Critique de Tantalus par Maestitia
Publié le Mardi 20 mai 2014 | 6 révisions avant publication | 4 corrections après publicationIls étaient bien au-dessus des hauteurs de Commorragh, progressant constamment vers le point où les plus hautes tours de la ville disparaissaient sous une couche mouvante de nuages. Le vent était de plus en plus fort et glacial à chaque seconde qui passait. La lumière des Cinq Soleils commençait à diminuer. Grief et Ciav ne communiquaient plus depuis un bon moment, l’un se concentrant sur la poursuite, l’autre sur son évasion. Ce fut Ciav qui brisa finalement le silence.
— Terrible Archon ?
— Oui ?
— Vous n’avez pas menti. Je n’ai pas été capable de vous semer malgré l’utilisation de quasiment toutes les ruses de mon répertoire.
— Tu as du talent mon garçon, dit Grief. Ça, je te l’accorde, mais je pense qu’il est temps d’en finir.
— Je suis d’accord.
— Et bien, mets toi à portée de mes canons.
— Je ne pense pas. Je vais entrer dans la couche d’éther pendant un court moment. Mon vaisseau est petit et agile. Je suis certain que je survivrai. Pouvez-vous en dire autant?
L’Eldar Noir nous revient dans un format plus court, peu de temps après la sortie du dernier tome de la trilogie d’Andy chambers, mais avec un nouvel auteur aux commandes.
Cette fois-ci c’est Braden Campbell qui nous livre cette nouvelle sur la race la plus fourbe que l’univers ait jamais connue. Campbell est un auteur qui nous a déjà gratifiés du très bon Shadowsun : The Last of Kiru’s Line que je recommande à tout disciple du Bien Suprême.
Le synopsis de Tantalus est des plus clair et efficace : le Seigneur des cieux Surasis Grief vient tout juste de faire l’acquisition du Tantalus, véritable chef-d’oeuvre naval. C’est avec ce véhicule d’exception que Grief part une nouvelle fois asseoir sa supériorité en tant que maître des cieux de Commorragh sur quiconque remettra son titre en question.
On commence bien cette nouvelle, n’est ce pas ?
Car les Eldars Noirs sont intrinsèquement liés à la vitesse, n’oublions pas que ce sont des pirates avant toutes choses, et que leur crédo est de frapper en premier et le plus fort possible. Alors quoi de mieux qu’une nouvelle les mettant en scène avec les véhicules les plus véloces de la galaxie. Le thème est donc plus qu’approprié.
Grief est l’archétype du Seigneur qui détient depuis des lustres le titre de meilleur pilote de Commorragh et ce n’est pas rien. Commorragh étant une cité sans quasiment aucune limite, autant en matière de territoire que d’ignominie.
Cet Archonte est connu de tous et ce n’est pas pour rien qu’il a en sa possession le Tantalus. Ce vaisseau extraordinaire possède un châssis unique en son genre et la technologie à son bord date d’un temps que les gens de moins de 20 000 ans ne peuvent pas connaitre*.
La description du vaisseau par l’auteur est immersive et surprenante tant il est facile de lire du Campbell. Je l’avais déjà ressenti avec Shadowsun et retrouver cette facilité de lecture est toujours agréable bien que parfois ennuyeuse.
Mais posséder un tel engin apporte avec lui son lot d’inconvénients dont le principal reste la jalousie. Nous sommes chez les Eldars Noirs, ne l’oublions pas, et un Eldar qui brille un peu trop par sa célébrité à tendance à attiser le feu de la convoitise de ces concitoyens.
Cette mentalité-là est très bien retranscrite par l’auteur, car nous sentons dès le départ que Grief n’est pas surpris d’être à nouveau défié. Il sait pertinemment que c’est la rançon de la gloire : pour être le meilleur, il faut constamment écraser ses opposants, par des tactiques explicites aussi bien qu’implicites.
Encore une fois, on saluera la fidélité du récit par l’auteur.
C’est Ciav, un Eldar assez mystérieux mais courageux qui osera défier Grief et son Tantalus. Ce personnage est vraiment frustrant, car c’est le type de protagoniste dont on ne sait que peu de choses mais qui semble porter un fardeau moral conséquent. Plus la nouvelle avancera et plus on prendra parti pour lui, retournant d’un revers de main la «sympathie» que nous avions à l’égard de Grief depuis le début. C’est un tour que j’ai particulièrement apprécié et que l’on ne voit que très rarement. Le format de la nouvelle permet certes à l’auteur plus de facilité.
Mais passons à l’action si vous le voulez bien. La course, la traque, la chasse qui aura lieu entre grief et Ciav n’aura rien à envier à un Fast&Furious ! On suivra, enfoncé dans le creux de nos sièges, les décapitations acrobatiques des Reavers, les coups de canon de matière noire du Tantalus sans oublier les pluies de projectiles empoisonnés des deux équipages respectifs.
Puis viendra la haute voltige à travers tout Commorragh et ses cimes, rendant le spectacle toujours plus visuel et épique. Bien que j’ai trouvé qu’il n’y avait pas assez de victimes pour une telle course, on en apprécie pas moins la poursuite.
Tantalus nous offre une traque pour le pouvoir, la célébrité, mais surtout la survie, exacerbant les caractéristiques principales des Eldar Noirs.
Les plus
- Les course d'antigravs et la chasse entre vaisseaux ultra-perfectionnés, toujours bien retranscrites.
- La mentalité Dark Eldar respectée jusqu'en fin de course.
- Dark Eldar = Fourberie garantie.
Les moins
- Narration simpliste.
- Pas assez de victimes.
Une bonne petite nouvelle qui décoiffe grâce à l'omniprésence de véhicules perfectionnés et dévastateurs des Eldars Noirs. Grâce à Tantalus, Campbell parvient en peu de temps à nous dévoiler toute la sournoiserie dont peuvent faire preuve les habitants de la grande cité noire qu'est Commorragh.