Critique de Yarrick : A Plague of Saints par Maestitia
Publié le Samedi 3 mai 2014 | 5 révisions avant publication | 2 corrections après publicationLa voie en avant était libre. J’aurais pensé devoir utiliser ma torche, mais il y avait une faible lueur visible à travers l’ouverture à l’autre bout. J’avançais aussi vite que possible sur le sol irrégulier. De vieux os se brisèrent sous mes talons et j’atteignis la sortie en me retrouvant sur une passerelle détruite. Elle s’étendait encore sur une dizaine de mètres en l’air, branlante et instable, ne demandant qu’à s’effondrer. J’étais arrivé dans une grande zone ouverte, la plus grande que j’ai pu voir dans cette cité. Ici, le sol était à un niveau encore plus bas que la salle que je venais de quitter.
Les zombies formaient un tapis de chairs grouillant et grondant. Ils étaient entassés de façon si serrée qu’ils pouvaient à peine se mouvoire. Éloignée sur ma gauche, une rampe raide menait à cette horde. Ils l’empruntèrent, se trainant comme des vers en une monstrueuse parodie tels des pèlerins se dirigeant vers une église. Les zombies au dessous de moi m’avaient aperçu. Ils levèrent leurs bras vers moi. Leurs râles ainsi que leur haleine fétide s’échappaient de leurs gorges putrides. Conscient de ma présence au-dessus d’eux, un millier de mains se dirigèrent vers moi.
Après la réussite de Yarrick: Imperial Creed, je me devais d’en terminer avec ce commissaire. Du moins, pour le moment.
A plague of Saints est une nouvelle qui lui fait directement suite, propulsant notre commissaire parmi la 6ème compagnie du 252ème régiment de la Légion d’Acier. De plus, dans cet ebook on trouvera en bonus une eshort, Sacrificial, qui elle aussi se déroulera après les évènements de Mistral.
A Plague of Saints
Dans cette nouvelle nous retrouvons donc le commissaire Yarrick à la tête du 252ème de la Légion d’Acier (celle-là même qui aura sa plus grande implication durant les guerres d’Armageddon). Sous les ordres de Sebastian, nous avons le plaisir de faire connaissance avec la capitaine Brenken. Elle fera office de sidekick sans pour autant être dénuée de profondeur, bien au contraire.
Yarrick est envoyé sur Molossus pour rétablir l’ordre suite à une révolte des habitants de la cité ruche d’une ampleur colossale. Les forces impériales ont été submergées et les rares survivants, qui sont des aristocrates ainsi qu’une suite d’Inquisiteurs taciturnes, ont trouvé refuge dans les plus hautes bâtisses de la cité.
Yarrick et sa Légion d’Acier ont été appelés en renfort, mais il semblerait qu’on ne sache toujours pas de qui provient le message de détresse.
C’est sur cette belle ambiance de suspicion que débute la nouvelle. Sachant que David Annandale maîtrise les enquêtes, l’auteur nous offrira un petit jeu de piste court mais sympathique avec Yarrick en premier rôle.
Sans trop en faire, j’ai vraiment trouvé ce moment intéressant car David arrive à nous plonger en quelques lignes dans une intrigue. On se questionnera nous aussi sur ce qui ne tourne pas rond sur Molossus (hormis le nom).
Le passage à l’action sera brusque. On passera sans transition à l’opération que les Inquisteurs ont élaborée pour Yarrick, mais sa petite enquête lui permettra d’atténuer le brouillard qui plane sur cette ville.
L’action se déroulera principalement dans des lieux que j’affectionne particulièrement qui sont les bas-fonds de la cité ruche, puis plus tard les sous-sols d’un gigantesque entrepôt. Il est bon parfois de changer de lieux et même si l’ambiance n’est pas celle de Necromunda, on appréciera les descriptions de cette autre facette de l’univers de Warhammer 40 000.
Concernant l’ambiance, elle sera vite et bien mise en place. L’auteur nous gratifiera d’une superbe confrontation entre la Légion d’Acier et une horde massive de zombies. Bien que tous lecteurs de la Black Library sachent que les morts-vivants sont souvent attribués au dieu du Chaos Nurgle, on ne pourra pas manquer l’indéniable hommage aux films de zombies que nous offre l’auteur.
J’ai bien sûr adoré les passages les concernant, ajoutant à l’ambiance glauque des bas-fonds de cet entrepôt, la présence d’infectés et de cadavres ambulants tentant maladroitement de planter leurs crocs dans de la chair fraiche.
L’apparition de tels ennemis, poussera Yarrick à se questionner une nouvelle fois afin de parvenir au fin de mot de l’histoire.
Pour ce qui est de l’histoire d’ailleurs, rien de surprenant, il suffit de relire le cast pour deviner qui est derrière tout cela, mais ce n’est pas un réel souci sur ce format.
Ce qui m’a réellement plu, c’est l’aisance une nouvelle fois démontrée par l’auteur à construire des dialogues vivants. Bien évidemment, nous restons sur une nouvelle, mais les échanges entre les différents protagonistes possèdent un rythme très efficace.
Au-delà des joutes verbales auxquelles on peut être déjà habituées, les dialogues entre Yarrick et Brenken auront la particularité de dégager une atmosphère de complémentarité. Les deux personnages se connaissant très bien, cela permet au lecteur de ne pas lire uniquement du Yarrick et le rend par la même occasion plus accessible sans pour autant virer dans l’excès.
Sacrificial
L’avantage de cette eshort est selon moi dans sa continuité à dans la saga. En effet, on peut affirmer que l’histoire se passe après Imperial Creed, car on nous l’aura plus que répété en lisant ces deux récits (trop), mais on peut aussi affirmer qu’elle doit se dérouler dans la même tranche chronologique.
Nous retrouverons ici, Yarrick, Brenken et la Légion d’Acier, mais cette fois-ci à bord du Belasco.
Dans ce vaisseau en phase terminale de nettoyage, Yarrick s’apercevra qu’il reste des cultistes qui ne tentent pas moins que d’invoquer les puissances du Warp.
On suivra avec la même envie la capitaine Brenken diriger les troupes alors que Yarrick s’occupera de foncer droit au but afin de couper toute invocation.
On appréciera surtout l’idée du commissaire pour se débarrasser des cultistes. Ce ne fut pas très héroïque, mais extrêmement efficace.
Encore une fois, l’aspect stratégique de Yarrick n’est jamais laissé de côté et bien qu’il soit toujours le premier à se lancer à la poursuite des ennemis de l’Empereur, il n’en reste pas moins un homme très intelligent.
Les plus
- Des dialogues vivants.
- Le super duo que forme le Commissaire Yarrick et la Capitaine Brenken.
- Yarrick et la Légion d'Acier enfin réunis.
- L'hommage aux films de morts-vivants indéniable.
Les moins
- Des transitions effrénées.
- La carotte marketing.
Nouvelle agréable qui se lit très vite avec un bel hommage aux films de zombies que j'ai particulièrement apprécié. A Plague of Saints est un bel interlude entre Imperial Creed et le prochain opus. On en redemande!