ? Putain, j’aimerais bien qu’il en finisse avec moi.
Abrehem ressentit la profonde souffrance de cet homme avec un arrière-gout si horrible qu’il ne voulait plus y penser. Cela sonnait vrai.
— Ces choses que tu as raconté au Commandant du régiment sont réellement arrivées, n’est-ce pas ? demanda Abrehem.
L’homme acquiesça.
— Et tous ces trucs sur Hydra Cordatus ? Tout était vrai ?
— Oui, j’ai dit la vérité. Pour tout le bien que ça m’a fait, dit l’homme tendant une main menottée à Abrehem.
— Garde Juluis Hawke, bienvenue en enfer.
Les Prêtres de Mars est le premier récit d’une trilogie basée sur la flotte d’expédition de Lexell Kotov, un Magos de Mars qui va tenter de retrouver la trace de Telok. Ayant disparu depuis plusieurs milliers d’années, ce dernier avait pour objectif de ramener avec lui un puissant artéfact du nom de Breath of Gods, le Souffle des Dieux.
C’est pour la gloire de l’Omnimessie et surtout pour redorer son blason sur Mars, que Kotov s’entoure de Rogue Traders (Libres Marchands), d’Astartes, de forces Cadiennes et même de Titans pour mener à bien cette mission risquée. Car le dernier endroit de la galaxie ou le Magos Telok et sa flotte ont été repérés est au-delà de l’Halo Scar, autrement dit, au-delà de l’Astronomican, le phare de Terra.
C’est grâce à l’Arche de l’Omnimessie, vaisseau légendaire, qu’ils partiront à la recherche de Telok et de cet artéfact oublié.
Ici, pas question de siège à la Helsreach ou d’enquête comme dans Légion. Non, ici vous embarquerez dans une toute nouvelle histoire pleine de rebondissements et de nouveautés.
Le roman est centré sur une expédition et uniquement cela. Oubliez le bolter et pénétrez dans les entrailles du Dieu Machine.
Avec ce roman, McNeill va nous faire voyager parmi la flotte de Kotov, donc du Mechanicum, accompagné de leur sombre mentalité, ainsi que leur intelligence qui reste malgré tout relative quand il s’agit de rapport humain. Néanmoins, une grande partie de l’histoire est racontée du point de vue des ouvriers de l’Arche, car ce vaisseau des temps immémoriaux a besoin d’hommes faits de chair et de sang pour traverser la galaxie.
Abrehem, Hawke, Crusha et les autres, apportent le côté humain, tandis que les Cadians apporteront leur mentalité militaire mais pragmatique. A l’inverse le Chapitre des Black Templars viendra apposer sa marque de fabrique faite d’honneur et de sacrifice.
Le tout mélangé avec l’intervention des marchands comme le Capitaine Roboute Surcouf dont l’objectif final restera mystérieux jusqu’à la fin du récit.
Ce cocktail de personnages venant d’horizons si différents rend le roman simplement excellent. L’auteur crée une équipe hétéroclite aux mentalités profondes car chaque personnage a sa psychologie poussée, et ce, même pour les personnages secondaires.
L’auteur jonglera sans cesse avec ses protagonistes empêchant tout ennui même si les individus ne se croiseront pas tous nécessairement.
Je n’aurai pas pu attendre la traduction française, et je suis heureux d’avoir pu le découvrir en avance car ce tome est maîtrisé à la perfection.
On est dedans du premier chapitre jusqu’au dernier. Et vous savez quoi ? La fin n’est même pas décevante.
On aurait pu s’attendre à une fin en queue de poisson, mais pas du tout. Alors oui, beaucoup de questions restent sans réponse mais c’est bien pour cela qu’il y a plusieurs tomes ! Et c’est tant mieux.
Les descriptions sont parfaites, on est parmi les adeptes du Dieu Machine et c’est encore mieux que dans Mechanicum. Le rythme est parfait (pour une expédition) et les dialogues sont à savourer surtout quand il s’agit de Julius Hawke, personnage déjà présent dans Déluge d’Acier du même auteur comme l’auront noté les amateurs.
Mais je crois que ce que j’ai le plus aimé ce sont les péripéties auxquelles devra faire face la flotte de Kotov. C’est une expédition mais quelle expédition !
Ce livre se lit en une semaine, même si vous avez un agenda chargé, lorsque vous finissez un chapitre vous enchaînez directement avec le suivant. C’est là qu’on comprend tout le talent de l’auteur.
Il sait nous séduire et nous appâter vers des situations de plus en plus captivantes.
Les néophytes le trouveront peut-être confus, voir fouillis. Révisez donc bien votre background de W40k avant de vous plonger dans cette aventure sans pareils mêlée de mystères, de secrets et de révélations.
Les plus
- Rythme, personnages, histoire, rebondissements, tout est parfait.
- Une expédition épique qui donne le ton pour le prochain tome.
- Un duel entre un Black Templar et un Secutor succulent.
- Descriptions, atmosphère, on est dedans de suite.
Les moins
- Pas assez long.
Les Prêtres de Mars est pour moi le meilleur roman de Graham McNeill avec Fulgrim et Un Millier de Fils. On touche à un genre nouveau brillamment narré. J’ai peut-être omis certains défauts mais j’ai été transporté de bout en bout, et n’y ai vu que du bon. Pour moi, le sentiment de lire un film.
Avis sur Les Prêtres de Mars par Priad
4.5/5Les Prêtres de Mars est une véritable perle s’inspirant de références de SF comme la série Hypérion de Dan Simmons ou encore du travail d’Isaac Asimov et de ses Robots. Je ne saurais que trop vous conseiller de vous plonger dans cette aventure palpitante qui promet encore beaucoup de surprises.