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Critique de The Shape of the Hunt par Maestitia

Publié le Samedi 30 mai 2015 | 4 révisions avant publication | 3 corrections après publication

Le Chapitre des White Scars n’a été que peu de fois narré par la Black Library mais toujours de la bonne façon (Voldorius ? Jamais entendu parlé). On pense notamment à White ScarsChris Wraight avait su nous démontrer qu’il était capable d’écrire sur les fils de Chogoris en pleine Hérésie, et avec brio.

À l’aide de ce tome, la Vème légion est parvenue à conquérir les cœurs des plus dubitatifs adeptes du crédo astartes en implémentant au fluff déjà existant, une profondeur réelle et sincère combinée à des personnages haut en couleurs. C’est donc sur le courant de cette vague que j’ai entamé l’écoute de l’audio drama The Shape of the Hunt écrit par Joe Parrino.

Cet audio drama d’un peu plus d’une heure nous place après la mise en déroute de l’armée de l’empire Tau par les forces de l’Imperium. C’est sur les plaines de Voltoris que les Whites Scars, menés par Suljuq Khan ainsi que l’archiviste Checheg, vont démarrer leur dernière chasse contre le commandant Shadowsun afin de mettre un terme à leur fuite une bonne fois pour toutes.
Pour celles et ceux qui ne sont pas encore familiers avec les fils du Kaghan, je me dois de vous rappeler que leur doctrine diffère beaucoup face aux autres Chapitres astartes. Les Whites Scars ont toujours été «indépendants» vis-à-vis de l’Imperium. Ce sont avant tout des guerriers profilés pour la vitesse et la guerre est pour eux un poème aux strophes tout aussi sauvages que gracieuses.

C’est bel et bien une course-poursuite qui se met en place avec en personnage principal, les Space Marines les plus adaptés pour ce type d’opération : le décor est planté. Joe Parrino va découper son récit de façon classique avec une trame principale qui sera la traque de Shadowsun et une trame quasi-monologue où Checheg racontera les événements d’un point de vue futur, comme une fois la chasse terminée. Cette construction offre l’avantage d’entendre les tirades de l’archiviste White Scars et de découvrir un peu plus leur mentalité ainsi que leurs valeurs. L’importance de l’accent consciemment usité par les doubleurs augmentera l’immersion. Traçant une fois de plus une démarcation avec les autres Chapitres uniquement grâce à leur façon de parler.

En revanche, l’audio nous offre un environnement sonore plutôt fade car les Scars sont en extérieur, tous montés sur leur moto, le vent dans les moustaches et le guan do levé haut dans les airs. On aurait pu espérer une poursuite dans le style du dernier Mad Max, mais malheureusement les fils de Chogoris sont plus disciplinés qu’ils n’en ont l’air. Cet aspect apparaît un peu paradoxal car là où on s’attendrait à une folle course-poursuite, nous avons droit à une parade d’astartes assez relax.

L’ambiance des affrontements est quant à elle bien orchestrée. On oublie les moustachus à moto pour laisser place à des bikers mongols fous furieux ! On entend le bruit des cylindrées crachant leur fumées noire de prométhium et le son des pneus crisser sur les corps des malheureux Tau pris en percée. A trois reprises nous aurons droit à des combats certes bruyants, mais plutôt réalistes. Les tirs des carabines Tau émettant toujours un son bien particulier (similaire aux tirs de blasters dans Star Wars) permettant de différencier les moments où les Tau semblent prendre le dessus. Je dois avouer que j’en attendais un petit peu plus concernant la mise en scène sonore. Joe Parrino met en place plusieurs passages censés mettre en valeur sa narration. Ce n’est pas toujours réussi.

En outre, les dialogues sont bons. Non pas parce qu’ils sont classiques et respectent une logique déjà établie par l’éditeur, mais parce que les discussions autorisent une fois de plus l’auteur à faire sortir les Scars des sentiers battus. Leur humour unique, leur foi poético-philosophique ainsi que leurs «rires sans joie», sont autant de pierres ajouter au fluff de la Vème. Et ça on aime !

Les monologues de l’archiviste Checheg sont similaires à des pensées plus qu’à de véritables tirades. Une fois la chasse accomplie, nous suivrons les méditations du Stormseer sur le point de rendre l’âme. Bien que l’astartes n’ait de cesse de se répéter, on appréciera la présence de la Raven Guard à ce moment de l’audio. En effet, les fils de Corvus auront leur rôle à jouer malgré le fait que cela reste une implication somme toute mineure, ils ont le mérite d’être présents.

Donnant la réplique à un Checheg agonisant mais honoré d’avoir pu mettre fin à la vie du commandant Shadowsun. Mais c’est sans compter les talents insoupçonnés de résilience de cette guerrière du Bien Suprême. La fin se terminerait donc sur un fail des Scars ? Pas exactement. Il n’empêche que la fin pousse à la réflexion et offre à son auditoire l’envie d’une nouvelle ride !

Finalement, le seul reproche que je puisse faire à cet audio est l’absence totale de réplique côté Tau. Avoir quelques lignes assassines de la part de Shadowsun aurait réellement amélioré l’implication des auditeurs. Sans voler la vedette à la Vème, l’audio aurait eu une saveur plus riche ainsi qu’une vision plus générale de la traque.

Les plus

  • Une armée de motos White Scars en pleine chasse.
  • Une réelle volonté de mettre en avant les croyances de la Vème.
  • Une action parfois bruyante mais à la sauvagerie délectable.
  • La présence d'un retournement de situation via la Raven Guard en fin d'audio.

Les moins

  • L'absence de répliques Tau.
  • Un rythme en dent de scie.
4/5

The Shape of the Hunt est un audio indispensable pour tous les fans du Khan. Joe Parrino nous offre une traque aux allures de chasse aux xenos des plus sauvages. Grâce à d'adroits dialogues, l'auteur use de son talent pour faire vivre les White Scars et contribue avec panache à leur fluff.